Fin juin, j'ai eu la chance de passer douze petits jours en Suisse. Douze jour qui ont filé à une vitesse folle et qui - comme j'en ai parlé dans mon précédent article m'ont laissé un peu sur ma faim - puisque je n'ai pas pu voir tout le monde.
Toutefois, après bientôt une année loin de ma Suisse natale, ces quelques jours m'ont suffi pour m'étonner de choses et d'autres! Voici donc une note d'étonnements particulière puisqu'elle ne concerne pas Hong-Kong, mais bien mon Helvétie chérie! Les voici donc en vrac, au fur et à mesure de mes pérégrinations.
- L'odeur de la Suisse : en arrivant à Hong-Kong, j'avais été frappée par ses odeurs délicieuses. En revenant en Suisse à Noël - à part l'agression sensorielle du restaurant de fondue à l'aéroport - j'avais trouvé que la Suisse n'avait pas d'odeur! J'avais tort : l'été suisse a une odeur de barbecue! En se promenant au bord du lac, en arpentant Vevey, le Bouveret, partout, ça sent bon la saucisse! La Coop avait donc visé juste avec sa campagne Tsch tsch!
- Les gens sont tellement relax : toutes mes vacances ont été bercées par la gentillesse de mes concitoyens. A la gare de l'aéroport, un employé adorable proposait de m'aider, prêt à acheter le billet pour moi, à Lausanne, je me suis fait saluer par un cycliste lambda, toutes les personnes que j'ai croisées alors que je portais ma valise voulaient tous m'aider à la hisser dans le train, la descendre, la tirer pour moi, tous les vendeurs, serveurs que j'ai croisé me faisaient la conversation. C'est tellement agréable ! Ces échanges entre inconnus m'avaient manqués.
- La taille des toilettes : les toilettes en Suisse sont microscopiques! Les publiques sont toutes petites - pas toujours très propres et souvent vétustes. A l'aéroport, j'ai tenté de me changer dans les WCs (histoire de ne pas arriver en training informe au resto où j'avais rendez-vous avec M.). Ça a été tout un challenge d'ouvrir ma valise et se changer sans basculer dans la cuvette. Celles de Hong Kong sont tellement spacieuses (ce qui est plutôt drôle pour un pays où les loyers coûtent si chers). Dans les lieux publics, elles sont grandes et méga classes et dans notre appartement, elles ont des rangements tellement énormes qu'on ne sait pas quoi y mettre - alors qu'en Suisse on peut y peine glisser une brosse à dents dans l'armoire cachée derrière le miroir. Finalement, chez nous, on y a rangé la boîte à outils, les affaires de sport et tous les linges!
- La salaaaade! : Dieu que la salade m'avait manqué! Je m'en suis rendue compte pendant le séjour où j'en ai fait une orgie complète. C'est quelque chose que je mange peu à Hong-Kong et là, je m'en suis donnée à cœur joie! Il faut dire que dans la cuisine chinoise, la majorité des mets sont cuits. Dans les restos occidentaux, on trouve plutôt de la salade César. Je n'ai pas vu de salades au wet market, et au supermarché, elles viennent en général de France ou de je ne sais où... J'ai acheté une seule fois une salade en provenance de Malaysie, que j'ai oublié dans le frigo, et qui deux semaines après était encore parfaite... bonjour les conservateurs!
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Les longues soirées d'été : les nuits d'été suisses s'étirent à l'infini. Je n'en reviens pas de cette lumière qui ne se couche pas. A Hong-Kong, proximité de l'équateur oblige, la nuit se couche invariablement entre 18h et 19h. Paf, d'un coup! Les nuits d'été suisses sont donc un appel aux soirées à passer allongés sur des chaises longues dans le jardin! C'est incroyablement agréable.
- La nourriture est chère : 9.50.- le kilos d'abricots de Suisse! Ai-je bien lu? Ai-je vraiment bien lu? Je ne parle même pas de 100 grammes de poulet...
