Les vacances scolaires ont démarré, avec une météo bien pourrie, une pandémie et globalement une ambiance extérieure au mieux morose, qui ne donne pas du tout envie de sortir. Il faut donc occuper les enfants dedans pendant deux semaines. Les ados se débrouillent très bien seuls, avec le wifi. Par contre, PrincesseChipie, alias la reine des paillettes, refuse obstinément de se conformer aux clichés pré ado et de céder aux appels de la technologie à la pomme. Elle veut faire des bricolages avec maman (en vrai, j'en suis toute émue). Wizzboy ne tient toujours pas en place et il peut être très inventif, c'est donc préférable d'encadrer ce qu'il fait, plutôt que de le laisser sans supervision dans sa chambre voir si on peut toucher le plafond (à 3m20 de haut) en rebondissant du lit au baby foot en passant par la penderie et en se propulsant à l'aide du plafonnier sans passer par la fenêtre. Quant au dernier arrivé, Marcel le chat, il aime bien participer à toutes les activités du petit humain (lui a atteint le sommet de la penderie, mais il a loupé le plafonnier, malgré les encouragements extrêmement vocaux de Wizzboy). C'est prudent de savoir où il est aussi. Sans compter que Marichéri télétravaille et il a beau se barricader fermement dans le bureau, certains cris intempestifs et autre écroulement de penderie viennent quand même perturber ses appels téléphoniques et c'est un problème. Bref, dans la joie, la bonne humeur, un calme très relatif et beaucoup d'avance, PrincesseChipie, Wizzboy, le chat et moi faisons atelier bricolages de noël dans la salle à manger tous les après midi. Youpidoo.
On commence par tapisser la table de papier journal. Comme ça, Marcel peut se vautrer dedans, le déchiqueter, s'en accrocher sur la queue et répandre des confettis mâchouillés dans toute la pièce, toujours encouragé par Wizzboy qui trouve ça fun et lance des bouts de papier partout pour aider. Je sens comme un début de migraine...PrincesseChipie, très organisée, ne se laisse pas démonter et sort la peinture, les paillettes et tout le matériel. Marcel se précipite pour tester la comestibilité des sapins en polystyrène, pendant que Wizzboy vérifie l'étanchéité des pots de peinture.
-Ah ben, le blanc, il fuit partout, mamaaaan regarde!
- Montre-moi ça...
Pschiiittt!
-Oh, maman t'es rigolote avec du banc sur le nez et les lunettes. Ah ben non, t'en a mis sur mon sapin! Il est tout blanc et je voulais le peindre en vert...bon, c'est pas grave, je vais l'essuyer avec mon pull. Mince, j'en ai plein les mains, je vais les frotter sur les chaises...
Rhaaaa! bon, on se calme. Wizzboy arrête de répandre de la peinture partout et fait attention à ton chat qui est en très de bouffer des pompons en feutrine (paillettée). Ne renverse pas la chaise. Marcel, pas dans la peinture! PrincesseChipie, dégage moi ce tube qui fuit. Wizzboy, la chaiiiiiiseeeeeuh! Tout va bien, on reprend... Non, Marichéri (il est sorti de son antre bureau inquiet, apparemment on est bruyant, je ne vois pas...), personne n'est blessé. On fait juste du bricolage dans le calme, la sérénité et l'inspiration artistique. Si. Avec un chat et deux gamins hystériques. Et une mère au bord de la crise de nerfs.
Une heure plus tard, mes deux artistes ont pondu de magnifiques sapins paillettés verts avec à peine un peu de blanc qui ressort, mais on dirait que ça serait la neige et que ça serait fait exprès. Ils contemplent leurs chefs d'œuvre, heureux et tranquilles. Marcel se lèche les coussinets, assis dans un coin. Tout est calme. C'est juste que la table est couverte de paillettes et de gommettes brillantes. Il y a deux chaises par terre, dont une entortillée dans de la feutrine rouge. La colle, renversée goutte par terre, sur les empreintes vertes de coussinets qui forment des cercles bizarres sur tout le parquet. Le vase sur la table est à l'envers, mais intact. Il faut dire que ses nouvelles décorations en pompons ont amorti le choc. Et sont irrémédiablement collées dessus. J'ai des bouts de polystyrène dans les bouclettes et de la peinture sur les lunettes. Marichéri veut savoir depuis quand les tornades se forment dans notre salle à manger et pourquoi il pleut des paillettes. Ahaha. Où sont les nurofen, que j'en bouffe une poignée, pour me remettre.
Heureusement maintenant qu'ils sont assez grands, les enfants m'aident à réparer les dégâts ranger. C'est à dire qu'ils s'agitent partout en mettant encore plus de bazar jusqu'à ce que je craque et les renvoie dans leur chambre, pour finir toute seule. Ils sont partis, vexés avec leurs sapins sous le bras, dans une nuée de paillettes, Marcel trottinant derrière pour mieux en répandre dans l'escalier. Et donc, on sait maintenant que, quand on lance un sapin en polystyrène sur une penderie et qu'il rebondit sur le bureau, ça fait peur à Marcel qui fait pipi de trouille. Ahaha. Demain, on attaque la fabrication du calendrier de l'avent, je suis sereine.