Sur les traces du passé industriel d'Halluin

Publié le 09 août 2020 par Chacha Aventurière @latribudechacha
Ville florissante pendant des années, Halluin a subi de plein fouet les différentes crises économiques.
De ma grand-mère qui me racontait comment elle changeait d'usine pour quelques francs de plus de l'heure, à mes 1ères recherches d'emploi dans les années 1990,  il faut malheureusement constater que le riche passé industriel de la ville qui m'a vu naître n'existe plus. 
Enfin  naître pas vraiment, puisque je suis née à Menin en Belgique. Comme beaucoup d'Halluinois de ma génération d'ailleurs. Aux 1ères contractions nos mamans filaient à la maternité la plus proche, c'est à dire en Belgique. En ce temps là, il existait une convention entre nos 2 pays. C'était bien plus simple, maintenant l'Europe et son administration sont passés par là, et les jeunes mamans doivent courir vers Tourcoing, ou Lille, c'est à dire à une vingtaine de kilomètres dans le meilleur des cas.
De mon enfance, je garde le souvenir de toutes ces usines qui tournaient encore à pleins régimes. Des commerces où chaque commerçant connaissait le nom, ou le prénom de ses clients. Mes parents travaillent dans une usine de fabrication de papier peint, dans un atelier qu'on appelait la mine d'or. Décofrance employait 700 personnes à l'époque, aussi bien des français que des belges. Pendant plusieurs années, il était plus intéressant pour un belge de venir travailler en France que l'inverse. Le statut (fiscal) de travailleur frontalier a disparu en 2010. Il reste cependant valable pour ceux qui ont signé leur contrat de travail avant cette date. 
Revenons à mes parents ... mon papa a commencé à travailler à 14 ans dans cette entreprise. Lui et l'école n'était pas bons amis. A la fin de leur carrière, mon papa était cloueur, et ma maman étaleuse. Ils fabriquaient des catalogues de papier peint (comme ceux qui vous voyiez encore chez Leroy Merlin ceci dit). Elle en a fait des kilomètres à pied à étaler des rouleaux ma maman, et mon papa avait lui, une énorme callosité au milieu de la paume de sa main à force de tenir son marteau. 
C'était difficile mais ils étaient heureux. Ils aimaient leur travail, et jamais je ne les ai entendu se plaindre de devoir aller à l'usine. Jamais ...
L'usine n'est plus, elle a été détruite il y a quelque mois. Elle a longtemps était abandonnée jusqu'à ce qu'un plan d'urbaniste soit établi, un promoteur immobilier trouvé et voilà que derrière le seul dernier vestige de Décofrance, derrière ce vieux portail rouillé pousse un tout nouveau quartier.

Au cours d'une balade, j'ai eu envie de figer les dernières traces encore visible du temps où Halluin était une ville prospère. Au départ, je voulais faire que du noir et blanc pour donner un côté intemporel à mes photos, et puis je me suis dit que c'était la vie.  N'oublions jamais que là où il y a de la vie, il y a de l'espoir donc de la couleur.

Rue de la Lys

La rue de la lys porte bien son nom parce qu'elle suit le cours de la rivière La Lys qui fait office de frontière naturelle avec la Belgique. Dans cette rue, il y avait de nombreuses usines textile. Cela allait du tisserand à l'atelier de confection, aujourd'hui il n'en reste que 2.


   
               




                            








Mais ce n'est pas tout. Il y avait aussi de nombreux petits commerçants. Allons jeter un coup d'oeil ce qu'il en reste.

Dans les rues d'Halluin









Au cours de cette balade, j'ai pris le temps d'explorer l'ancienne gare.Et oui, il fût un temps où nous avions un gare à Halluin. Aujourd'hui, c'est un formidable terrain de jeux pour les street-artistes locaux, et les amoureux des explorations urbaines.