Pézenas
Situé au cœur du Languedoc, à 20 km de la mer et 50 km de Montpellier, le village de Pézenas bénéficie depuis 2002 du label " pays d'art et d'histoire ". La cité fut en son temps plébiscitée par les gouverneurs du Languedoc, ainsi que par Molière, qui joua à Pézenas sur la place du Jeu-de-Paume entre 1653 et 1657. Aujourd'hui, durant la saison estivale, la ville devient le fief de nombreux artistes et artisans d'art. Pendant que certains se produisent au fil des festivités locales, d'autres exposent leurs créations dans les ruelles de la vieille ville.
Cette année, forcément avec le COVID, tout est beaucoup plus calme à Pézenas. L'absence d'un grand nombre de touristes permet, et ce n'est pas pour nous déplaire, de découvrir tranquillement ce charmant village au riche passé. Nous prenons notre temps pour admirer les façades des belles demeures et des hôtels particuliers datant pour certains 17 e siècles. Nous visitons quelques boutiques d'art présentant parfois des créations extravagantes.
Au moment de quitter la ville, notre œil est attiré par une pâtisserie proposant une spécialité locale appelée les petits pâtés de Pézenas. Intrigués, nous rentrons et demandons quelques explications. Nous découvrons qu'il s'agit d'une préparation à base de viande de mouton sucré que l'on trouve, semble-t-il, assez communément en Écosse. Mais comment diable cette recette est-elle arrivée ici ? Nous la devons à un certain Lord Clive, gouverneur des Indes, qui séjourna un temps à Pézenas accompagné de son cuisinier indien. Ce dernier savait à la perfection réaliser cette spécialité écossaise. Les habitants du village, intrigués, voulurent en connaitre les secrets. Le Lord autorisa donc son chef à transmettre la recette à quelques personnes, dont un pâtissier. Aujourd'hui, si vous souhaitez découvrir cette petite gourmandise locale, rendez-vous à la Maison Alary dans la rue Saint-Jean.
La Reserve Naturelle Nationale du Bagnas
Revenons tout près du où nous séjournons pour les vacances. C'est ici, juste à la sortie de la ville, sur la route de Sète, que se trouve cette réserve naturelle gérer par l'ADENA. Cette association de préservation et de sensibilisation à la nature, est experte dans les zones humides littorales méditerranéennes. À ce titre, elle propose des parcours en accès libre à pied ou à vélo pour découvrir les richesses du Bagnas. Pour les plus curieux comme nous, des visites guidées à thème sont organisées.
Personnellement, nous avons opté pour la découverte des oiseaux du Bagnas. Durant toute une matinée, nous avons pris le temps de sillonner les différents étangs protégés de la réserve en compagnie d'un guide bénévole. Armés de jumelles et de longue-vue prêtées pour l'excursion, nous faisons connaissance avec les oiseaux qui au loin profitent pleinement et en toute quiétude de cette zone humide. Si certains oiseaux nous sont connus comme les flamants roses ou les hérons, d'autres comme les Ibis, les Aigrettes ou encore les Grèbes nous captivent. N'étant pas équipés photographiquement pour immortaliser ces oiseaux, nous gardons ses souvenirs dans nos têtes et nous vous invitons vraiment à découvrir cette réserve si calme qui contraste tant avec l'agitation toute proche du littoral.
L'étang de Thau
Nous ne pouvions pas faire l'impasse sur l'étang de Thau. D'une superficie de 7500 hectares, il est considéré comme une véritable petite mer intérieure. La pêche et l'activité ostréicole s'y sont largement développées grâce à la richesse des fonds marins. La renommée des huitres ici n'est plus à faire et il est très facile d'en déguster directement chez les producteurs installés sur le bassin.
Il y a mille façons bien sûr de découvrir l'étang de Thau. Et d'ailleurs, un petit séjour de deux semaines comme le nôtre n'est surement pas suffisant pour en saisir toutes les facettes. On peut donc dire que nous n'avons fait qu'effleurer ce dernier.
