La phrase de la semaine ne date pas du tout de cette semaine. Elle a même plus de 22 ans. Mais elle s’impose en ce jour de St Patrick et de beuverie celtique planétaire. Elle nous a aussi beaucoup marqué, puisqu’on s’en souvient toujours. En ce temps là, Marichéri tout juste débarqué du ferry avec sa voiture francaise, n’avait pas eu à faire à beaucoup de locaux. J’étais paumée (je parlais espagnol, ça n’aide pas dans un pays anglophone) mais il était confiant. Je vais voir, l’anglais, il maitrise. Ou pas donc. On n’était pas à Dublin, mais en banlieue, à Swords, où il y a l’aéroport et qui faisait encore très village. C’était moderne, il y avait un gardien à l’entrée du parking, il comptait les voitures qui rentraient et sortaient pour savoir si il y avait de la place. Il nous a gratifié d’un sympathique et tonitruant:
Ça a surpris Marichéri. Pourquoi le gentil monsieur nous aboie dessus comme ça? Il voulait bien sûr dire « how are you? », mais avec l’accent dublinois, c’est de suite incompréhensible pittoresque. En plus, le pauvre homme avait fait un effort de prononciation, probablement parce qu’on était dans une voiture française. On a vite découvert que son « Howyah » se transformait en « Wohyah » ou quelque chose comme ça. On s’y est fait, Marichéri a pris l’habitude de saluer les gens en mâchant du « Wohyah » comme un vrai petit dublinois. L’Ado qui est né à Dublin, a appris à parler avec l’accent local. Petit, il comptait « one, two, three, four, FÔïve ». Quand il est arrivé en Angleterre, les gens étaient tous surpris de ce petit français à l’accent irlandais. Irlandais qu’on comprend mieux d’ailleurs que certains de nos amis anglais qui ont du mal avec l’accent de Dublin, celui de Galway (qui se prononce goalway) ou du Donegal. On sait prononcer des noms de villes en gaélique. On dit toujours « feck », avec un E, ce n’est pas grossier du tout, enfin moins que la version avec un U. On a gardé des tournures de phrase a bit Irish…alors donc, happy saint Patrick à tous!