Elles font partie du paysage alsacien et ouvrent l’accès au centre historique de plusieurs villages et cités de la région. Les portes de villes en Alsace contribuent au cachet de la région avec ses maisons à colombages fleuries, ses châteaux en ruines romantiques et ses belles églises romanes ou gothiques. Voici la liste des 40 portes fortifiées d’Alsace, à découvrir du nord au sud de la province !
Les fortifications en Alsace
En Alsace, certaines localités ont vu leur château médiéval disparaître il y a bien longtemps. C’est le cas de Riquewihr ou bien d’Altkirch.
Et d’autres villes et villages qui étaient fortifiés au moyen-âge, ne le sont plus depuis le 19e siècle, lorsque leurs remparts ont été rasés pour laisser place à des “boulevards”. Comme à Colmar.
Enfin, il existe un grand nombre de localités qui n’ont plus leurs portes fortifiées : Kaysersberg, Eguisheim ou bien Obernai.
Heureusement pour le touriste qui apprécie l’Alsace, il existe encore de jolies cités de caractère qui ont su garder une partie de ce patrimoine médiéval.
Les remparts de Kientzheim ou de Bergheim.
Les châteaux-forts de Ribeauvillé ou de Kaysersberg.
Et les portes fortifiées de 25 localités… peut-être même davantage !
L’histoire des portes de ville en Europe
Les portes de ville permettaient aux personnes, aux véhicules, aux marchandises et aux animaux d’accéder à une ville fortifiée et d’en sortir.
Selon le contexte historique, elles remplissaient des fonctions liées à la défense, à la sécurité, à la santé, au commerce, à la fiscalité et à la représentation.
De plus, leur personnel était composé d’autorités militaires ou municipales.
La porte de ville : une partie intégrante des fortifications
La porte de ville faisait partie des fortifications d’une ville. C’était jusqu’à la fin du moyen-âge le seul endroit où l’on pouvait franchir les remparts entourant la ville. Les tours et les portes avaient pour fonction d’assurer la surveillance des environs et de protéger le cœur de la ville contre d’éventuelles attaques ennemies.
Les portes de ville pouvaient être lourdement fortifiées, ornées de boucliers héraldiques, de sculptures ou d’inscriptions. Elle étaient souvent munies d’un pont-levis. Celui-ci permettait de franchir le fossé encerclant la ville. La présence de herses (de bois ou de fer) ainsi que de solides portes en chêne assuraient une protection supplémentaire.
En Alsace comme en Europe, les portes fortifiées pouvaient également servir de lieu d’avertissement ou d’intimidation, par exemple en exposant les têtes de criminels décapités ou d’ennemis publics.
En fait, on les utilisait couramment pour afficher divers types d’informations publiques telles que des annonces, des barèmes de taxes et de péages, des normes de mesures locales et des textes juridiques.
Le veilleur de nuit, gardien des portes fortifiées d’Alsace
Enfin, de nombreuses localités fermaient leurs portes chaque nuit et imposaient un couvre-feu.
C’était le cas à Wangen où un veilleur, le “Torwacht” avait pour mission de fermer les portes de la ville une demi-heure après l’angélus.
Le portier se rendait ensuite chez le “Schultheiss” (le maire) pour lui remettre les clés des portes fortifiées.
A partir de ce moment, aucun habitant ne pouvait entrer ni sortir du village jusqu’au lendemain.
Le gardien exécutait ses rondes pour assurer la sécurité et surtout veiller à l’extinction des feux.
Les portes de ville de l’Antiquité au 18e siècle
Les portes de ville ne datent pas que du moyen-âge : il faut ainsi remonter à l’Antiquité pour trouver les premiers ouvrages fortifiés.
Puis, vers la fin du 18e siècle, certaines villes en Europe ont commencé à ériger des portes de ville sans fonction militaire. Elles servaient de douane pour collecter les taxes d’entrée et de sortie (le mur des fermiers-généraux à Paris).
Pourquoi a-t-on supprimé les portes de ville au 19e siècle ?
Néanmoins, avec le développement de la stabilité politique et de la liberté de circulation, de nombreuses villes fortifiées ont supprimé leurs portes de la ville.
