Avec un petit séjour à Bali puis à Lombok pendant notre tour du monde, on avait déjà eu un petit aperçu de l’Indonésie.
Le pays est gigantesque et méritait bien une petite visite supplémentaire.
C’est chose faite avec Jogyakarta sur l’île de Java.
Ça aurait été bête de se priver : on est tout prêts depuis Kuala Lumpur !
KL – Jogyakarta, c’est 2h30 de vol avec AirAsia. Un petit saut de puce. On est donc allés chez les voisins. La Malaisie et l’Indonésie, ce sont deux frères-ennemis : plein de points communs et plein de rivalités.Toujours la même histoire …
Pas de suspense ! On a beaucoup aimé Jogyakarta !
L’ambiance et les gens nous ont charmés !
Beaucoup de chaleur humaine, de sourires, d’envie de communiquer…
Venez ! Je vous emmène faire un tour à Jogja (c’est comme ça que les locaux appellent la ville).
Vue sur les volcans
Lors de notre arrivée, nous avons logé à l’extérieur de la ville, en face des deux volcans : Merapi et Merbabu.
Vue sur le volcan Merapi depuis PrambananIl faut savoir que le Merapi (2900 m) est considéré comme le volcan le plus actif et le plus dangereux d’Indonésie (49 éruptions explosives entre 1548 et 2010). Ses éruptions sont habituellement espacées de 4 ou 5 ans, mais de plus importantes peuvent avoir lieu tous les siècles, comme la dernière survenue en 2010.
Plus d’un million de personnes vivent sous la menace permanente de ses éruptions mais il semblerait que la population ne croit pas vraiment à la dangerosité du volcan qui est un lieu sacré pour les Javanais. Il y a eu tout de même plus de 350 morts en 2010 ! Moyennement inoffensif le Merapi !
La plupart du temps, les deux volcans sont couverts par des nuages. On les a beaucoup guettés, jour et nuit.Si on ne connaissait pas leur activité, on pourrait imaginer que ce sont des montagnes inoffensives.
En dehors du point de vue sur ces géants, notre choix de localisation était motivée par la proximité avec les deux attractions majeures de la région classées au Patrimoine Mondial de l’Humanité de l’Unesco : les temples de Prambanan et le site de Borobudur. Venez, je vous fais visiter !
Les temples de Prambanan
Situés dans la ville du même nom, c’est un grand ensemble de temples hindouistes (Shivaïtes) construits au IXe siècle.
Ils ont subi beaucoup de dégâts à cause des éruptions volcaniques et des séismes à travers les siècles. D’importantes restaurations ont été entreprises depuis 1918.
Les archéologues ont été face à des montagnes de blocs de pierre à assembler comme un gigantesque puzzle en 3D. Le résultat est magnifique.
Dès l’entrée, tout est beauté : le parc et les monuments
Le temple principal ci-dessus attire toute la foule. Les touristes sont pour la grande majorité des Indonésiens. On a vu seulement quelques touristes occidentaux. Des groupes de jeunes nous sautaient littéralement dessus pour parler avec nous ou faire des photos. Beaucoup voulaient pratiquer leur anglais et essayaient visiblement de dépasser leur anxiété pour poser leurs questions préparées d’avance. C’était assez touchant et on a joué le jeu mais après la millième question répétée encore et encore, il faut bien dire qu’on a rêvé d’être invisibles !!
En s’éloignant du temple principal; on s’est retrouvés seuls à admirer d’autres merveilles.
Les Indonésiens adorent poser en groupe !Ce site vaut vraiment la visite. Je vous conseille d’y aller à la fraiche pour bien en profiter.
L’entrée est assez chère (25 US$) mais on peut acheter un billet combiné avec le site de Borobudur, ce qui revient à 40 US$ les deux (vous avez 48h pour visiter les 2). Il me semble qu’il y a des tarifs étudiants mais bizarrement, on ne nous les a pas proposés !!
Plus d’informations sur Prambanan : Wikipedia
Pour admirer le coucher de soleil à Prambanan, on nous a conseillés le temple de Ijo (candi Ijo) qui se situe en hauteur. Le trajet pour y aller depuis notre hôtel a été rocambolesque dans des chemins de terre escarpés mais ensuite, on a découvert un lieu très populaire : beaucoup de couples et quelques groupes venaient observer le coucher de soleil sur la ville.
