Thursday thunder throwback: parenting inequality


Il y a 3 ans, j’expliquais que j’avais reçu un commentaire qui me suggérait un sujet un Thursday thunder. J’ai donc découvertici, grâce à un message sur FB, un billet formidable d’une maman qui résume très bien ma pensée et que je ne peux que vous recommander (désolée, c’est en anglais). Elle parle du « default parent », non pas le parent mal fichu ou pas très futé, mais celui qui assume tout par défaut. Celui que l’école appelle quand l’enfant est malade, celui qui doit savoir tout sur tout concernant l’enfant …bref la mère. Comme le dit l’auteur, son mari est un papa formidable et elle ne cherche pas à relancer une quelconque guerre des sexes.

Thursday thunder throwback: parenting inequality

Source ça m’amuse…

On est bien d’accord, Marichéri aussi est un papa merveilleux. Mais bon, c’est sûr qu’il ne sait pas comment s’appellent les institutrices de ses enfants, ou à quoi ressemble la School nurse. Il ne connait pas leurs emplois du temps, ne suit pas les rendez-vous chez le médecin, ne sait pas où sont les chaussettes de sport,  ne se tape pas les spectacles scolaires et tout ça. Mais pas parce qu’il est le papa, parce qu’on s’est assis un jour pour prendre une décision quand L’Ado avait juste quelques semaines,  après avoir découvert avec stupeur que ça allait nous coûter un bras de le faire garder. Ça allait exactement nous coûter le salaire de l’un ou de l’autre. La logique économique de la chose étant limitée (surtout qu’on ne risquait pas d’avoir un deuxième enfant à ce prix là!),  on a donc décidé ensemble qu’un de nous resterait à la maison. On n’a jamais  dit que ce serait moi parce que je suis la maman. Les crèches qu’on avait visitées nous avaient fait peur aussi…On a vraiment considéré le problème le plus rationnellement possible. Marichéri avait des possibilités très sérieuses de promotion, immédiates. Pas moi. J’avais bien  une jolie offre d’emploi, bien mieux payée mais loin. Très loin. Avec des horaires decallés. Pas pratique du tout…bref, sur le moment, on a pensé que ça faisait du sens. Donc, pour en revenir au début, je suis devenue la « default Parent » (pas besoin de rester à la maison pour ça d’ailleurs) mais parce qu’on l’a décidé. Ça aurait pu être Marichéri.

Et c’est là que je voulais en venir, et vous allez voir, ça va m’énerver! Quand Toddler 5 était à l’hôpital et que Marichéri passait la nuit avec lui  c’était un super héros (je le pense aussi, mais ce n’est pas le propos. Ni la raison d’ailleurs), les infirmières étaient béates  d’admiration devant un tel dévouement. Quand j’étais là, c’était juste la moindre des choses. Ben quoi, je suis la maman, c’est normal. Quand il amène un des enfants chez l’opticien, il est presque applaudi par la réceptionniste. C’est phénoménal de s’occuper aussi bien de ses enfants quand même! Quand c’est moi, ben quoi? C’est la moindre des choses. Vous en voulez encore? La seule et unique fois où Marichéri a été à une réunion parents teachers, il a eu un café (imbuvable, et toc!), tellement l’institutrice était impressionnée par une aussi grande conscience paternelle. Je peux crèver la bouche ouverte à attendre des heures dans le couloir, je n’aurais pas droit à un verre d’eau, parce que quand c’est moi, c’est la moindre des choses de venir aux réunions, je suis la mère, c’est normal de suivre la scolarité de mes enfants. Les rares papas au foyer qui viennent chercher leurs enfants à l’école au milieu d’une marée de mamans sont regardés comme des êtres mythiques. Ils restent à la maison pour les enfants, c’est tout simplement beau. Les mamans au foyer ?…ben oui, et alors? C’est la moindre des choses! Je pourrais continuer comme ça pendant longtemps… Ça m’exaspère, d’autant plus que ce sont des femmes, des mamans qui font ce genre de réflexions. Non mais, ça va pas? Vous avez bu quoi? Vous ne voulez pas vous flageller aussi, tant qu’on y est? Non, ce n’est pas extraordinaire qu’unparents’occupe de son enfant. Non, ce n’est pas non plus la moindre des choses qu’unparentle fasse. Tout de suite, quand on remplace papa et maman  parparent, l’imbécilité illogique de ces jugements sexistes ressort bien, non? 

Pourquoi est-ce que certaines femmes tiennent absolument à se tirer une balle dans le pied et en entrainant avec elles toutes les autres qui n’en demandaient pas tant? Après tout, si ça les amuse de se dévaloriser systématiquement, c’est leur problème, elles ne sont pas obligées de généraliser  non plus. La société (je deteste employer ce terme passe-partout, mais je n’ai pas trouvé mieux…) cantonne déjà les mamans dans le rôle du default parent, si on en rajoute nous-même une couche, on n’est pas prêtes de faire avancer les choses!  Cela dit, j’ai comme un doute devant ces adeptes de la parentalité à deux vitesses. Parce que je trouve ça aussi très méprisant pour les papas…ils sont tout à fait capables de s’occuper  leurs gamins aussi, ils n’attendent pas d’être applaudis.