L’augmentation du trafic routier a menacé de nombreuses portes de ville partout en Europe. Les autorités locales les ont détruites afin faciliter la circulation routière.
Toutefois, un grand nombre d’entre elles subsistent encore en Alsace, en France et en Allemagne. Elles répondent ainsi à des raisons d’intérêt historique et touristique plutôt que de sécurité.
Ces portes qui ont survécu ont été fortement restaurées voire reconstruites.
Aujourd’hui, c’est surtout en Alsace et en Allemagne que les portes de ville sont devenues l’emblème de leur ville, jouant de ce fait un rôle touristique (Riquewihr, Ribeauvillé en Alsace, Spire, Fribourg-en-Brisgau, Lubeck, Trèves en Allemagne).
La liste des 40 portes fortifiées d’Alsace
Voici la liste des 40 portes fortifiées d’Alsace, classées par ordre alphabétique selon leur localité.
Si vous vous apercevez qu’il en manque quelques unes à la liste, laissez-moi le nom de leur localité en commentaire en bas de cet article ! Merci d’avance pour votre aide, cela permettra d’enrichir cet article
Altkirch
A l’origine, Altkirch possédait trois portes de ville et un château. Ce dernier fut rasé au 19e siècle pour faire place à l’église actuelle.
Quant aux portes, il n’en reste plus qu’une : la Vieille-Porte ou Porte de Belfort (car elle donnait accès à la route de Belfort).
Cette porte date de 1245, à l’époque de l’édification des remparts d’Altkirch. On érigea un bâtiment au-dessus de la porte vers 1560 puis fut restaurée aux 18e et 19e siècles, notamment pour l’élargir à la circulation.
En franchissant la porte, on découvre les voûtes intérieures et un pigeonnier. Côté campagne, on distingue encore les vestiges des remparts, le long du boulevard Clemenceau.
Découvrez Altkirch sur le blog…
Ammerschwihr
La Porte Haute (ou Obertor) d’Ammerschwihr date de la première moitié du 14e siècle. Avec une hauteur d’environ 20 mètres, elle se caractérise par sa haute toiture sur laquelle se trouve un nid de cigogne.
La construction est renforcée par des contreforts et par des chaînes d’angles. La partie supérieure de la porte de ville est à pans de bois.
Côté campagne, la porte possède un arc brisé. Côté ville, elle montre une arcade cintrée. Observez les cadrans solaires sur ses deux faces.
Découvrez Ammerschwihr sur le blog…
Belfort
Il y a longtemps, Belfort faisait partie du Sundgau autrichien. Aujourd’hui incluse dans la région Bourgogne-Franche-Comté, la Cité du Lion a gardé le souvenir de son appartenance en Alsace, notamment dans l’aspect de sa vieille-ville.
Dans la seconde moitié du 17e siècle, Belfort est devenue une forteresse royale et une place de guerre, grâce aux fortifications de Vauban. En effet, le roi Louis XIV missionna Vauban pour dresser une “ceinture de fer” sur les frontières du Royaume de France. L’architecte militaire construisit la fameuse Citadelle et aménagea ses remparts.
En 1687, il acheva la construction de la Porte de France (détruite en 1892) et de la magnifique Porte de Brisach, donnant sur la route de l’est (et donc de l’Allemagne). Cette dernière est restée dans son état d’origine.
Observez la partie supérieure de la porte : le médaillon central qui l’orne porte trois fleurs de lys encadrées par un faisceau de drapeaux et de trophées. Sur le fronton triangulaire, on aperçoit le soleil, emblème de Louis XIV, accompagné de sa devise “Nec pluribus impar” (nul ne peut lui être comparé). Découvrez Belfort sur le blog…Bergheim
Bergheim est une des rares localités alsaciennes qui a gardé sa double enceinte médiévale. La cité historique se trouve à l’intérieur d’un rectangle de 300 m sur 500 m, aux angles arrondis.
Au moyen-âge, quatre portes de ville se dressaient à chacun des points cardinaux de Bergheim :
- la Neutor au sud en direction de Guémar,
- la Leimentor au nord,
- l’Untertor à l’est vers Sélestat
- l’Obertor, à l’ouest, ouvrait la route vers Ribeauvillé.
C’est cette dernière, datant de 1310, qui nous est parvenue intacte.