Ce jour-là, le ciel était très couvert donc pas de coucher de soleil alors on est partis à pied pour retrouver un site aperçu en venant. A quelques centaines de mètres plus bas, un promontoire super populaire où des familles entières étaient là pour faire des photos, boire un verre.
J’ai noté que les Indonésiens adorent poser devant de petites mises en scène : de grandes ailes, ou un coquillage ouvert ou même un igloo ! Une personne collecte ensuite un petit billet !Assez étonnant ! Nous, nous avons été très sollicités pour des photos ! On était les seuls Occidentaux et le point d’attraction de tous. J’en ai oublié de prendre des photos moi-même !
On est restés jusqu’à la nuit et quand on a voulu repartir, ça a été la croix et la bannière pour trouver un transport. On nous proposait de rentrer à moto mais on préfère éviter la nuit (tu vois, maman, comme on est prudents !!). Je vous passe la somme extraordinaire de discussions et gestes qu’on a dû faire à des personnes qui ne parlaient pas du tout anglais (et nous, pas indonésien). Petite précision : pour se déplacer, on peut appeler un Grab (équivalent d’Uber) mais il faut avoir des Data dans son téléphone, ce qui n’était pas notre cas ! (ça aurait été trop facile). On a finalement trouvé une solution ! La patience est la mère de toutes les vertus !!
Partons maintenant pour Borobudur !
Le site de Borobudur
Le lendemain, nous voilà en route pour Borobudur, situé à 1h30 de la ville de Yogyakarta. Beaucoup prennent un billet spécial pour le lever du soleil (il faut y être à 4h30). Le spectacle doit être magique mais on a botté en touche.On a fait une arrivée cool vers 10h.
Le site est vraiment beau autant du point de vue de la végétation que des monuments. L’alliance des deux est sublime.
Là, on est dans un lieu de culte bouddhiste construit entre le VIIIe et le IXe siècle.
Arrivée à Borobudur Je me prépare à jouer la star. Maintenant que je sais que des dizaines d’Indonésiens vont me demander de poser avec eux !!Ces « cloches » (les stupas) sont vraiment photogéniques.
Les montagnes aux alentours et le ciel menaçant nous ont offert tout un dégradé de gris-noir.
Borobudur est resté caché pendant des siècles par les cendres volcaniques et la jungle.Il a été redécouvert et restauré au début du XXe siècle.
On a pu admirer le travail des archéologues qui ont tout reconstitué. Les bas-reliefs sont particulièrement beaux et représentatifs.
Le site est vraiment paisible. Le parc est magnifiquement entretenu.
Borobudur est le monument le plus visité d’Indonésie et franchement, on comprend pourquoi.
C’est vraiment un lieu incontournable !!
Plus d’informations sur Borobudur : Wikipedia
Les ruelles de Yogyakarta
Pour la deuxième partie de la semaine, on a logé dans le centre de Jodja. On avait envie de s’immerger un peu et ça a été génial !
Je ne savais pas à quoi m’attendre. J’imaginais une immense ville frénétique et polluée mais pas du tout.
En dehors des axes principaux fréquentés, il y a énormément de ruelles hyper tranquilles.
Un vrai labyrinthe où on a l’impression d’être dans un village. Vraiment étonnant.
Les gens étaient souvent étonnés de nous voir mais répondaient toujours avec un grand sourire à nos « bonjour » en indonésien.
On a vraiment aimé l’ambiance des lieux. On a arpenté beaucoup de ruelles.
Dans la ville, il y a énormément de street art.
Un lieu emblématique de la ville est la rue Malioboro. Plein de boutiques de batik et d’échoppes pour découvrir toute la gastronomie indonésienne.
Lieu populaire à découvrir by night !
Pour manger, il y a aussi une rue très connue : Jalan Prawirotaman. On peut y trouver des petits restos plus chers que les échoppes de rues mais on reste à 10 euros pour 2 . C’est pas la ruine.
