Selon le portail de l’Unesco, le Vietnam compte actuellement 8 sites classés au patrimoine mondial. Si la Baie d’Halong est le fleuron touristique du pays, les autres vous feront voyager dans le temps. Partez à la découverte des merveilles naturelles et des joyaux culturels du pays du dragon.
- La baie d’Halong et ses formations karstiques
- Complexe paysager de Trang An
- Le secteur central de la cité impériale de Thang Long – Hano
- Le parc national de Phong Nha Ke Bang
- L’ensemble des monuments de Hué
- La vieille ville de Hoi An
- Le sanctuaire de My Son
- La citadelle de la dynastie Hô
Carte Unesco des sites classés au Vietnam
Vous pouvez visualiser ci-dessous une carte reprenant tous les sites déjà classés à l’UNESCO. Cette liste est temporaire et sera mise à jour dès qu’il y a une nouvelle inscription. Il faut savoir que le Vietnam soumet souvent de nouvelles demandes pour plein d’autres trésors cachés
Sites Unesco au Nord Vietnam
1.Baie d’Halong
Fleuron touristique du pays, la Baie d’Halong est réputée dans le monde entier pour ses paysages à couper le souffle. Une myriade de rochers karstiques sont disséminés dans une mer mystérieuse. Le paysage unique est fruit de millions d’années de travail du vent et de la pluie. Concrètement, il s’agit d’un ensemble de plusieurs mouvements géologiques : régression marine, tremblements de terre, fissures tectoniques. Au fil du temps, le tout a façonné des blocs de calcaire qui jaillissent de la mer comme des forteresses. Avec une beauté exceptionnelle, la Baie d’Halong fait partie du club des plus baies du monde depuis 2003.
2.Complexe paysager de Trang An
C’est tout un immense territoire de 12,500 ha qui est reconnu par l’Unesco. Le complexe paysagiste est un mélange de nature et des vestiges historiques construits par l’homme. Trang An comprend un ensemble de plusieurs sites touristiques, notamment :
- Réserve naturelle de Trang An
- Grottes de Tam Coc
- Pagode Bai Dinh
- Pagode de Jade
- Citadelle Hoa Lu
- Temples des rois Dinh et Le
- Temple Thai Vi
- Réserve ornithologique de Thung Nham
- Mont Hang Mua
Situé dans une région marécageuse, le territoire de Trang An fut choisi comme première capitale du royaume vietnamien indépendant. C’est un écosystème truffé de cours d’eau et de montagnes karstiques perchées en plein coeur des rizières
3.Citadelle impériale de Thang Long
Siège du pouvoir royal à travers plusieurs dynasties, la citadelle témoigne d’une histoire très mouvementée du Vietnam. À cause de l’érosion du temps, la plupart des pavillons ne subsistent plus. Toutefois, les fouilles archéologiques vous donnent un aperçu sur les valeurs culturelles inestimables. Aujourd’hui, l’enceinte de la citadelle sert du siège du ministère de la Défense. Ainsi, seulement une partie du complexe est ouvert au public. On peut visiter des édifices suivants :
- La porte Sud (Đoan Môn)
- Bunker militaire souterrain qui était utilisé pendant la guerre américaine
- Fondation du palais Kinh Thiên
- Pavillon des dames
- Site archéologique où tient une exposition permanente sur l’histoire millénaire de Thang Long.
- Tour du drapeau
Sites Unesco au Centre Vietnam
4.Parc National de Phong Nha
C’est un paysage grandiose constitué de montagnes et de piton rocheux couverts de forêt tropicale primaire. Les Vietnamiens lui donnent le joli surnom « royaume des grottes » du fait des plus belles stalactites et stalagmites. C’est un spectacle époustouflant! Vous aurez l’impression d’être plongé au cœur d’un décor de film fantastique. La taille impressionnante des grottes vous laissera sans voix pendant plusieurs minutes.
Le site est surtout célèbre grâce à la grotte Son Doong, considérée comme la plus grande de notre planète. Repérée en 2010, elle peut faire entrer facilement un avion A380. Cette grotte est tellement étendue qu’elle possède sa propre jungle et sa rivière.
