Suite à mon premier article de cette série sur le village d’encens, je vous présente aujourd’hui celui de Canh Hoach, dont les habitants fabriquent des cages à oiseaux de façon artisanale.
Les environs de Hanoi comptent plus de 1300 villages de métier où se perpétuent des traditions artisanales séculaires. Dans un rayon de 10 à 50 km de la capitale vietnamienne, et loin des sentiers touristiques, ces véritables joyaux culturels sont des escapades très agréables le week-end.
En arrivant à Canh Hoach, notre chauffeur nous arrête sur la rue principale, devant un temple. Un peu perdus au milieu des magasins d’électro-ménager qui gueulent leur techno (technique infaillible pour attirer des clients – ou pas…) et des habitants qui nous scrutent, nous cherchons notre chemin. A la droite du temple, on aperçoit une ruelle qui semble mener dans un petit quartier. On l’emprunte au hasard et, quelques mètres plus loin, on repère un premier atelier sur notre droite.
La visite de ce village est plutôt rapide, mais on peut y voir de nombreux ateliers de fabrication au détour des ruelles étroites. C’est simple : la quasi-totalité des maisons a son petit atelier, que ce soit dans le salon familial ou dans la cour, au milieu des chiens, des poules et du linge qui sèche au soleil.
Les cages à oiseaux sont faites à partir de bambou, donc on trouve du bambou brut coupé un peu partout dans les ruelles.
Le bambou est taillé en fines tiges de différentes tailles. Ces tiges sont ensuite bouillies dans de l’eau pour les rendre plus malléables, puis courbées dans des moules métalliques. Les cercles sont ensuite percés grâce à de petites machines électriques et serviront de structure qui seront assemblés pour construire les cages. Certaines sont joliment décorées ou gravées, en intégrant des éléments sculptés en os (autrefois en ivoire), des miniatures en porcelaine ou d’un crochet en bronze ouvragé. Il faut compter environ 40,000 VND (1,50€) pour une petite cage simple, et les prix montent jusqu’à 500,000 VND (19€) pour les plus raffinées.
Au bout des petites ruelles, on arrive sur une grande place qui réunit l’école du village et une église catholique, le contraste est frappant !
On retrouve ensuite ces cages à oiseaux en vente sur les marchés à Hanoï et à l’entrée des maisons ou même dans les rues. Les Vietnamiens aiment garder des oiseaux en cage en tant que décoration, et il existe aussi un rituel bouddhiste qui implique d’acheter des oiseaux en cage à l’entrée des temples et pagodes pour les relâcher. Libérer les oiseaux est apparemment bon pour le karma et la santé !