Quelques adresses de restos : on a bien aimé « Via via » pour son ambiance, « renzo » pour ses plats et le service , « saté bar » pour ses succulents menus de brochettes (même un menu de brochettes végétariennes) et sa serveuse super attentionnée.
Dans la plupart des restaurants, il y a de la bière, parfois du vin (restos chics).
Pour boire un cocktail avec alcool , il y a les bars des hôtels.
On a testé le dernier soir le coucher du soleil avec un bon verre au rooftop de l’hôtel « Ibis Style ». Ce que j’ai préféré (en dehors de on mojito !) ? Observer les frimeurs autour de la piscine et les séances interminables de selfies !!
Au centre ville, il y a un lieu très populaire et beaucoup plus sérieux à visiter : le Kraton.
Le palais du sultan (kraton)
Il faut savoir que la région de Yogyakarta a toujours un sultan : Hamengku Buwono X.
Avec tout mon respect, ses oreilles, ça nous rappelle quelqu’un, non ?Au centre-ville, une enceinte abrite ce palais ainsi que de nombreuses ruelles.
En fin de visite, on s’est assis pour assister à un spectacle de marionnettes.Entre la musique et les paroles en indonésien, c’était assez hypnotique.
Franchement, les musiciens avaient l’air super âgés et pas en grande forme. Je les imagine jouer toujours la même chose chaque matin depuis des décennies…
D’autres personnages fascinants sont les gardes du palais: Tous dans la même tenue et pieds nus, un poignard dans le dos.
Au palais, on est serviteur de père en fils.
Il y avait aussi des femmes guides. D’après ce que j’ai vu, toutes de vieilles dames avec un gros chignon noir.
Le Kraton est ouvert au public seulement le matin. C’est peut-être pour foutre la paix au sultan qui vit toujours sur place ! On le comprend !
Honnêtement, j’ai eu plusieurs fois l’impression d’être intrusive car on pouvait circuler librement presque partout. Assez étonnant !
Le taman sari ou château d’eau
Tout près du palais se trouve le « Taman Sari » (jardin des fleurs) ou château d’eau. C’était un lieu de repos, atelier, lieu de méditation, fort militaire, cachette, aujourd’hui abandonné. Je n’ai pas été convaincue par l’intérêt de cette visite… Le site est mal entretenu.
Le billet d’entrée vous donne accès à une mosquée souterraine qui m’a laissée perplexe : juste des murs sans aucune décoration ! Bizarre !!
Ce que j’ai préféré, c’est la sortie de ce site. On s’est retrouvés sous une averse impressionnante. Les rues ont été inondées en quelques minutes. Nous, on était dans le labyrinthe des ruelles à chercher désespérément une sortie. Les enfants, eux, étaient super heureux et ont improvisé une danse endiablée. La gamin torse nu était vraiment déchainé ! Trop mignon !
On a fini par trouver la sortie du labyrinthe, rincés jusqu’au os et on a sauté dans un becak qui pasait (= un tuk tuk local). Certains sont des vélos, d’autres ont des moteurs.
un becakCes transports traditionnels sont bien amusants mais au niveau de la sécurité et de la respiration, je ne suis pas sûre que ce soit la meilleure option. En même temps, ce serait dommage qu’ils disparaissent. C’est une partie du patrimoine. Les taxis Grab sont moins chers mais beaucoup moins exotiques !!
Partout, dans la ville et surtout près des lieux fréquentés par les touristes, il y a toujours des becak avec leur chauffeur allongé à l’intérieur dans l’attente du client.
Le palais du prince
En se promenant au centre-ville, un homme échange quelques mots avec nous en anglais, il nous explique qu’il travaille dans le palais du prince. On fait un bout de chemin ensemble. Il nous montre cette architecture indonésienne traditionnelle.
On passe entre ces deux arbres qui sont importants ici. Il existe un petit rituel : il faut se bander les yeux, tourner sur soi-même et arriver à traverser entre les deux arbres. Apparemment, cette activité porte chance et est très populaire le soir.
On pose plein de questions à notre guide improvisé qui s’exprime dans un assez bon anglais (en comparaison de tous les gens rencontrés dans la rue). Il nous dit qu’il va y avoir un mariage dans le palais du prince deux jours plus tard et qu’il a beaucoup de travail.
