Dunkerque, Malo les bains, Leffrinckoucke, Zuydcoote, Bray-Dunes sont 5 villes qui bordent le littoral français depuis la frontière Belge. En 1996, ces villes ont eu la bonne idée de se regrouper et de former Les Dunes de Flandre.
Enfant, j'allais à Bray-Dunes en sortie avec le centre aéré. Dans mes souvenirs, il y avait le pic-nique avec des sandwichs à l'omelette et des chips, suivi de jeux sur la plage, ou d'une partie de jeux de peste à travers les dunes. J'adorai çà, le voyage en bus malgré mes nausées, les copains, le grand air, la plage immense, tout allait bien jusqu'au moment où nous devions nous baigner.
La baignade, un véritable cauchemar. J'aurai très bien pu demander à mes parents de ne pas me mettre ce jour là au centre, mais j'aimais trop ce sentiment de liberté que procure le fait de courir dans les dunes, cela méritait donc bien un effort de ma part.
La Mer du Nord est comment dire, un chouia fraîche ... ok ... revigorante si vous préférez. Je devais avoir une dizaine d'années et ma seule référence pour comparer la Mer du Nord c'était les bords de l'Atlantique sur les côtes bretonnes qui entre nous n'est pas plus chaude.
Voilà comment cela se passait : nous étions regroupés dans une espèce de zone délimitée par une corde tenue à chaque extrémité par 1'animateur. Nous devions avancer tous ensemble. Y avait les fous furieux qui éclaboussaient tout le monde, les frileux(ses) en retrait du groupe qu'on poussait dans le dos parce que la corde n'était pas extensible et devant les impatients. Au final, on avait de l'eau jusqu'au genoux, où la taille selon que l'on soit petit ou téméraire. Cela durait une éternité avant que l'on nous fasse retourner sur la terre ferme.
Une fois revenue sur la plage, il fallait nous changer. Et là commençait une séance d’acrobaties qui nous demandait beaucoup de souplesse, et nous faisait prendre des poses plus délirantes les unes que les autres. Evidemment, le but de la manœuvre était d'en montrer le moins possible aux garçons, qui au passage en profitaient pour essayer de se rincer l’œil, et de s'habiller rapidement.
A cette époque, ma maman m'avait acheté une espèce de drap de bain/cabine de plage qu'on enfilait par la tête et qui donc nous permettait de nous changer à l'abri des regards.
Je vous a laisse imaginer la scène.
On enfilait donc notre cabine, on se déshabillait ... et ensuite... et bien ensuite il fallait attraper ses affaires dans notre sac posait à côté de nous, mais... (oui y a un mais)... on ne pouvait pas attraper nos affaires puisque nos mains étaient à l'intérieur de la cabine. Pour çà il fallait la remonter jusqu'au genoux en ce contorsionnant comme les artistes du cirque du soleil. Bref, c'était surtout un truc où il était impossible de se sécher correctement et d'enfiler ses vêtement. Les garçons se moquaient bien de nous. En ce qui me concerne, j'étais rouge pivoine de m'énerver à tenter de rester digne.
J'en rigole maintenant mais à l'époque, je détestais tout simplement ce moment tout autant que la baignade. Cependant, avec du recul, je garde de ces sorties un souvenir doucement salé apporté par le sable sur mes lèvres. J'ai fini par ne plus participer à la sortie à Bray Dune préférant celle de Phalempin.
Depuis, je n'avais jamais plus remis un orteil sur les plages du littoral des Hauts De France, préférant m'installer en terrasse dans l'un des nombreux tea room sur la digue côté belge avec un pannekoen met suiker et un café filtre.
Leffrincoucke tout le monde descend !
Ne jamais dire jamais. L'été dernier contre toute attente je suis retournée sur nos immenses plages.Les Dunes de Flandres, c'est une plage de 15 kilomètres qui s'étend de la frontière belge jusqu'à Dunkerque. Ici on lâche prise en se baladant le long de la mer, on s'enivre d'un sentiment de liberté à bord d'un char à voile, où on enfourche son vélo pour faire une course contre la montre avec la marée, pendant que les amoureux du kitesurf s'amusent avec les vagues.
Peu importe la saison, ici vous trouverez par tout temps quelqu'un sur la plage.
Ces photos ont été prises par un beau dimanche automnale d'octobre pendant que le vent me foutait le visage et que le soleil me réchauffait le cœur. Ici prendre l'air prend tout son sens.