D’une hauteur de 22 mètres, la Porte Haute (Obertor) se dresse ainsi sur le flanc occidental de l’enceinte de Bergheim.
Elle a la particularité de posséder une haute toiture couverte de tuiles vernissées qui évoquent … la Bourgogne !
La façade côté campagne apparait sous des traits assez austères. En revanche, la façade côté ville est plus accueillante avec ses colombages.Cette caractéristique est similaire à la fameuse porte de ville de Riquewihr, le Dolder.
Remarquez à l’entrée de la porte côté campagne le “Lack’mi” qui accueille les visiteurs depuis le 16e siècle en leur montrant… son charmant derrière !
Découvrez Bergheim et le Lack’mi sur le blog…
Bœrsch
Bœrsch est une petite cité très pittoresque située dans le vignoble alsacien, non loin d’Obernai. De l’époque médiévale, le centre historique a conservé trois des quatre portes fortifiées d’origine. Elles se ressemblent beaucoup avec leur haute toiture.
- La Tour Haute (ou Obertor) se situe au sud de Bœrsch. Restaurée en 1908, elle présente une fresque de Saint Médard, patron de la paroisse, par le peintre Dietrich.
- La Tour Arrière (ou Aftertor) se trouve au nord. Remarquez le puits qui se trouve à proximité, près de l’escalier qui mène au chemin de ronde.
- La Tour Basse (ou Niedertor) contrôlait l’entrée ouest de Bœrsch et s’ouvre sur le vignoble. Elle abrite une statue de la Vierge.
- On rasa la quatrième porte, la Pfaffentor, en 1758 parce qu’elle était devenue vétuste.
Cernay
Au moyen-âge, Cernay était une ville fortifiée. De cette époque subsiste certains vestiges : la tour d’angle sud-est, massive et circulaire et la Porte de Thann.
La Porte de Thann faisait partie des fortifications de la ville de Cernay depuis le 13e siècle.
Les murs de la tour sont en moellons et les étages sont en pan de bois. La logette de la face ville date du 16e siècle.
Les combats de la guerre de 1914-18 ont fortement endommagé la porte de ville et celle-ci fut restaurée après 1921.
De nos jours, la Porte de Thann abrite le musée d’histoire et d’archéologie. Ses 4 salles d’exposition présente l’histoire de Cernay et sa région pendant les époques préhistorique, romaine et médiévale.
Châtenois
Malgré son nom, la Tour des Sorcières est une jolie porte de ville datant de 1432 et remaniée dans sa partie supérieure vers 1830.
On lui a donné le nom « Tour des Sorcières » suite à la présence d’une tour à proximité qui servait de cachot aux personnes accusées de sorcellerie. On y dénombra 7 exécutions de 1619 à 1629. Le sinistre bâtiment fut rasé en 1927.
Dachstein
La Porte de la Bruche se situe à l’entrée Nord de Dachstein.Elle fait partie des vestiges des remparts médiévaux de la cité.
À l’origine, elle se trouvait au niveau des murailles et permettait l’accès au village. Autrefois, la Porte de la Bruche possédait des angles renforcés par des pierres à bossage.
Dambach-la-Ville
Dambach-la-Ville est un bourg historique qui a conservé trois portes de ville.
La construction du rempart en pierre de Dambach commença en 1323 pour se terminer sous le règne de Berthold II de Bucheck (1328-1353), évêque de Strasbourg.
De nos jours subsistent trois des quatre portes d’origine :
- La porte de Blienschwiller (ou Grendelthor), construite à l’emplacement d’une ancienne clôture en bois (Grendel).
- La porte d’Ebersheim (ou Unterthor) est une tour de donjon construite en granit. Une inscription sur le côté intérieur de la porte mentionne la date de la pose de la première pierre : 12/07/1323.
- Enfin, la porte Dieffenthal (ou Neuthor) est la plus récente des trois. Elle a été construite en granit avec un arc brisé en grès rose.
- Quant à la quatrième porte (porte d’Oberthörel), plus petite et située à l’ouest, elle a disparu depuis.
Découvrez Dambach-la-Ville sur le blog…
Guémar
La Porte Haute (ou Obertor) date de 1400 et faisait partie du rempart de Guémar au moyen-âge.