Quand on arrive aux portes du palais, il nous propose de nous faire visiter. On a eu une petite visite privée. Je ne sais pas si c’est vraiment courant de visiter ce palais. Il n’ y avait que des employés …
On s’est déchaussés et on a pu entrer avec lui dans plusieurs pièces.
Même la chambre nuptiale qui accueillera les jeunes mariés:
J’espère qu’on ne pourra pas y entrer comme dans un moulin le moment T !!
Tout est richement décoré du sol au plafond. C’est presque plus luxueux que le palais du sultan (mais on n’est pas des experts et on ne voudrait pas que le sultan soit jaloux !!)
Franchement, je n’ai pas bien compris qui était le prince et qui se mariait.
Le temple et le monastère bouddhistes de Mendut
A 3 kilomètres du temple Borobudur, un petit site mérite le détour.
On a adoré le point de vue entre le temple et l’arbre gigantesque :
On s’est fait un peu attaquer par des vendeuses de souvenirs très insistantes. Pour retrouver un peu de calme, on est entrés dans une cour qui s’est avérée être la cour du monastère.
Personne à l’horizon et un calme sublime.
Puis de la beauté partout ! Regardez !!
Et l’islam, alors ?
L’Indonésie est un très grand pays musulman et je ne m’attendais pas à visiter autant de lieux bouddhistes.
Nous qui aimons beaucoup aussi l’architecture des mosquées, on n’a pas remarqué de grandes mosquées remarquables. On a d’ailleurs été surpris qu’il n’ y ait pas plus de mosquées dans la ville. Les appels à la prières sont très sonores mais on n’a pas noté de ferveur particulière. Aucun signe de radicalisme non plus dans les tenues vestimentaires ou les attitudes.
Les femmes sont en majorité voilées mais « vont au contact » très facilement. Benoit a été littéralement assailli par des femmes de tous âges !! Sourires, photos « collés collés » etc.
J’ai noté que les hommes ne portent pas la barbe.
On vit depuis un an et demi dans des pays musulmans (Pakistan puis Malaisie) et on a eu l’impression d’un islam plus « soft » à Yogyakarta. Impression ou réalité ?
Petit tour à la mer
Pour notre dernier jour, on a voulu aller voir la mer qui se trouve à 1h30 de la ville.
Il fait pour cela traverser une chaine de montagnes dans un décor vraiment très beau : végétation luxuriante, rizières … Hyper apaisant…
On est arriivés à la plage de Ngandong (Pantai Ngandong).
Il y avait plein de baraques proposant du snorkeling et des groupes de jeunes en sortie scolaire.
On a fait une petite baignade sous les yeux des locaux qui n’en perdait pas une miette. On s’est tenus à carreaux ! Aucune effusion intempestive dans cette eau chaude et turquoise !
Je précise que je me suis baignée habillée.Je suis une aventurière mais pas au point de me pointer en bikini !!
Le restaurants de poissons étant fermés, on est allés à une autre plage très proche : Indrayanti.
La géographie du lieu est moins jolie mais il y avait un peu plus d’activités : des restaurants tout au long de la plage. Un d’entre eux nous a un peu plus inspirés.
Rien n’était en anglais sur le menu et personne ne parlait anglais. Heureusement, une cliente nous a aidés et on a pu se régaler : poissons frais et cocos les pieds dans le sable.
Comme pendant toute cette semaine, on a eu un accueil très chaleureux. On s’est régalés de la nourriture, des lieux et de l’ambiance à des prix incroyablement bas.
On a vraiment été très heureux à Jogja. Benoit veut même y vivre (oui, je sais, il nous fait souvent le coup !!). Il a appris l’indonésien à vitesse Grand V …
Au moment où j’écris ces lignes, on est de retour chez nous à Kuala Lumpur.
C’est encore chez nous pour une semaine seulement et ensuite on va en Europe !!
On dit au revoir à l’Asie que l’on a beaucoup explorée ces dernières années
Un continent tellement divers et tellement fascinant !
Bye bye Asia !
Terimah kasi ! (« merci » en indonésien et malaisien)
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