Baan Thongsala
Ko Pha Ngan stories #1
Me voici arrivé sur la petite île de Pha Ngan, dans le Golfe de Thaïlande. L’île voisine de Samui est beaucoup plus connue, toute envahie qu’elle est par la communauté française. Autant dire ce que c’est exactement tout ce que je ne recherche pas.
A peine arrivé, je me suis installé dans le petit hôtel fiché à flanc de colline sur le bord de la plage qui porte le joli nom de Haad Salad, après un trajet pour le moins épique, sur des routes accidentées qui coulent le long du rivage comme un serpent de mer.
Les premières images qui me viennent, ce sont ce soleil brûlant dans un ciel d’outremer, dont la morsure a fait son effet sur ma peau pendant l’heure et demie de traversée sur le petit bateau qui porte le nom de Haad Rin, cette lumière incroyable au travers des frondaisons immenses des cocotiers dont le nez pointe vers le rivage, la forte odeur d’humidité du bois, le parfum prégnant des fleurs immaculées et toutes en rondeurs des frangipaniers, le vert d’une mer qui tire sur le turquoise, des nuages énormes qui se forment sans même que l’on ait le temps de les voir arriver, le vent continuel chargé d’odeurs de poisson et d’iode…
Et puis il y a Baan Thongsala que je découvre au détour d’un quai.
Une simple bourgade qui vit autour de sa rue principale, bordée de boutiques en tout genre, de son marché de nuit, le Phantip Plaza et ses odeurs de friture et de riz cuit. Et le ciel qui se charge tout à coup de masses sombres dans la touffeur ambiante. Quelque chose arrive, deux gouttes, suivies d’une averse légère qui se transforme en moins de temps qu’il ne faut pour le dire en une avalanche d’eau dont on ne croirait pas le ciel capable…
Les rues charrient des paquets d’eau. Il est impossible de mettre le pied dehors, plus personne ne roule en scooter, la vie s’arrête, tout le monde s’abrite avec ce qu’il peut, on occupe l’auvent d’une boutique, la première qui est prête à accueillir…
Et puis au détour d’un croisement, une rue pleine de restaurant, une ambiance un peu chinoise avec des lampions accrochés en hauteur et la pluie qui cingle sur les auvents en métal. Une rumeur assourdissante.
Moment recueilli le 4 mars 2013. Écrit le 15 février 2019.