Bouzigues
Le jour où nous partons en voiture faire le tour de l'étang, des entrées maritimes extrêmement denses vont et viennent. Nous passons alors d'une zone plongée dans un épais brouillard à une autre où le soleil brille furieusement. C'est assez surprenant, et déroutant, nous obligeant à jongler avec nos arrêts.
Après avoir quitté Le Cap d'Agde et roulé un bon moment, nous arrivons au village de Bouzigues. Le lieu est totalement désert, pas un touriste. Tous les commerces sont clos. Nous déambulons quelques instants dans les ruelles de ce charmant petit village de pêcheurs avant de reprendre notre route.
L'Abbaye de Saint-Felix de Montceau
Au loin, Sète disparait dans un pan de brume, alors nous changeons de cap. Direction l'abbaye Saint-Félix de Montceau, située sur la commune de Gigean. Perchée sur le massif de la Gardiole, cette dernière offre un panorama exceptionnel sur l'étang de Thau. Enfin normalement, car aujourd'hui il est dans le brouillard. Mais le lieu vaut véritablement le détour.
L'histoire de celle-ci démarre très probablement autour du XIe siècle (document officiel à la clé). L'abbaye bénédictine fut construite sur les hauteurs pour respecter la règle de Saint-Benoît. Très florissante, elle développera de nombreuses richesses (terres, troupeaux, vignes, moulins...). Sa fortune quant à elle proviendra principalement des dots apportées par les novices lors de leur entrée dans la communauté ainsi que sur la vente de sépultures auprès de personnes aisées qui pensaient ainsi aller directement au paradis. Le nombre de religieuses augmente au fil du temps, et ce jusqu'au XIIIe siècle, date de son apogée. Pour accueillir tout ce petit monde, on va alors bâtir une immense abbatiale gothique.
Mais l'argent finit comme bien souvent par faire tourner les têtes, même celles des plus pieuses. Grandes organisatrices de réceptions et de fêtes, nos petites religieuses n'y invitent pas que l'Esprit Saint, mais aussi des hommes pour danser, chanter et.... Ainsi une légende voit le jour " A Saint-Félix de Montceau, 12 nones, 13 berceaux ".
Autant vous dire que le pape voit rouge et envoie illico presto un évêque remettre de l'ordre au couvent. Notre abbaye devient alors une prison pour punir les sœurs coupables de débauche.
Au XVe siècle, l'abbaye est pillée et incendiée. Trop isolée, et jugée peu sure, elle est donc abandonnée par les religieuses.
Il faudra attendre 1970 pour qu'une association voie le jour et assume l'entretien et la restauration du site. De sa grandeur d'autrefois, ne subsiste plus que l'imposante abbatiale à ciel ouvert ainsi que des ruines des autres bâtiments. Les bénévoles ont tout de même pu recréer un jardin médiéval qui présente des plantes et des herbes médicinales.
Le mot de fin...
Je vais conclure cet article avec tout de même un petit mot pour la ville de Sète. Nous l'avons parcouru assez rapidement un matin de grand soleil au Cap d'Agde. Malheureusement en arrivant à Sète les entrées maritimes ont gagné la partie. L'atmosphère chaude, étouffante, chargée d'humidité nous donne très vite l'impression d'être en pleine jungle amazonienne. Ajoutez le temps épouvantable perdu dans les bouchons pour accéder à un parking du centre-ville et vous comprendrez facilement que la balade à Sète fut très peu objective. Alors je préfère ne pas trop m'attarder dans mon récit et laisse une nouvelle chance (future) à cette ville de nous séduire.A propos de l'auteur
Partir découvrir de nouveaux horizons. Proches ou lointains, peu importe tant que cela se fait en famille afin de garder de beaux souvenirs que nous partageons avec vous à travers ce blog.