La visite du Village historique de Val-Jalbert fait partie du TOP 5 de mes coups de coeur de notre road trip au Québec. Vous connaissez certainement mon fort intérêt pour l’histoire et le patrimoine et bien disons que j’ai été servie.
Visiter des lieux qui racontent des pans de notre histoire est toujours une option que je prends lors de nos voyages.Bien que le Québec ait une petite histoire (un peu plus de 400 ans) on trouve tout de même de quoi se satisfaire en matière patrimoniale.
Nous avons déjà découvert le Village québécois d’Antan près de Drummondville, mais nous avions affaire là à une reconstitution. Le Village historique de Val-Jalbert est un vrai village qui a été habité puis déserté. Il est resté tel quel, avec quelques rénovations tout de même. Allez, je vous raconte notre génialissime visite des lieux!
L’histoire du village
Damase Jalbert, un entrepreneur forestier installe une usine de pâte à papier au pied de la chute Ouiatchouan, nous sommes en 1901. Autour de la pulperie il fait construire des maisons et des bâtiments pour accueillir les ouvriers, femmes et enfants. Voici comment naît le « village de compagnie » de Val-Jalbert.
Au fil des années, la demande en pâte à papier ne cesse de croître, le village s’agrandit alors sans cesse pour y accueillir de nouveaux travailleurs et leurs familles. Fait très rare pour l’époque, Val-Jalbert possède l’eau courante, le téléphone et l’électricité.
Près de 900 âmes faisaient vibrer Val-Jalbert dans les années 20, mais bientôt les problèmes arrivèrent. En 1924, les finances ne suivent plus, la concurrence dans le domaine de la pâte à papier contribue au déclin rapide de la compagnie.
Le 13 août 1927 l’usine ferme définitivement ses portes et les employés se retrouvent sans emploi. Les ouvriers quittent le village à la recherche de travail et voici comment Val-Jalbert est déserté et devient un village fantôme.
La visite de Val-Jalbert, mode d’emploi
Un grand bâtiment moderne, et non d’époque, accueille les visiteurs et donne les explications ainsi que le plan afin de réussir votre excursion dans le temps.
J’avais vraiment hâte de voir de mes propres yeux ce que j’avais jusqu’alors seulement admirer en photos. L’attente en valait la peine quand devant nous se dresse le magnifique Couvent-école Saint-Georges. Définitivement mon bâtiment préféré par sa grandeur, sa prestance et son architecture. Le mieux est que l’on peut y entrer et fouler son sol après le passage des écoliers une centaine d’années plus tôt. Bon petit regret, en ces temps covidiens, on ne pouvait pas vraiment explorer les lieux à notre guise. Des cordes fermaient les salles et les gens derrière nous, nous obligent à accélérer la cadence malgré tout.
Du coup j’étais hyper déçue de ne pas découvrir les visages de Val-Jalbert grâce à l’exposition de photos. Et puis, on n’avait pas accès aux nombreux panneaux d’interprétation… mais ce n’est la faute de personne. Je me suis résignée pour apprécier la visite.
Passé le Couvent-école on entre au coeur du village, la rue principale est flanquée des commerces et bâtiments qui faisaient vivre la petite communauté. Le magasin général ou il est d’ailleurs possible d’acheter un souvenir et de se restaurer sur le pouce. Comme nous étions au Saguenay, pays des bleuets, je n’ai d’ailleurs pas résisté à la petite tarte accompagnée de crème glacée.
Puis il y la poste, le quartier général des potins du coin ainsi que les toutes premières maisons du villages, des jumelés qui habitaient donc deux familles. Ce sont d’ailleurs les seules maisons où l’on peut entrer et en découvrir l’aménagement. Des acteurs sont présents sur la rue principale et nous racontent la petite vie des habitants, c’est un vrai plus pour l’expérience.
Le moulin et la chute Ouiatchouan, là où tout a commencé
Toujours en remontant la rue principale, la rue St Georges on découvre enfin le poumon économique du village, le moulin à pâte. N’étant pas spécialiste en la matière, je ne m’attarderai pas ici sur tout l’aspect technique et industriel. Cela dit vous avez tout ce qu’il faut pour vous contenter à l’intérieur. Le plus spectaculaire reste bien entendu cette grande et abondante chute d’eau.
Aujourd’hui, le moulin abrite une table qui jouit d’une belle renommée. Nous n’avons pas eu la chance de réjouir nos papilles de ses saveurs préférant les sandwichs du magasin général. Bref…
Voici les attraits à ne pas manquer au niveau du moulin :
- La mini centrale et ses nombreux points d’observation sur la chute Ouiatchouan
- Le spectacle immersif pour mieux comprendre l’épopée du village, en images, en témoignages et en musique. Une expérience vibrante et grandiose. À ne surtout pas manquer !
