Suvarnabhumi airport
Bangkok stories #1
Premier contact avec l’aéroport au milieu des marais
Suvarnabhumi, l’aéroport sorti des marais ; le terrain s’appelait autrefois Cobra swamp. Le mot ท่าอากาศยานสุวรรณภูมิ signifie quant à lui Royaume d’or. Si cet aéroport avait une couleur, ce serait le jaune safran, de la même couleur que l’habit des Bhikshu du bouddhisme theravāda.
C’est la première fois que je mets les pieds en Thaïlande, la première fois que je vais aussi loin en Asie, et la première chose qui me marque c’est la différence de température entre l’air climatisé de l’intérieur de la grande bâtisse de verre et de l’extérieur, l’air étouffant, pollué, la chaleur écrasante, humide…
Je dois trouver une chambre pour la nuit et un moyen de rejoindre l’île de Kho Phangan. Grâce à une jolie Thaïe qui parle un anglais parfait, tout est réglé en quelques minutes. Elle arrive à me trouver une chambre dans un petit hôtel à dix minutes en voiture et un billet d’avion pour Samui le lendemain matin avec Bangkok Airways, une compagnie dont la couleur est le bleu turquoise. Autant dire que je suis parti les mains dans les poches.
Avant de partir, je cherche à manger un morceau et c’est sur une tom kha gai tellement épicée que je manque de m’étouffer ; je m’en sors avec une bonne suée et des larmes qui coulent sur mes joues. Une petite fille me dit bonjour en anglais en mangeant un mango sticky rice.
L’hôtel est tout simple, il est planqué parmi des habitations à deux pas d’une bretelle d’autoroute. La fatigue du trajet m’a tellement rincé que je ne demande pas mon reste et je m’endors après avoir pris soin de mettre mon alarme ; demain mon avion part tôt.
Il fait 21°C dans la chambre lorsque je me réveille, et mon appareil photo est couvert de buée lorsque je souhaite prendre une photo depuis le balcon sur le coup de six heures. Je prends mon petit déjeuner, des saucisses et des toasts avec un néo-calédonien qui retourne chez lui. Il vient de France et ne cache pas son bonheur de retrouver son pays ; son accent est un bonheur pour les oreilles.
Je retourne à l’aéroport Suvarnabhumi sous une lumière d’ambre, dans les vapeurs du matin. Le ciel est chargé de gros nuages à travers lesquels le soleil qui se lève peine à percer ; la lumière rasante d’un soleil doré se reflète sur la carlingue des avions stationnés sur le tarmac.
Je n’aurais fait que passer à Bangkok, je serai tout à l’heure à Phangan, à 700 kilomètres au sud. Mais la suprise est de taille, de petite taille, lorsque je me rends compte que l’avion avec lequel je vais voler est un ATR 72, un bi-moteur à hélices qui semble ridiculement petit à côté des autres caisses à biscuits alentour.
Moment recueilli le 3 mars 2013. Écrit le 8 février 2019.