5.Ensemble des monuments à Hue
L’ancienne capitale impériale du Vietnam est fière de posséder plusieurs monuments classés par l’Unesco. On peut citer notamment la citadelle s’inspirant de la Cité interdite et les tombeaux. Construite par les empereurs Nguyen au 19e siècle, la Cité impériale est indéniablement l’icône touristique de Hue. C’est le seul exemple de ville impériale subsistant encore de nos jours au Vietnam. Malgré les dégâts causés par la guerre, le site retrouve une splendeur incroyable grâce aux fonds de l’Unesco. Le complexe vous fascinera par la richesse de ses détails architecturaux et par ses nombreuses portes laquées. Pour les mordus d’histoire, il faut minimum deux heures pour apprécier chaque édifice et profiter de la tranquillité des lieux.
Ensuite, c’est l’ensemble des tombeaux impériaux qui valent le détour. À l’instar des pharaons, les empereurs Nguyen planifiaient la construction de leurs mausolées dès leur montée au trône. Éparpillés tout au long de la Rivière des Parfums, les sites sont entourés de collines et d’étangs. Sous la dynastie Nguyen, il y a 13 empereurs en tout. Toutefois, tous les empereurs n’ont pas eu la chance d’avoir leur propre temple. Parmi les plus belles structures, on peut citer :
- Tombeau de Khai Dinh qui se démarque par une décoration extravagante
- Tombeau de Tu Duc, parfaitement intégré dans une forêt de pins
- Tombeau de Minh Mang
6.Vieille ville de Hoi An
Anciennement appelé Faifo, Hoi An était parmi les plus importants ports sur la route de la soie maritime en Asie. Les riches marchands japonais et chinois ont immigré vers la côte vietnamienne pour installer des comptoirs commerciaux. Les familles fortunées ont bâti de belles demeures, ce qui constitue le noyau du centre historique de nos jours. Toute la zone a été classée au patrimoine mondial de l’Unesco. Cela regorge tous les édifices bien préservés: temples, anciennes maisons, ponts, etc. Cette zone est minuscule, ce qui facilite une visite à pied. Elle ne comprend que trois rues parallèles. On y trouve des rangées d’anciennes maisons teintées de jaune ocre.
7.Sanctuaire de My Son
Témoin de la civilisation Cham disparue, le sanctuaire de My Son prend ses origines lointaines de l’Inde hindouiste. Pendant une très longue période (entre 4e et 13e siècle), le royaume Champa était un rival redoutable en Asie du Sud-Est. My Son représentent un complexe de culte où le peuple Cham organisait des cérémonies spirituelles. Les techniques de construction se démarquent par l’usage des briques sans mortier. Suite à la chute de l’empire Champa, le site fut laissé à l’abandon. Il a fallu attendre jusqu’au 19e siècle pour que le site fût exploré par les archéologues français. En 1999, My Son fut validé par l’Unesco puisque le site symbolise les échanges culturels entre l’hindouisme et l’histoire de l’Asie du Sud-Est
8.Citadelle de la dynastie Ho
L’architecture unique de la citadelle justifie son classement par l’Unesco. En effet, la pierre taillée est un matériau rare en Asie du Sud-Est. Sous la dynastie Ho, on a mobilisé une quantité impressionnante de pierre pour bâtir une citadelle fortifiée. En trois ans seulement, une construction massive s’est élevée. Conçue pour anticiper l’invasion chinoise, la citadelle se démarque par son plan à l’européenne. Entourée de douves, l’enceinte est ponctuée de portes en plein cintre, ce qui donne une allure romaine.
Vaut-il la peine de visiter tous les sites Unesco?
Malheureusement, tous les 8 sites du Vietnam ne valent pas le détour. Il faut savoir qu’un site classé par l’Unesco ne veut pas dire nécessairement un produit touristique qui tient la route. Plusieurs facteurs expliquent ce phénomène : accessibilité, intérêt touristique réel, infrastructure de service.