Construite en pierres de taille, elle comprend à l’étage un poste de garde construit à pans de bois.Remarquez au-dessus du passage les armoiries de Guémar (restaurées en 2009) et à côté de la porte de ville un segment du mur de l’enceinte primitive.
Haguenau
De son passé médiéval, Haguenau a conservé deux portes de ville :
- La Porte de Wissembourg. Elle se situe au milieu d’un rond-point au carrefour de la Grand’rue, le boulevard de la Libération et la route de Wissembourg. La porte de ville remonte au 14e siècle. Elle possède un plan rectangulaire en brique et en grès avec plusieurs marques de tâcherons (1574). Comme son nom l’indique, la Porte de Wissembourg ouvrait l’accès au nord, en direction de Wissembourg.
- La Porte des Chevaliers. Cette porte de ville de plan carré en brique se situe en face de l’hôtel de ville et date de 1235 environ. Après le moyen-âge, la porte servit de poudrière puis de prison.
Kientzheim
Kientzheim (à ne pas confondre avec Kintzheim !) est un des rares villages d’Alsace à avoir conservé ses remparts médiévaux.
Toutefois, il ne subsiste qu’une seule porte de ville : la Porte Basse (ou Niedertor), du 15e siècle.
On surnomme cette entrée est de Kientzheim, la Porte Lalli. La raison est assez anecdotique. Observez dans la partie supérieure de la porte la meurtrière en forme de bouche grimaçante. Cette figurine de pierre tire la langue (elle-même métallique !).
On prétendait que le Lalli était destiné aux ennemis de la cité, mais les Kientzheimois affirment qu’il ne fait la grimace qu’à ceux qui le regardent !
Découvrez Kientzheim sur le blog…
Lauterbourg
La Porte de Landau à Lauterbourg ne date pas du moyen-âge, même si elle se dresse à l’emplacement des anciens remparts médiévaux. Comme la porte de Brisach à Belfort, elle date de l’époque Vauban (1708) et faisait partie d’un ensemble de système de fortifications visant à protéger les frontières du Royaume de France contre d’éventuelles attaques ennemies.
Observez le soleil sculpté sur l’une des faces de la porte. Il rappelle le serment d’allégeance prêté au roi de France en 1680. La salle d’exposition à l’étage abrite une maquette des fortifications de Lauterbourg, d’après les plans de 1782.Molsheim
La Porte des Forgerons (ou Schmiedtor), date des années 1250-1260, à l’époque où l’on entoura Molsheim de remparts. Il s’agit de la seule porte de ville qui nous est parvenue, les autres portes ayant été détruites au 19e siècle.
La tour, de plan carré, est percée d’une porte en arc brisé. Elle compte quatre étages puis une toiture à quatre pans. Enfin, au sommet se trouve un clocheton abritant une petite cloche.
Observez la statue de la Vierge à l’Enfant sur le côté campagne de la porte. D’une hauteur de deux mètres et d’un poids de 500 kg, elle est en fonte dorée à la feuille d’or. Il s’agit d’un don de la bourgeoisie de Molsheim (1868).
Mutzig
La Porte de Strasbourg (ou Porte Saint-Maurice) ouvrait l’accès à la cité depuis l’ouest (la route de Strasbourg). Elle faisait partie des fortifications de Mutzig, au même titre que deux autres portes de ville, aujourd’hui disparues.
La Porte de Strasbourg remonte à la fin du 13e siècle (ou début du 14e s.)
La partie supérieure est un ajout de 1550. Quant à la toiture, elle date du 17e siècle. Le premier étage servit de prison jusqu’à la fin de la première guerre mondiale. Côté campagne, admirez la peinture qui représente Saint-Maurice.Neuf-Brisach
La ville fortifiée de Neuf-Brisach créée ex nihilo en 1697 dans la plaine d’Alsace, en face de Vieux-Brisach (Breisach-am-Rhein, en Allemagne). Elle est l’unique illustration du “troisième système” de Vauban. Le roi Louis XIV a lui-même choisi le plan octogonal de la nouvelle cité sur les trois projets soumis par Vauban.
Depuis 2008, Neuf-Brisach est membre du réseau des sites majeurs de Vauban, lequel est inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO.
