L’excellente revue française CARTO consacre le cahier central de son récent numéro à « L’Asie du Sud-Est. Carrefour géopolitique ». Cette vaste région, comparable à L’Europe par la surface de ses terres émergées, nous la connaissons, la pratiquons, surtout de manière fragmentée, par nos voyages. La Thaïlande est au cœur de « l’industrie touristique » de la région, avec son « marché » de 40 millions de touristes en 2019 (dont 11 millions de Chinois). La crise sanitaire et économique qui a débuté en Chine a complètement chamboulé la situation. Plus de touristes chinois, et les occidentaux comme les japonais révisent leurs destinations, pensant local. La région est certainement celle qui a été la plus impactée par « le tourisme de masse », alors qu’elle repose sur d’anciennes civilisations, sophistiquées, des populations fines, sur lesquelles sont venues se déverser les foules de touristes.

Dans le même numéro, CARTO livre un article sur « Athènes, une capitale entre crise et mutations ». Athènes, la plus ancienne des destinations touristiques, étape obligée du Grand Tour, a tout subi, de la croissance effrénée du tourisme, de Jeux Olympiques supposés porteurs de « développement », puis la vente de ses infrastructures historiques à des groupes financiers chinois – Le Pirée, en mains chinoises…Comme toujours avec « CARTO – Le monde en cartes », la cartographie, sous toutes ses formes, prime sur le texte, toujours synthétique. 

Voyage, tourisme, et vacances, nous avons atteint un niveau de mélanges des genres pernicieux et dommageable à divers niveaux de considérations. « L’après crise » pourrait, éventuellement, être le moment d’une réflexion générale sur cette part si importante de notre « civilisation des loisirs » – pour autant que nous ayons encore des loisirs, après.