C’est un grand sujet depuis une dizaine d’années. Depuis la ratification de la Convention concernant la protection du patrimoine culturel et naturel mondial, on a constaté une course effrénée au niveau de la soumission des sites. On a parfois l’impression que le Vietnam a une «hobbie» d’acquérir des titres et des records. Le gouvernement fait beaucoup d’efforts pour monter un dossier. Par contre, une fois que le site est reconnu, il est laissé tel quel sans suite. On attend naïvement que l’étiquette Unesco rapporte automatiquement des touristes et des gains financiers.
Le boulot de l’Unesco consiste à faire prévaloir et préserver les caractéristiques techniques du patrimoine. L’organisme n’est pas là pour faire de la publicité pour les sites. Sans aménagements touristiques, un site Unesco ne reste qu’un vieux livre poussiéreux et réservé aux « intellos ». C’est la réalité de la moitié des sites classés au Vietnam. Vous remarquerez que tous les itinéraires de voyage passent par les « big five » : Baie d’Halong, Hue, Hoi An, Trang An et Phong Nha. Les autres sont inconnus sur le paysage touristique du pays.
La première raison est liée au manque d’infrastructure de transport. Prenons l’exemple de la Citadelle de la dynastie Ho. Pour un voyageur étranger, c’est compliqué d’y aller par ses propres moyens faute de bus public. Même chose pour le sanctuaire de My Son et le Parc de Phong Nha. Dans la plupart des cas, il faut faire appel à une agence locale qui organise des tours en groupe
La deuxième raison est l’attractivité des sites. Par manque d’investissement dans l”innovation, certains sites sont peu attrayants dans les yeux du public. C’est le cas de la Citadelle de la dynastie Ho, la Citadelle impériale Thang Long et le sanctuaire My Son. Tous les trois ont une valeur archéologique inestimable. Toutefois, peu de services touristiques sont mis en place pour faciliter l’expérience des visiteurs. Ce sont des ruines dont l’esthétique n’est pas un point fort pour plaire à un public addictif à instagram. Les explications en anglais sont sommaires. À part une poignée de mordus d’histoire, les sites sont trop scientifiques pour le grand public. Autrement dit, ils ne sont pas compatibles avec un touriste ordinaire qui cherche plutôt une approche ludique. Le cas de la Citadelle impériale Thang Long est le plus frappant. Situé en plein coeur de la capitale hanoïenne, le site est entièrement accessible au niveau géographique. Et pourtant, peu d’étrangers sont au courant de son existence. Ironiquement, il est mille fois moins connu que le Vieux Quartier d’Hanoï qui n’a pas d’étiquette Unesco ! Vous l’aurez compris. Pour apprécier ces trois sites, il faut avoir un goût prononcé pour la vieille pierre. Il faut ensuite une bonne dose d’imagination pour visualiser à quoi ressemblent les ruines par le passé. Ne vous attendez pas à l’assistance de la réalité virtuelle. Ce type de technologie est hors de la portée
La troisième raison est la pauvreté des services associés qui résulte directement des deux autres raisons. Les agences locales n’ont guère la volonté de proposer des visites dans les trois endroits. C’est pourquoi vous aurez du mal à trouver des sites Web qui mentionnent leur nom. La Citadelle de la dynastie Ho est trop excentrée et génère des coûts de transport exorbitants. Honnêtement, il ne sert à rien de taper trois mille bornes juste pour voir des ruines dont on voit à peine deux portes isolées. Le risque justifie l’absence des excursions privées. La Citadelle impériale Thang Long vaut un détour si on passe plusieurs jours à Hanoï. Hélas! Dans une course à la performance, les touristes s’empressent à terminer leur « checklist ». En moyenne, ils ne passent que deux jours dans la capitale. C’est insuffisant pour visiter la citadelle qui nécessite deux heures. Enfin, le sort du sanctuaire de My Son est un peu meilleur de la citadelle de la dynastie Ho. Ce site bénéficie de sa proximité géographique par rapport à Hoi An. C’est le seul avantage lui permettant de drainer une partie de touristes qui transitent à Hoi An. Sinon, c’est difficile de convaincre un touriste de sacrifier 6 heures juste pour voir des ruines qui peinent à concurrencer son rival angkorien