Sylvain Audet-Găinar, auteur de polars burlesques dont l’action se déroule en Roumanie, Du Rififi à Bucarest et Micmac à Bucarest publiés en 2020 aux éditions Ex Æquo, répond aujourd’hui à nos questions. Il est également traducteur littéraire du roumain vers le français et directeur de collection de littérature étrangère aux éditions Ex Æquo.
VIE ROUMAINE: Bonjour Sylvain. Tu as commencé à écrire une série policière très intrigante, qui se déroule principalement à Bucarest et qui nous a d’ailleurs conduits à faire connaissance. Comment t’es-tu lancé dans l’écriture de cette série ?
Sylvain Audet-Găinar : Avant d’entamer cette saga, j’avais déjà traduit en français plusieurs ouvrages de littérature roumaine. En particulier les romans policiers de George Arion, dont quatre ont déjà été publiés en France à ce jour. Le dernier en date s’intitule La Prophétie de Barintown et vient de paraître aux éditions Ex Æquo. Chacune de ces expériences de traduction a été une formidable occasion pour moi de travailler sur un format d’écriture de longue haleine, comprendre les subtilités d’une construction narrative complexe, apprendre la façon dont se construisent des personnages, saisir l’importance du rythme dans un récit,… Autrement dit, la traduction a été pour moi la meilleure école en matière d’écriture romanesque. Au-delà bien entendu de mes études de Lettres et de mes multiples lectures personnelles.
Comment as-tu trouvé l’inspiration ?
Par le plus grand des hasards. Pendant des années, j’avais tenté d’écrire des romans, sans jamais aboutir. Des ébauches, des tas d’idées qui ne s’emboîtaient jamais. Et puis un jour, chez un antiquaire à Bucarest, je suis tombé sur la photo d’un petit garçon de quatre ou cinq ans et j’ai tout de suite eu envie d’imaginer et de raconter son histoire.
Il faut dire qu’à la même époque, mon épouse et moi attendions un garçon et mon imagination de futur papa bouillonnait. En tout cas, à partir de ce moment-là, tout s’est enchaîné très vite. Tout me paraissait limpide, évident, comme si on m’avait murmuré à l’oreille l’intrigue, les dialogues, les décors, tout ! Pour le second roman, je suis parti du même principe. Trouver une photo qui m’inspirerait. Au final, ce fut un lot de six cartes postales qui provoqua la nouvelle étincelle et fit jaillir toutes les idées. Six étranges cartes postales glanées chez le même antiquaire et toutes envoyées dans les années 1970 à un seul et même destinataire : un certain Andrei Voiculescu. Ces mystérieuses cartes m’ont d’ailleurs permis non seulement de me lancer dans l’écriture de mon deuxième roman mais également de jouer au détective. Car allez savoir pourquoi, je me suis mis en tête de retrouver ce fameux Andrei Voiculescu. Et figurez-vous que j’y suis même parvenu ! Pour celles et ceux que cela intéresserait, l’histoire de cette si loufoque enquête (et pourtant véridique) est racontée ici : https://sylvainaudetgainar.com/romans/micmac-a-bucarest/les-boni-de-micmac-a-bucarest/andrei-voiculescu/
Aurons-nous une suite au dernier tome ?
Oui, oui. Il faudra cependant attendre un peu car d’autres projets m’occupent déjà beaucoup.
Quels sont justement tes projets en ce moment ?
Actuellement, je travaille au lancement de la nouvelle collection de littérature étrangère des éditions Ex Æquo. Elle s’appelle « Tant d’ailleurs » et se propose de publier des traductions d’auteurs étrangers mais également des ouvrages écrits directement par des auteurs issus de l’espace francophone. Une formidable occasion pour moi d’entrer en contact avec des auteurs et des traducteurs du monde entier et de découvrir des cultures et des univers très variés. Mais aussi de promouvoir encore et toujours la littérature roumaine car prochainement devrait paraître Irréprochables (titre original Cumsecade), un formidable roman policier écrit par Petru Berteanu et traduit en français par Faustine Vega. J’espère que nous aurons l’occasion d’en reparler lors de sa sortie !
Avec grand plaisir. Pour finir quel serait ta recommandation de lecture actuellement ?
Sans aucune hésitation, Mars Violet de Oana Lohan. Un roman franco-roumain puissant, drôle, émouvant, original, inclassable,… en somme, un roman génial ! Il vient de paraître en France aux éditions du Chemin de fer. À lire a-bso-lu-ment !
éé