Paysage typique du Désert des Bardenas
Si l’on en croit Wikipédia, la Navarre est un territoire apparu au 9ème siècle, situé sur les deux versants de l’extrémité occidentale de la chaîne pyrénéenne. J’ai choisi de vous faire découvrir la Navarre côté espagnol, qui est aujourd’hui une des communautés autonomes d’Espagne, et où nous avons passé une semaine en famille pendant l’été 2018. C’est parti, il va faire chaud !
Si j’ai fréquemment traversé cette région, admirant de loin les tours du château d’Olite, ou rêvant au désert des Bardenas en apercevant ses contreforts, les routes de Navarre n’avaient été jusqu’à présent qu’un axe de passage vers d’autres terres espagnoles. Cette fois, nous avons choisi de nous arrêter, de nous poser là, dans cette contrée un peu méconnue, un peu désertique, mais dont les attraits paraissaient nombreux ! Et nous avons eu bien raison !
Car en faisant peu de kilomètres, nous avons découvert des paysages surprenants, des villes et villages typiques et charmants, nous avons traversé l’histoire, à travers des trésors d’architecture allant de la période romaine à nos jours en passant par le Moyen Âge.
Alors, quoi faire en 1 semaine en Navarre ? Voici le programme (non exhaustif !) que nous avions suivi :
- J1 : trajet Nantes-Navarre, installation, fêtes du village
- J2 : Pampelune (1/2j), fêtes de Larraga
- J3 : Artajona et Ujué
- J4 : Bardenas (1 j)
- J5 : Olite (1/2 j), dégustation cave
- J6 : Puente la Reina (1/2 j)
- J7 : Andelos (1/2 j)
Un peu par hasard, nous avons élu domicile à Larraga, un de ces petits villages typiques qui parsèment la plaine de Navarre. Des ruelles pentues, des maisons de pierre, des petits commerces, il n’en fallait pas plus pour nous satisfaire. Ah si, encore mieux, des fêtes de village pendant notre séjour, un domaine viticole à visiter, et même des vautours survolant les hauteurs pour l’amatrice d’oiseaux que je suis…
Pour ce voyage en famille, j’avais sélectionné un certain nombre de visites, essentiellement à la demi-journée, car je savais qu’il allait faire chaud, très chaud. Notre location était bien placée pour le programme concocté, il y avait beaucoup de lieux intéressants à proximité, d’autres aussi un peu plus loin, pour ceux-là ce sera pour une prochaine fois ! Généralement nous aimons bien nous poser et rayonner autour de notre hébergement, sans passer le temps dans les trajets, j’ai trouvé que cette destination se prêtait bien à ce style de voyage.
Pampelune, capitale colorée de la province
Nous avons commencé par découvrir la ville de Pampelune, capitale de la province, d’environ 200 000 habitants. On y entre en longeant les remparts de la citadelle, édifiés à partir du 16ème siècle, mais en partie détruits pour permettre le développement urbain au 20ème siècle. Un peu par hasard, nous nous sommes garés près des arènes (elles se visitent), puis nous nous sommes baladés dans les ruelles de la vieille ville. Nous avons été charmés par les immeubles hauts et colorés, aux balcons ouvragés et fleuris, par les placettes charmantes, la couleur omniprésente sur les façades, les fenêtres, mais aussi sur les nombreuses oeuvres de street art… Le centre est vraiment très joli et il y agréable d’y flâner.
Entrée des arènes, qui se visitent.
C’est une ville très commerçante, située sur le chemin de Saint Jacques de Compostelle, à l’heure du déjeuner les nombreux bars présentent des vitrines alléchantes remplis de pintxos de toutes sortes (à l’origine, collation salée des marins et des ouvriers, tranche de pain sur laquelle on empilait divers aliments, maintenus ensuite par un pic en bois, le pintxo). Malheureusement pour nous, ce jour-là nous avions laissé le choix du menu aux enfants… et nous avons donc mangé dans une chaîne de restauration rapide, pour le typique on repassera !
A l’assaut des remparts d’Artajona
A environ 30 km de Pampelune se situe Artajona, gros bourg dominant la plaine. El « Cerco » constitue la forteresse la mieux conservée de Navarre, datant du 11ème siècle. L’enceinte surplombe le village, et abrite l’église-forteresse gothique San Saturnin du 13ème siècle, que nous n’avons pas pu visiter faute de nous être renseignés sur les horaires d’ouverture (à voir ici). La visite permet d’accéder au toit qui présente un système médiéval de collecte de l’eau. Ingénieux et crucial dans cette région très sèche.
Ujué
Sur une autre colline, le village médiéval d’Ujué étale ses ruelles pentues et pleines de charme au pied de l’église-forteresse Santa Maria. Un premier édifice roman du 11ème siècle fut en partie masqué par une nef de style gothique au 14ème siècle, et entouré de chemins de ronde et de tours crénelées. Les travaux lancés par Charles II et restés inachevés laissent aujourd’hui un ensemble architectural étrange mais de toute beauté.