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Là-haut sur la montagne : quand on habite en Suisse, on oublie de faire le touriste dans son pays et c'est bien dommage. Que c'est beau...
entre le lac, les vignes du Lavaux, les montagnes, il y a de quoi se dépayser! Avec ma famille, nous sommes montés au barrage d'Emosson - effet waouw garanti entre le funiculaire quasi vertical, le petit train, l'eau cristalline du barrage sur laquelle se reflètent les montagnes, majestueuses, avec leurs sommets enneigés, de l'air pur, du soleil! Nous sommes aussi montés manger une fondue au lac des Chavonnes... un parfait moment de Suissitude! -
On est vraiment des dingos de produits laitiers : entre le Rivella (fait à base de petit lait), la fondue, les plats où il y a du fromage partout, les pâtisseries,
même les fraises qu'on recouvre de crème chantilly, les 450 sortes de yaourts à la Migros, je me demande comment survivent les intolérants au lactose par chez nous! Nicolas a été frappé de son côté, par le goût du beurre dans tous les plats, à la cantine de son entreprise.
- La technique de l'ombrelle n'est pas arrivée en Europe : ayant depuis longtemps adopté cette coutume asiatique d'utiliser son parapluie comme ombrelle en cas de soleil, je l'ai fait aussi en Suisse. J'ai croisé quelques regards circonspects sur mon passage.
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L'inefficacité des CFF : après ma liste longue comme le bras de trucs cools, il faut bien ajouter une petite ombre au tableau. A CHAQUE FOIS que j'ai pris le train cette semaine, j'ai eu des soucis. Le lundi, mon train matinal a été supprimé, puis, celui du soir était en retard...
Le mardi rebelote, je reste coincée dans le wagon, puis le train pour monter à St-Légier est également supprimé... je dois donc prendre un bus qui fait le tour complet de la commune avant de m'amener à bon port. Le vendredi, je me retrouve coincée à Lausanne pour cause - encore??? - de train supprimé - puis, on reste bloqués sur la voie un bon moment entre Lausanne et Vevey. Les rails auraient gonflé avec la chaleur provoquant ces soucis sur le réseau... Je rate ma correspondance et le site des CFF m'indique qu'il n'y a plus de train pour le dernier tronçon. Nicolas vient me chercher - et là on voit qu'il y en a quand même un. J'en viens à me demander si ce n'est pas une caméra cachée... Ajoutez à cela une poudrée de gens qui poussent alors qu'il y a 12 personnes en tout et pour tout sur le quai, ceux qui racontent leur vie intime au téléphone en hurlant, et vous obtenez une certaine dose d'agacement. Pour couronner le tout, je m'embrouille en cherchant mon bus. Je ne sais plus si on conduit à gauche ou à droite et de quel côté de la route je dois attendre...
- La fameuse arène de la fête des vignerons est IMMENSE! J'avais vu des photos mais je ne crois pas qu'on puisse imaginer la taille de la construction sans l'avoir vu de ses propres yeux.
- Croiser des gens par hasard : par hasard, en se promenant quelques heures à Vevey, on croise tous nos amis. Le vendredi soir alors que nous mangions une salade au bord du lac, nous avons croisé par hasard N. et J. avec M., puis P., G., D., A., M. avec qui nous avons fini par boire un verre à la fête multiculturelle. Samedi, idem. On croise M. qui se promène avec son fils au bord du lac. J'adore! Vous imaginez bien que si ça m'arrive de temps en temps dans mon quartier à Hong-Kong, c'est largement moins courant!
- La canicule : oui, il a fait chaud... mais qu'est-ce que c'est agréable cet air sec! Pas besoin de se sécher les cheveux pendant des heures ou de tamponner ma peau avec un linge avant de pouvoir me maquiller! Et le soir, il fait si doux...
- Douze jours c'est trop court : ça a l'air long comme ça, sur le papier, mais c'est trop court! Surtout si on case deux jours de travail dans le lot, un mariage, deux anniversaires, quelques moments familiaux...
- Et pour finir, comme me l'a appris mon papa, je commence à maîtriser la technique de la langue au palais (pour ne pas pleurer), mais je ne m'habitue toujours pas aux au-revoir.
En tout cas un grand merci à tous ceux que j'ai pu croiser, qui m'ont accueilli ou qui se sont déplacés pour venir me voir! Vous avez rendu mon séjour unique et magnifique! Pour les autres, la prochaine fois, je resterai un peu plus longtemps pour qu'on puisse avoir le temps de s'attraper!
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