L’accès à la place forte de Neuf-Brisach s’effectue au travers de trois portes carrossables :- la Porte de Colmar (au nord-ouest),
- la Porte de Strasbourg (au nord-est)
- et la Porte de Bâle (au sud-est).
- La Porte de Belfort (au sud-ouest) est exclusivement piétonne.
Deux portes méritent la visite :
La Porte de Colmar donne accès à la ville par un tunnel qui passe sous un vestibule voûté. Le rez-de-chaussée abritait le poste de police, le corps de garde de l’officier de service et une prison. Le premier étage possédait un appartement de fonction destiné à un officier de l’état-major.
La Porte de Belfort (1700) abrite au rez-de-chaussée le Musée Vauban, créé en 1957.Ribeauvillé
Au moyen-âge, Ribeauvillé était découpé en quatre quartiers indépendants qui étaient accessibles par une porte de ville. Des quatre portes, une seule subsiste de nos jours : la Tour des Bouchers. Elle permettait le passage entre la vieille-ville et la ville-moyenne.
La tour doit son nom aux activités de boucherie qui avaient lieu dans le quartier.
La porte de ville remonte à 1287 et se composait à l’origine de trois étages. On la rehaussa en 1536. Elle servit successivement de tour de guet, de beffroi et de prison.
En 1803, le toit en pavillon fut détruit par un incendie, ce qui amena la municipalité à considérer la démolition de la tour. En effet, elle entravait la circulation des carrosses le long de la Grande Rue.
Observez (avec des jumelles !) les gargouilles sur les deux faces de la tour et au sommet. Vous y apercevrez des hommes grimaçant, un lion et un fou portant des écus armoriés (ceux des Ribeaupierre et des Furstenberg). On remarquera également les armoiries des Ribeaupierre sur les faces est, ouest et nord du garde-corps supérieur (avec le collier de la Toison d’or).
Découvrez Ribeauvillé sur le blog…
Riquewihr
La première enceinte fortifiée de Riquewihr date de 1291. Il subsiste de nombreux vestiges dont deux portes de ville : l’Obertor et le magnifique Dolder.
Le Dolder
Vu de la rue du Général de Gaulle, le Dolder est sublime avec ses étages à pans de bois et encorbellements. Haut de 25 mètres, c’est le monument emblématique de Riquewihr.
Construit à partir de 1291, le Dolder est à la fois la porte d’entrée supérieure, une tour de garde et un beffroi.
La façade côté ville est très pittoresque avec ses colombages. Ses quatre étages étaient occupés par la famille du gardien.
Quant à la façade côté campagne, elle apparaît bien plus austère. Cette entrée dans la ville devait en effet se montrer impressionnante aux ennemis.
Tout en haut de la tour, la petite cloche permettait au gardien d’avertir la population en cas de danger imminent.
A l’intérieur de la tour se trouve le petit musée du Dolder qui présente une collection d’armes et d’autres objects anciens.
La Porte Haute
Une fois passé sous le Dolder, une autre porte fortifiée ferme l’accès au village à l’ouest : il s’agit de l’Obertor (ou Porte Haute).
Elle date de 1500 et était destinée à renforcer la seconde enceinte de la cité, construite pour répondre au développement des armes à feu. Remarquez sa herse (une des plus anciennes d’Europe !) et la place de l’ancien pont-levis.
Découvrez Riquewihr sur le blog…
Rosheim
Rosheim, ancienne cité membre de la Décapole alsacienne, a conservé quatre portes de ville, ainsi que de nombreux vestiges de ses remparts. Deux séries d’enceintes entourait la bourgade au moyen âge :
- le rempart intérieur (13e siècle) qui entourait la Mittelstadt. On y trouve deux portes de ville : la Porte de l’Hôtel de Ville et la Porte de l’Ecole, ainsi qu’une tour d’angle.
- le rempart extérieur (seconde moitié du 14e siècle) se composait de trois portes et huit tours. Il ne subsiste que la porte du la Vierge, la Porte du Lion, ainsi que des tours en ruine.
Les quatre portes de ville de Rosheim sont :
- La Porte de l’Hôtel de Ville (ou Zittgloeckeltor). Elle se situe dans le prolongement de l’hôtel de ville.
