Quiconque se croit autorisé à s’exprimer dans l’espace public se doit, en ces temps anxiogènes, de coller à l’actualité, de laisser en suspend ses petites préoccupations, ses manies. Alors je me lance, entre ces récits de voyages anciens qui sont le fond de commerce de ce site.
Dans la Tribune de Genève de ce jour, 30 mars 2020, une information d’agence : » En Allemagne. Un élu régional se suicide par inquiétude ». Dans la même publication, on fait état des inquiétudes à notre HUG – Hôpital Universitaire de Genève, concernant le manque prochain de produits anesthésiants; alors que, d’ordinaire, nous sommes si sereins, si fiers, considérant les capacités de notre système sanitaire. Les grandes « pharmas » suisses, un des piliers costauds de l’économie nationale, sont dépendantes de la Chine pour des produits de bases.
La photo en tête d’article a été prise en 1990, au Burkina Faso. Le pays était encore appelé : « Le pays des Hommes Intègres ». Il était le chouchou des officines de coopération et d’aide. Le pays est en voie de désintégration, le djihadisme s’étend, les forces de divers horizons ne font pas face à la situation. Le Covid-19 s’approche de l’Afrique. Cela peut être l’hécatombe, dans l’une des régions les moins équipées en terme de santé, au sens large.
Voilà pour l’inquiétude, passons à la réflexion. Ces temps de confinement, dont on ne connaît ni la durée ni les « effets collatéraux », se prêtent à la réflexion : on ne peut, tout de même, pas être en permanence devant tous ces écrans. Alors lisons, ou relisons. J’exhume de la bibliothèque trois ouvrages qui me sont restés en mémoire.
Pour les pandémies – ce n’est ni la première ni la dernière – l’excellent « Peste & Choléra » de Patrick Deville, où il trace le parcours du médecin suisse Alexandre Yersin, l’un des jeunes chercheurs de L’Institut Pasteur.
Et il y a un sujet qui faisait les Unes il y a quelques semaines encore, « l’environnement », complètement évacué ces jours. Mais tout est lié, dans cette Nature dont nous dépendons tout de même. D’où vient cette pandémie, au XXIe siècle, si sûr de lui ? Alors, c’est cet ouvrage que j’ai toujours à portée de main, lu dès parution : « Effondrement. Comment les sociétés décident de leur disparition ou de leur survie ». Jared Diamond, en français chez Gallimard, en 2005.
Enfin, un autre, puissant livre, de la grande Doris Lessing (1919-2007, Nobel de littérature 2007) : « L’histoire du Général Dann », un groupe d’humains errants sur un continent dévasté, cherchant à reconstituer une société. Glaçantes, les images qu’il suscite peuplent mes insomnies.
Pour conclure par une touche d’humour, Fernand Raynaud : » (…) Tonton, pourquoi tu tousses ? (…) » .
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