vue générale sur la citadelle de Jaisalmer avec ses 99 tours...
Après 18 h de train entre Delhi et Jaisalmer la belle forteresse du désert pas loin de la frontière pakistanaise, nous allons dans notre petite guest-house à l'intérieur du fort, dans une vieille maison traditionnelle, avec juste trois chambres, chez Shiva Café et Guest House. Je connais Shiva depuis de très nombreuses années et c'est toujours un plaisir de le retrouver. Il m'a souvent emmené un peu partout pour me faire découvrir les villages alentour, sa mère, sa sœur puis sa femme et ses enfants... que ce soit en moto ou en jeep.
Cette fois nous partons à quatre en début d'après-midi dans une diagonale du désert entre Kuri et Sam qui sont les deux pôles les plus touristiques autour de Jaisalmer pour faire découvrir le désert du Thar qui est un semi-désert et la promenade à dromadaire. Avec Shiva, pas de souci, ce ne sera pas comme tous ceux qui attendent les touristes à la porte du fort et qui promettent pour le safari le repas de fête, le vin, les danseuses... avec cinquante personnes autour et des tentes parfois climatisées dans un campement bétonné.
dans le village des chameliers une petite fille vient nous présenter sa chevrette
Pour nous ce sera beaucoup plus simple et c'est ce que recherche certaines personnes davantage intéressées par l'authenticité et la tranquillité du désert.
village du désert avec les maisons peintes par les femmes. Petit four pour la cuisine
Après une quarantaine de kilomètres de pistes nous arrivons dans un petit village traditionnel où Shiva retrouve ses copains qui nous attendent avec quatre dromadaires pour deux heures de marche au pas balancé de ces "vaisseaux du désert".du haut de ma selle, vue de dos...
notre sympathique chamelier vu de face
et les pattes de nos chameaux vues de dessous...
Au bout d'un quart d'heure je décide de descendre de ma bestiole pour marcher et laisser ma place à mon guide. Je me sens mieux sur la terre ferme plutôt que de sentir mes vertèbres lombaires se balancer d'avant en arrière...Nous faisons une pause à mi-chemin pour ramasser des branches de bois mort et sec pour le feu de ce soir et faire la cuisine tout en laissant nos chameaux faire un petit goûter dans les buissons.
pause à mi-chemin pour ramasser le bois mort
transport du fagot pour la cuisine du soir après la "pause cueillette du bois"
les ombres s'allongent sur le sable, nous sommes bientôt arrivés
Nous arrivons au lieu du campement. Shiva est déjà là avec la jeep et tout le matériel.
la petite hutte des chameliers, et les couvertures derrière la barrière protégeant du sable
Visiblement chaque personne organisant ce genre de safari se partage équitablement les dunes pour que chacun soit invisible aux autres afin de conserver une certaine intimité pour chaque groupe et prendre soin de ce petit bout de désert en évitant de laisser traîner papier et bouteilles en plastique.préparation du repas
Nous allons faire un tour pour apprécier le soleil qui se couche au-delà des buissons épineux que semblent apprécier nos chameaux entravés pour la nuit. Un magnifique coucher de soleil comme film de 20 heures, c'est quand même mieux que Zemmour...
sur la dune au soleil couchant
la nuit tombe, les chameaux se reposent avant de partir dans la nuit à la recherche de buissons
Les deux chameliers préparent le repas, nous font un petit apéritif avec des pakoras, beignets de légumes délicieux et du thé aux épices. Le feu de bois crépite sous la casserole au fond noirci de fumée et nous dégustons dans la nuit tombée un excellent thali, plateau comportant riz, lentilles, légumes et sauce aux piments verts pour les amateurs ! Comment ont-ils fait pour nous préparer tout ça sur leur petit feu de bois ?
notre repas végétarien, cuit au feu de bois... un vrai régal !
Nous discutons (en anglais) sur les traditions amoureuses et le mariage dans nos cultures respectives, c'est bientôt la Saint-Valentin ! façon de faire passer quelques idées aussi sur l'égalité homme-femme...Puis nous allons rejoindre nos couvertures et nos duvets qui nous attendent derrière une palissade d'entrelacs de bois et de branchages entourés malheureusement de gros plastique noir mais qui nous évitera cette nuit d'être recouvertes de sable... car le vent souffle, quelques nuages s'alignent mais dès que le croissant de lune disparaît à l'horizon le ciel se dégage et ce sont les milliers d'étoiles qui scintillent dans le ciel profond.
Je sens le vent et l'entend comme des vagues d'un océan lointain qui me berce, vois passer quelques satellites, de petites étoiles filantes, la ceinture d'Orion... mes yeux se ferment malgré moi mais s'ouvriront encore souvent pour admirer ce spectacle auquel nous n'avons plus droit chez nous à cause de la pollution lumineuse.
Le lendemain, hop dès le matin, lève toi, rien ne sonne... mais le soleil se lève et rosit les dunettes. Petit déjeuner, orange, banane, biscuit et thé nous réchauffe car le fond de l’air est frais. Nous plions les couvertures et l’un des bergers va chercher les chameaux qui avaient pris la poudre d’escampette pendant la nuit.
notre caravane de retour dans la lumière matinale
nous croisons quatre femmes dans le désert, d'où viennent-elles ? où vont-elles ?
c'est le secret de la vie du désert...