A cause d'un bête problème d'écran d'ordinateur et d'accès aux archives photos, je ne peux pas faire de mardi tourisme cette semaine. Ça ne m'a évidemment pas contrariée le moins du monde: je suis naturellement calme et sereine, je n'ai absolument pas tenter de passer la chose par la fenêtre, pas du tout. Ni allumer tous les appareils musicaux et lumineux dans le bureau en appuyant sur tous les boutons à ma portée en me disant qu'il y en a bien un qui ferait quelque chose. Ça a réussi d'ailleurs, j'ai provoqué un boucan d'enfer qui a terrorisé Marcel, mais l'écran est resté de marbre (c'est une image, je ne travaille pas au silex non plus...). Tout ça pour dire qu'à défaut de faire du tourisme, on va plutôt parler de L'Ado, lui-même touriste aguerri, et ce n'est pas une allusion à ses voyages.
Le cher enfant qui se prend pour un adulte (Marichéri et sa carte de crédit trouvent ça hilarant) va bientôt terminer ses études londoniennes. Ça tombe bien, on a plus d'abat à vendre pour les payer, puisque je rappelle que les seuls frais de scolarité en Angleterre, se montent à 9250 livres par an (et encore, il bénéficie toujours pour cette année du tarif local, c'est pire pour les étudiants étrangers). On rajoute les a-côtés (un étudiant, ça mange, ça a besoin d'un toit, de moyens de transports, de bouquins, d'appareils à la pomme divers, ça a des frais annexes de recherches...)...quand j'entends les étudiants français se plaindre, j'en pleure de rire. Mais je m'éloigne du sujet. Si tout va bien, L'Ado aura fini en juin et aura une magnifique double licence en langues. Vu qu'il ne veut ni être prof ni interprète, ça ne lui servira donc strictement à rien. On est content. Se pose donc la question de la suite. Et c'est là que l'administration française rentre en jeu.
L'Ado étant déjà passé par une université espagnole et une italienne grâce à Erasmus, il s'est dit que ce serait sympa, quitte à continuer ses études, que ce soit en France. Marichéri et son chéquier trouvent que c'est une très bonne idée aussi. Après tout, à part son nom, rien sur le CV de L'Ado ne prouve qu'il parle français. Il est donc allé se renseigner. Il a bien ri. Ou pas. Il est français, il a une adresse en France, mais il n'a jamais mis les pieds dans le système scolaire français. Ça a défrisé la dame à l'accueil. Non mais, c'est pas grave si vous avez passé le bac à l'étranger, on a d'autres d'étudiants qui étaient au lycée français de Londres. Comment, vous n'avez pas passé le bac? Je vais appeler ma collègue, hein. Elle s'est empressé de refiler L'Ado et ses diplômes étrangers à quelqu'un d'autre, c'est quoi cet original qui fait rien qu'à la déranger avec ses questions?
La seconde interlocutrice de L'Ado ne s'est pas laissé démonter, elle en a vu d'autres. Alors, vous sortez de UCL (University Collège London), vous avez fait toute votre scolarité en Angleterre, vous avez l'équivalent du bac (parce que À Levels, ça ne lui a pas évoqué quoique ce soit, à cette brave dame en charge des étudiants étrangers, de suite, ça met en confiance). Et bien, il n'y a aucun problème (sourire apitoyé en pensant à sa collègue qui n'a rien compris, la pauvre empotée), vous êtes anglais et donc étudiant étranger. Ahaha. Ben non, L'Ado est français, pas anglais et il a nettement cassé l'ambiance d'un coup. Il a un passeport irlandais aussi, si ça peut aider. Mais aucun diplôme irlandais, ni aucune adresse en Irlande. La dame ne riait plus du tout. L'Ado ne rentre pas dans les cases. Une heure et plusieurs coups de téléphone après, la dame a fini par s'en débarrasser en lui disant globalement de se débrouiller tout seul. Il n'a qu'à remplir ses dossiers d'inscription et les facultés traiteront ça directement, qu'ils se débrouillent avec cet espèce de français pas complètement français mais pas étranger non plus. De tout façon, au niveau master, c'est au cas par cas, et puis voilà. Non, elle ne sait pas ce qu'il faut qu'il marque pour augmenter ses chances d'être pris, il ne peut pas avoir un dossier normal?
Bon, on s'est un peu renseigné aussi. Même si effectivement, L'Ado ne rentre pas dans les cases de l'administration au premier abord, et qu'on ne sait pas si les diplômes anglais seront reconnus en Union Européenne après le 31 décembre de cette année, il devrait plaire aux facultés où il posera sa candidature. Il a un parcours atypique certes, mais plutôt intéressant. En tout cas, on espère...to be continued donc.