- La Porte de l’Ecole (ou Hohenbourg), l’ancienne Porte du Milieu (ou Mitteltor) qu’entoure l’école Hohenbourg.
- La Porte de la Vierge (ou Porte Basse ou Niedertor).
- Et au nord de la ville, la Porte du Lion.
Sélestat
Sélestat se classe troisième ville d’Alsace pour sa richesse patrimoniale, après Strasbourg et Colmar. L’ancienne ville membre de la Décapole alsacienne a conservé trois portes de ville : la Tour de l’Horloge et la Tour des Sorcières de l’époque du moyen-âge, et la Porte de Strasbourg du 17e siècle.
La Tour de l’Horloge
La Tour de l’Horloge (ou Tour Neuve) était l’un des principaux accès fortifiés de la ville.
Elle s’ouvre sur la rue des Chevaliers. Construite au 13e siècle, elle fut grandement remaniée au 17e siècle. En 1614, on la coiffa d’une toiture en forme de bulbe et d’échauguettes, le tout surmonté d’une lanterne. La fresque que l’on aperçoit de la rue du Président Poincaré représente la crucifixion. Deux autres fresques situées sous la tour font allusion aux puissantes corporations qui régissaient l’activité sélestadienne : bouchers, tanneurs, vignerons…
La Tour des Sorcières
Ce nom lugubre correspond à une tour datant du 13e siècle. Son nom d’origine, la « Niedertor » signifie la porte basse.
La Tour des Sorcières gardait l’accès à la ville par le nord. Au 17e siècle, on a muré les arcades du rez-de-chaussée pour y enfermer les femmes accusées de sorcellerie.
La Porte de Strasbourg
Située près de la Tour des Sorcières, la Porte de Strasbourg fut construite de 1679 à 1681. Elle faisait partie intégrante de l’enceinte de Vauban. Des trois portes originales du système Vauban, elle est la seule qui subsiste aujourd’hui.
Observez la façade orientée vers l’extérieur : elle est bien plus décorée que son revers. Outre les nombreux symboles à la gloire de l’armée, on y retrouve le lion du blason de Sélestat, l’archange Saint-Michel (patron des gens d’armes et des soldats).
Vous trouverez trois fleurs de lys au-dessus du lion – la marque du royaume de France.
Dans l’espace central de la porte, remarquez le buste de Marianne (symbole de la République française). Avant la Révolution s’y trouvait un buste de Louis XIV. Quant à la façade intérieure, moins pompeuse, elle ressemble à un petit hôtel particulier.
Découvrez Sélestat sur le blog…
Strasbourg
Des fortifications médiévales de Strasbourg subsistent peu de vestiges. Les fameux Ponts Couverts du 13e siècle en sont le symbole.
Il existe cependant une porte de ville à Strasbourg, qui date de la même époque (vers 1200-1250) : la Porte de l’Hôpital (ou Spitaltor).
Cette porte-tour défensive était fermée et ouverte matin et soir par les francs-bourgeois, puis par les tailleurs.La porte fut grandement remaniée au 17e siècle avec l’ajout d’un lanternon pour servir d’observatoire. Elle fait aujourd’hui partie du complexe de l’Hôpital civil de Strasbourg, d’où son nom.
Observez la façade côté campagne qui présente une peinture du 14e siècle. Il s’agit d’une crucifixion où la douleur de Marie est représentée par une épée dans le coeur.
Découvrez la Grande Ile de Strasbourg sur le blog…
Turckheim
Au 14e siècle, suivant l’adhésion de Turckheim à la Décapole alsacienne, on fortifia la Ville Libre impériale. La cité historique en a conservé trois portes fortifiées :
La porte de France
La porte de France (Niedertor) est une tour massive et quadrangulaire qui remonte à 1330 pour ses parties basses. Il faut l’imaginer munie d’un pont-levis et d’une herse, disparus depuis. Au sommet se trouve un nid de cigognes.
La porte ouvrait l’accès au sud de l’Alsace et à la Suisse, et plus particulièrement au commerce extérieur avec “l’étranger”.
Le gardien était chargé de fermer les deux battants après l’angélus du soir. Le lendemain, il les rouvrait à l’angélus du matin. La tradition voulait que la porte reste fermée le dimanche jusqu’à la fin de la messe.