Le panorama sur la plaine de la Ribera comme sur la chaîne pyrénéenne est superbe !
Plongée dans le désert des Bardenas Reales
Je ne voulais pas manquer les Bardenas Reales, dont les reliefs sauvages et tourmentés me faisaient rêver depuis longtemps. Pour découvrir ses paysages les plus emblématiques, c’est à Arguedas qu’il faut se rendre, ou plutôt au centre d’information situé un peu plus au Sud du village où on vous donnera un plan et où vous pourrez admirer maquettes et animaux empaillés.
Nous avons choisi de faire l’itinéraire le plus connu, « blanca baja », un circuit circulaire de toute beauté accessible en voiture (piste sans difficulté), où on peut s’arrêter où on veut pour profiter du paysage magnifique et étrange. C’est vraiment superbe, inédit, original, on se croirait dans un autre monde même si on est loin des dimensions américaines (c’est la partie la plus basse du désert, parsemée de collines ne dépassant pas 20 à 30 mètres de haut). Une petite quarantaine de kilomètres de mémoire, mais vous pouvez aisément y passer la journée.
Les Bardenas reales sont en effet un paysage semi-désertique de 42 500 hectares, où l’érosion des sols a modelé des formes surprenantes. Plusieurs routes balisées sont accessibles, nous n’avons visité qu’une petite partie de ce désert, qui peut prendre des allures bien différentes selon les zones, et les saisons.
En plein été, n’oubliez pas de vous munir d’eau et de chapeaux, le soleil cogne vraiment très fort !
A noter que certaines zones peuvent être fermées pour protéger la nidification des rapaces.
Le castil de tierra, sorte de cheminée de fée, est le « monument » le plus photographié des Bardenas. Très fragile, il est interdit d’y monter.
Les « mauvaises terres » sont de vastes étendues argileuses couvertes de crevasses.
Pour préparer votre visite (circuits, horaires…).
Olite, un palais au milieu de la plaine
Du château d’Olite, j’avais fréquemment aperçu les tours depuis l’autoroute, rêvant de m’y arrêter… Les jolies rues et places de la ville sont aussi attrayantes que le château, qui occupe le tiers de la superficie de la ville. Ce palais royal a accueilli la cour des rois de Navarre jusqu’au rattachement à la Castille en 1512. Il était à l’époque l’un des plus luxueux châteaux médiévaux d’Europe. A côté du Vieux Palais qui abrite aujourd’hui un hôtel luxueux, Carlos III le Noble, au 15ème siècle, fait construire un ensemble de style gothique civil français (il est né à Nantes). Victime d’un incendie au 19ème siècle qui lui a fait perdre toute sa décoration intérieure, il a été superbement restauré et offre aujourd’hui un dédale de pièces, d’escaliers, de tours où il fait bon se promener, et se perdre.
Toutes les informations pratiques ici.
Puente la Reina, sur le chemin de Saint-Jacques
Au croisement des deux routes principales menant à Saint-Jacques-de-Compostelle, Puente la Reina est une ville-rue. Bordée de maison hautes aux balcons et façades ouvragés. Il fait bon y flâner, à côté des habitants et de quelques pèlerins arborant la célèbre coquille. N’oubliez pas d’aller jusqu’au pont roman qui surplombe la rivière Arga pour la jolie vue.
Au temps des Romains à Andelos
Dernière étape, au bout d’une petite route perdue dans la campagne près de Mendigorria, nous avons découvert un site magnifique et très ancien, puisqu’il s’agit de la cité romaine d’Andelos.
La cité a connu son apogée aux 1er et 2ème siècles après J.C. Je vous conseille de vous rendre d’abord au petit musée archéologique, où une maquette, des panneaux et des objets vous permettront d’imaginer l’ampleur de la ville de l’époque. Il faut payer un petit droit d’entrée pour accéder au site archéologique, bien balisé, qui vous permettra d’admirer différents espaces, des thermes notamment, mais aussi l’emplacement de nombreuses maisons.
Ne manquez pas ensuite de reprendre la voiture pour aller quelques centaines e mètres plus haut admirer les restes du système hydraulique très ingénieux qui permettait d’alimenter la ville en eau dans cette région aride, c’est surprenant !
Cette semaine en Navarre nous a tous enchantés. Nous étions loin d’imaginer tout ce que la région avait à offrir. Patrimoine architectural, villages de charmes, paysages fantastiques, sans oublier la vie culturelle intense. C’est une région où je retournerais avec plaisir, car nous sommes loin d’avoir tout vu.
Si vous souhaitez la découvrir à votre tour, je vous conseille le site de l’office de tourisme de Navarre, très complet et très bien fait. Vous y trouverez de nombreuses autres idées.
Et vous, vous connaissez la Navarre ?