- La salle des hommes et son exposition d’objets d’époque
- Le plancher de verre au plus près de la chute
- La passerelle de bois qui vous fera passer de l’ancienne à la mini-centrale d’aujourd’hui
Le village abandonné
Un des moments que j’attendais le plus, et quel choc de débuter cette découverte par des ruines. Certaines maisons se sont écroulées par le temps et le poids de la neige, un fait que je n’avais même pas envisagé. Bon j’étais limite tristounette devant ces amas de bois, ces fenêtres démantelées et ces escaliers qui tentaient de garder fière allure. Curieuse, je cherchais un souvenir à l’intérieur, un motif de tapisserie juste pour tenter de rendre vivante ces maisons qui ont jadis célébré la vie de famille.
Après ce passage emprunt de nostalgie on découvre des maisons encore debout. Je vous rassure il en reste quand même pas mal qui ont résisté aux aléas du temps. Nous voilà, silencieux, en train de déambuler parmi ces demeures en bois, identiques les unes aux autres. On remarque quelques évolutions dans leur construction, des maisons détachées ou encore des jumelés, bref une belle variété qui donne un ensemble plutôt harmonieux.
Évidemment je les ai toutes prises en photos, déjà que j’adore photographier des maisons, là je ne pouvais plus m’arrêter.
Toujours plus d’attraits pour agrémenter votre visite
Des sentiers pédestres permettent d’apprécier la beauté des lieux, car au delà des bâtiments, le village est définitivement situé dans une nature pittoresque. Longé la rivière Ouiatchouan vous offrira de chouettes points de vue. Aussi, si vous êtes motivés, il y a un sentier qui vous conduira à la chute Maligne. Par contre une ascension de 764 marches vous attend, mais, avec la clé un point de vue superbe sur le village. Vous nous direz si c’est bien, moi je n’avais vraiment pas la motivation et l’envie pour le faire.
Petite activité sympa, il y a un trolleybus au niveau du Couvent-école qui vous propose une visite guidée des lieux tout confort. Honnêtement j’aurais voulu plus d’histoire, plus d’anecdotes pendant ce tour. J’ai trouvé que tout ce que la guide évoquait était très général et répétitif, j’aurais été partante pour du croustillant sur la vie du village.
Enfin si vous désirez prolonger l’expérience, il est possible de dormir au village. Des hébergements dans les bâtiments historiques ou alors le camping sont vos deux options pour rester sur place.
Pour ce qui est des tarifs, l’accès au village s’élève à 36,50$ par adulte, pour les enfants de 6 à 16 ans c’est 16$ et les enfants de moins de 5 ans ont accès gratuitement. Il y a beaucoup de forfaits et de tarifs différents. Même chose pour les horaires c’est très varié alors consultez leur site avant de vous rendre sur place. Je dirais qu’il faut compter au moins 4h pour en faire le tour en prenant son temps.
Une visite dans le passé essentielle
Le village de Val-Jalbert faisait parti des attraits québécois que je souhaitais découvrir, j’avais lu un peu sur le sujet et ça me fascinait. Je ne comprenais pas comment un tel village, si prospère et moderne pour son époque, puisse être abandonné. Le fait est que ce soit un « village de compagnie » impliquait que la dite compagnie était propriétaire des maisons et qu’elle les louait. Ainsi il était très aisé pour les habitants de le quitter sans perdre d’argent.C’est un point que j’ai éclairé pendant la visite !
D’ailleurs cette visite… j’ai adoré. Bon il y a le Covid-19 qui en a gâché certains aspects mais globalement j’ai été conquise.
C’est toujours émouvant et remuant de se confronter à l’histoire de cette façon. Bien qu’il n’y a rien de dramatique qui s’y est joué on ressent de la nostalgie, de la mélancolie et un peu de tristesse en voyant ce musée à ciel ouvert. Comme d’habitude je ne peux m’empêcher d’imaginer les hommes arpenter les rues pour rejoindre le moulin, les enfants courir dans la cour de l’école Saint-Georges et les femmes cancaner près du magasin général.
Voici ce que j’apprécie de ce genre de visite, laisser place à l’imagination et se plonger dans l’histoire. Val-Jalbert réussit à nous faire vibrer en nous ouvrant les portes de son village abandonné devenu un véritable témoin fort de son époque. Le visiter c’est aussi, en quelque sorte, un devoir de mémoire pour mieux comprendre les enjeux et la vie du début du siècle. Notre passé est une richesse et le village Val-Jalbert est un bijou que vous devez découvrir.
Le Saguenay est une très belle région, voici de quoi compléter votre séjour là-bas.
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