La porte de Munster
La porte de Munster (Obertor) date du 14e siècle et ouvrait l’accès à la vallée de Munster, et au-delà, par le col de la Schlucht, à la Lorraine.
Observez les fenêtres : elles sont ornées de coquilles Saint-Jacques, ce qui signifie qu’elle se situait sur la chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle.
Toutefois, la porte fut associée au triste sort des 26 femmes accusées de sorcellerie entre 1572 et 1626. D’où son surnom de “Porte des Supplices”. C’est de la porte de Munster qu’elles quittaient la ville pour rejoindre le lieu-dit Wann, où elles étaient brûlées vives.
Plus tard, en 1675, c’est par cette porte que le maréchal Turenne et son armée entrèrent à Turckheim.
Enfin, la petite cloche qui se trouve tout en haut dans le campanile servait à donner l’alerte en cas d’orage. Elle est toujours intacte.
La porte du Brand
La porte du Brand (Öltor) est la plus défensive des trois portes de Turckheim. C’est ainsi la plus austère. Massive et sans décoration particulière, la porte était équipée d’un herse et d’un pont-levis franchissant un fossé qui est toujours visible aujourd’hui.
L’édifice doit son nom au vignoble du Brand auquel elle donne l’accès. Pendant les vendanges, on laissait ses portes battantes exceptionnellement ouvertes.
En 1850, elle échappa à la démolition grâce à la mobilisation des habitants.
Découvrez Turckheim sur le blog…
Wangen
Wangen est un ravissant village alsacien situé au nord de la Route des Vins d’Alsace. Les anciennes fortifications du village comprenaient à l’origine trois portes : la Niedertor, la Sommertor et la Motscheltor. Cette dernière fut détruite en 1887.
La Porte Basse (ou Niedertor)
Il s’agit de la plus belle porte du village et remonte à la fin du 13e siècle. Jusqu’au 17e siècle, des douves larges de 15 mètres et profondes de 6 m en défendaient l’accès.
La porte était fermée à l’origine par deux battants en bois (pas de herse). Remarquez la bretèche au-dessus de la porte.
La Porte du Sud (ou Sommertor / Sondertor)
Cette porte qui se situe au sud-est de l’enceinte fut remaniée aux 16e et 17e siècles. En l’observant de plus près, on remarque la trace des gonds, des portes et de l’ancien pont-levis.
Côté campagne, on aperçoit également les deux cannonières à redents du 16e siècle.
Wasselonne
La Tour du Château à Wasselonne n’est pas exactement une porte de ville car il s’agit de la porte d’entrée du château aujourd’hui disparu.
En effet, au moyen âge, un château-fort flanqué de 27 tours défendait la cité de Wasselonne. Il s’agissait à l’époque d’une des forteresses les plus importantes de Basse Alsace.
Il subsiste quelques vestiges du château, dont des tours rondes et la fameuse Tour du Château qui en marquait l’entrée.
Deux tourelles rondes encadrent la tour-porte. Quant à la tour carrée proprement dite, il s’agit d’un ajout datant de 1789. Cela permettait de remplacer l’ancienne tour de guet qui se trouvait au centre du château jusqu’en 1674. La partie inférieure abritait le logement du gardien et des cellules pour prisonniers.
Petite anecdote : la tour renferme une cloche de 760 kg datant de 1818, ainsi qu’un mécanisme d’horlogerie de 1881.
Wihr-au-Val
Une porte fortifiée de plan rectangulaire marque l’entrée du village de Wihr-au-Val : la Untertor. Sa construction remonte à 1303 lorsque Wihr-au-Val fut fortifiée.
Le rez-de-chaussée actuel date du moyen âge. Les parties supérieures ont gravement souffert des bombardements du 18 juin 1940 et on engagea une période de restauration entre 1958 et 1960.En savoir plus sur les portes fortifiées d’Alsace
- Mon guide des maisons à colombages d’Alsace
- Pour préparer votre voyage, la liste de mes hôtels préférés en Alsace !
- Le plus bel itinéraire à suivre en Alsace
- L’article de Wikipedia sur les portes de ville
D’autres portes de ville à découvrir sur le blog :
- Les portes de ville de Nancy
- La porte des Allemands à Metz
- L’Altpörtel de Spire en Allemagne