Alors que l’hiver tire à sa fin, j’ai décidé, en dernière minute, de tester le camping d’hiver au Parc National de la Jacques-Cartier. Si la décision s’est prise le matin même pour l’après-midi, il faut quand même savoir que ça faisait depuis janvier que je reportais le projet pour divers raisons.
Retour sur cette expérience en camping d’hiver au Parc national de la Jacques Cartier
L’hiver, dans les parcs de la Sépaq (branche gouvernementale qui gère les parcs nationaux provinciaux au Québec), il est possible de faire du camping. Il existe deux formules offertes par la SEPAQ : la formule « glamping » avec les yourtes et le camping » classique » à condition d’avoir son équipement.
Avant de partir, assurez-vous de la disponibilité d’un emplacement. Je pense que sur une dizaine d’emplacements disponibles, un seul était déjà réservé lors de mon appel. Ce n’est pas l’activité qui rencontre le plus de succès en hiver. Vous pouvez donc attendre de connaitre les conditions météorologiques avant de réserver votre emplacement.
Une fois la réservation faite, j’ai préparé mon sac-à-dos, pris mon équipement d’hiver et je suis parti en direction du Parc national de la Jacques-Cartier. Il y a deux campings disponible l’hiver : le camping des Alluvions, à 500m du centre de découvertes et services, et le camping du Grand-Duc qui lui se situe à 4,5 kilomètres du centre d’accueil. Dans le premier vous aurez donc accès à différents services (toilettes, intérieur pour vous réchauffer, douche, petit magasin…), le second vous serez davantage en autonomie.
Mon choix s’est porté sur le second car j’avais non seulement envie de marcher mais aussi d’être seul, sans service pour cette première expérience.
Une fois arrivé au stationnement, j’enfile mon sac à dos et pars en direction du secteur du Grand-Duc. Le sentier est plutôt bien « tappé ». Les raquettes ne sont pas nécessaires mais peuvent éviter que les pieds ne glissent, sinon des petits crampons feraient bien l’affaire.
Le sentier qui mène au camping du Grand-Duc offre quelques beaux points de vue. Mais, ce n’est pas le plus beaux des sentiers à faire en hiver dans le parc. Je vous recommande plutôt : le confluent, l’épron, les coulées ou les loups.
Arrivé dans le coin du Grand-Duc, je me rappelle la conversation que j’ai eue lors de ma réservation :
- « vous aurez l’emplacement #4 »
- « est-ce qu’avec la neige qui est tombée cet hiver et les derniers jours, vous êtes certains que le numéros d’emplacements seront visibles? »
- « Oui… »
Évidement, une fois sur place, à part l’emplacement #1, les autres ne sont pas visibles. À l’exception d’une tente déjà plantée, je ne vois pas du tout où sont les autres emplacements.
Finalement, en avançant sur le chemin, j’aperçois un léger dénivelé dans la neige qui semble indiqué qu’une personne est passée par là avant les dernières tombées de neige. Je décide d’aller explorer. La neige monte jusqu’à mi-cuisse. Une fois arrivé plus à l’abri du vent, sous les sapins, j’aperçois un monticule de neige et en arrière une zone plus plate qui semble avoir moins de poudreuse. Arrivé sur place je me rends compte que le monticule de neige est en fait une table de camping pour l’été et que je suis bien sur un emplacement de camping. Pour ce qui est du numéro, on repassera.
Je commence alors par déneiger l’emplacement pour me faire un sol dur et je monte ma tente tout comme je le ferais l’été à la différence près c’est qu’avec des gants c’est beaucoup moins évident de tout monter.
Une fois la tente montée, je m’installe à l’intérieur et commence par me faire bouillir de l’eau pour faire un thé et me réchauffer. Après un petit tour à l’extérieur pour prendre quelques photos, je regagne ma « demeure » et me fait à souper. Dans 1 heure, le soleil sera caché par les collines environnantes.