Si je suis revenue sur les plages du littoral des Hauts de France, c'est tout simplement parce que ma fille est partie étudier à Dunkerque. Sans elle, il y a de forte chance que je n'y sois jamais revenue à cause de ces souvenirs gravés dans mon esprit. Mais cette fois plus question de baignade mais tout simplement de découvertes, profiter de nos retrouvailles pour partir explorer le littoral.
C'est ainsi que ce jour là, je me suis laissée bercer par le roulement des vagues sur la plage, puis surprendre par les mouettes et les goélands qui se posaient à quelques mètres de moi. (Pour ceux qui me suivent sur Twitter, vous savez que j'ai une peur bleu de tous les animaux, même les escargots) Seule sur la plage pas abandonnée du tout, j'ai décidé d'explorer ce petit coin de ma région que finalement je ne connais pas très bien. Avec quelques années de plus au compteur, et une pincée de maturité en plus, mon regard sur ma région a bien changé. (#Teaser sur mon prochain article)
Tout porte à croire qu'il n'y a rien à voir sur une plage et bien détrompez vous. Sur la plage de Leffrincoucke après quelques mètres, votre regard est naturellement attiré par d'énormes blockhaus qui bordent les dunes. On y trouve le Fort des Dunes qui à la base servait à défendre nos ports. En juin 1940, il fût lourdement bombardé. De nombreux soldats y sont morts.
Aujourd'hui, une partie des vertiges du Fort des dunes, et des blockhaus sont le terrain de jeux des street-artistes locaux.
L'art s'invite à la plage. C'est surprenant et poétique à la fois.
Oh mon beau miroir
Pour la petite histoire, je partageais ma visite avec mes collègues de bureau pendant notre lunch et sur 5 d'entre eux, une seule savait qu'il y avait cette oeuvre sur la plage de Leffrincoucke.Les Hauts de France comptent beaucoup de bunker qui nous rappellent combien nos terres ont été pendant la grande guerre le lieu de terribles batailles. Recouverts bien souvent de graffitis qui veulent nous interpeller, où tout simplement d’œuvres colorés, comme par exemple la batterie de Zuydecoote.
Et puis, il y a cet artiste qui unPosé là sur la plage, ce mastodonte de 3500 m2 de béton a été totalement recouvert de milliers de morceaux de miroirs. Réalisé dans des conditions pas toujours idéales, il a été inauguré lors de la commémoration des 70 ans de la libération de Dunkerque en 2015.
Réfléchir ou masquer ?
A chaque moment de la journée il reflète la lumière,et nous renvoi le reflet de notre image. Un jeu de lumière qui ne cesse de bouger, la météo étant le maître de cérémonie.
J'en ai fait plusieurs fois le tour. J'ai pris de la hauteur pour mieux m'admirer. Les mots ne manquent pas pour parler de son éclatante présence.
L'artiste a appelé son oeuvre : réfléchir. Voici ce qu'il a écrit dans son dossier de presse.
« Réfléchir, renvoie à un aspect plus politique du blockhaus, on ne peut ignorer que sur cette terre, il y a plus de 70 ans une guerre a eu lieu, des hommes se sont affrontés. Par son projet, Anonyme nous questionne sur le contexte social et politique actuel, la montée de l’extrémisme. Le passé est-il réellement révolu ? Saurons-nous tirer les enseignements de l’Histoire ? »
« A la fois caché et mis en lumière, le blockhaus est autre. »
Sunset sur le FRAC
Vous le savez, je suis une fan des couchés de soleil. J'adore ce moment où le ciel s'enflamme. Un sunset c'est comme un concert. On commence par l'avant première, quand le ciel se pare timidement de multiples couleurs pastels. On pourrait comparer cet instant aux jeunes artistes qui chauffent la salle avant d'entrée en scène de la star. Puis, petit à petit le soleil pare le paysage de couleurs chaudes, d'orange et de jaune. Puis le jaune devient or, le spectacle est à son comble. Le soleil finira par disparaître doucement derrière la ligne d'horizon. L'instant est intense, la joie à son comble.Ce soir là, j'ai abandonné mon marie et ma fille dans son petit 25 m2 pour filer sur la digue de Malo Les Bains persuadée que je serai au 1ère loge pour admirer le spectacle du soir.. Je n'avais rien préparé, et bien j'aurai dû. A Dunkerque, le soleil se couche sur le port et non sur la plage.
Je vous laisse apprécier l'instant.
Vous aussi vous êtes fan de sunset ?