Une fois le souper avalé, je commence à me demander quelle sera la meilleure stratégie pour ne pas avoir froid la nuit et quelle quantité de vêtement garder dans mon sac de couchage. Ils annoncent quand même jusqu’à -15 degrés avec de grosses rafales de vent.
Finalement, je garde ma veste isolante et un pantalon isolant. Je prends soins aussi de mettre les vêtements que je compte utiliser le lendemain dans le sac de couchage afin que ceux-ci ne gèlent pas pendant la nuit ou prennent l’humidité. Souvent notre respiration créer de la condensation qui se dépose partout et fini par geler.
La nuit sera plutôt agréable bien que je me fais souvent réveiller par de la neige qui tombe sur la tente suite aux grosses rafales de vent qui balayent la neige des sapins.
Au petit matin, j’ai du mal à sortir de mon sac de couchage et de la chaleur qu’il y fait. Il semble faire terriblement froid dans la tente. Une fois cette difficile étape franchie, je m’active, commence par me cuisiner un petit déjeuner chaud et puis il ne reste qu’à démonter la tente et plier bagage sans laisser de traces.
Honnêtement, la nuit n’a pas été si compliquée et l’expérience a été assez positive et agréable. À refaire, je choisirais peut être de camper dans un endroit où le cadre est plus intéressant. Mais pour une première expérience ce fut très agréable et concluant.
Le matériel à avoir absolument pour du camping d’hiver!
Évidemment, on ne part pas camper l’hiver avec son matériel d’été. Il y a de l’équipement qui doit être adapté et d’autre à ajouté. Alors si vous aussi vous souhaitez faire du camping l’hiver sans vous « les geler », voici quoi prendre avec vous :
- Une tente d’hiver : c’est indispensable. Les tentes 3 saisons ne vous protègeront pas assez du vent et des bourrasques qui pourraient amener de la neige dans la tente. De plus la structure des tentes d’hiver permet de supporter plus de poids qu’une structure de tente 3 saisons.
- Une pelle légère type pelle d’avalanche: elle vous permettra de préparer l’emplacement pour planter votre tente
- Un sac de couchage d’hiver. Selon les températures auxquelles vous souhaitez vous confronter, choisissez un modèle approprié.
- Un réchaud de type Jetboil. En soi tous les réchauds fonctionnent bien mais ceux de type Jetboil permettent de faire chauffer son eau même dans des circonstances météo compliquées et ce rapidement. Attention, ne faites pas bouillir de l’eau dans votre tente car toute la vapeur finira par geler sur les parois.
- Des vêtements adaptés. Des vêtements chauds sont primordiaux mais surtout des vêtement techniques qui ne gardent pas l’humidité. Donc on évite le coton et on privilégie le multi-couches.
- Une lampe frontale, car l’hiver les journées sont beaucoup plus courtes donc une lampe frontale peut être utile pour la soirée.
- Plusieurs paires de gants. J’aime avoir 3-4 paires pour pouvoir les changer selon ce que j’ai à faire (des gants plus fin pour monter la tente, des plus épais pour garder les mains au chaud quand je suis inactif) .
- Des boissons chaudes et des repas chauds, ça fait énormément de bien au moral par grand froid.
Dernier conseil : si vous pensez faire fondre la neige n’oubliez pas que pour obtenir 1 litre d’eau il vous faut environ 10 litres de neige. Donc ça peut prendre plus de temps que prévu pour avoir votre eau prête pour le repas.
Alors le camping d’hiver c’est à refaire?
Oui, j’ai vraiment apprécié l’expérience. Je reste quand même conscient que le manque de confort et surtout les contraintes de l’hiver rendent le camping d’hiver moins attirant que le camping en été. Mais on retrouve le plaisir du grand air et de la nature. Alors si vous ne l’avez jamais essayé, je vous recommande de le tenter au moins une fois.
Bon camping!
Dites-nous si c’est quelque chose que vous avez fait ou que vous aimeriez essayer dans les commentaires!
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