Oui car derrière chaque belle chose se cache toujours un côté obscur, n’est-ce pas ? Alors parlons-en des limites du voyage!
Et j’ai beau être une passionnée de voyage (tellement passionnée que j’ai refusé un CDI pour rester nomade !), je reste lucide : le voyage n’est pas une version parfaite de notre vie. (et d’ailleurs, non le voyage ne sert pas à fuir la réalité)
Voyage long court versus vacances
Nan parce que soyons honnête, voyager ce n’est pas pareil que des vacances ! Par moment, c’est même tous sauf des vacances ! (oh ça y’est, la voilà qui se plaint !!)
Le voyage a une certaine tendance à te pousser hors de ta zone de confort alors qu’en théorie des vacances te ressourcent (en tout cas je te le souhaite parce qu’à la base elles ont été faites pour ça – et pour te faire dépenser mais je m’égare !)
Les vacances c’est aussi parfois de l’évasion mais c’est censé être le repos entre 2 sessions de travail.
Le voyage – selon moi – c’est un peu pareil, mais différent (tu vois le côté très Thailandais du « Same same but different » ?? Ben c’est ça !)
Allez, en voyage au long court, tu gères une belle intendance quand même ! La lessive, les repas, les transports, l’hébergement, les activités. Alors tu vas me dire : attends j‘fais pareil à la maison, ça va, on sait gérer ça ! Oui c’est complètement vrai mais là, t’es pas chez toi, et ça change tout ! (Again, same same, but different !)
D’où le concept parfois mal compris du « on a décidé de prendre des vacances pendant le voyage ». Je sais que ça peut paraît assez incongru alors que « les gars, ils ont tout plaqué pour découvrir le monde, tranquilou-pilou, ils prennent le bus = conduisent même pas, ils vont au resto= font même pas à manger, et ils dorment à l’hôtel= font même pas le ménage » !!! (Pfff ! bande de fainéants !! Si si ! Avouez-le, j’vous ai entendu le dire !)
C’est pas faux. Mais c’est pas complètement, ça non plus. ( ça y’est, j’ose plus vous remettre mon « same same but different ». Oops I dit it again ! 😉 )
Faut le chercher l’hôtel dans ton budget, idem pour ton resto (boui-boui) du soir, faut aussi aller à la gare de bus, attendre, (patienter, c’est un mot clé pour le voyageur en sac à dos), négocier, vider les sacs pour retrouver le truc coincé tout au fond. Et puis par exemple, le trajet en bus, c’est certes exotique mais 20h de virages avec des poules et des gens malades, ça peut calmer !
Bref, je ne développe pas plus, mais je crois bien que vous avez compris le principe ! (sinon, j’en parle dans cette journée idéale ainsi quand dans les coulisses de notre tour du monde)
D’ailleurs pour être honnête, je crois que de plus en plus de monde réalise qu’un voyage ne ressemble pas forcément à une belle succession de vacances !
Le voyage te pousse hors de tes limites
Sur le papier, ça semble tout sauf un défaut. Mais en fait, j’ai la sensation que l’on ne fait que repousser.
Je m’explique.
Sortir de ta zone de confort en voyage, c‘est un peu une lapalissade. Assez souvent, les gens ne parlent pas ta langue, la monnaie n’est pas la même, la culture est différente et accessoirement tu n’es pas chez toi. (tu sais, ce doux nid douillet, ton cocon de sécurité où tu as tous tes repères!)
Alors quand tu te mets ton sac sur le dos, et que tu files à l’aéroport prendre ton vol, t’es excité mais t’as aussi quelques points d’interrogations dans la tête (ça marche aussi si tu pars en vélo ou en camping car, je le précise – au cas où).
Ton voyage se passe.
Et si tout s’est bien passé, t’as vécu de superbes moments, découvert des paysages et une culture qui t’ont bouleversé, rencontré des gens fabuleux.
(bon et si ça se passe mal, ça dépend du degré de gravité mais dans une grosse partie des cas, tu réaliseras – plus tard – que ça fera complètement parti de l’aventure de ce voyage là – en tout cas , je te le souhaite !)
Bref, t’as vécu un truc de dingue, franchit des fuseaux horaires, baragouiné dans une langue improbable, goûter des plats étrangers (mais supers bons) –> Bingo! T’es sorti de ta zone de confort (NB : on sort bien de sa zone de confort comme on veut – et si on veut d’ailleurs. Mais ici, comme c’est un blog de voyage, je trouvais ça pas mal de le voir coté voyage hein ! Mais ça marche pour d’autres trucs aussi !)
Et c’est quand même ultra kiffant de se sentir si vivant, si flexible, si adaptable, si ouvert !
Et puis c’est flatteur pour soi, faut le reconnaître !
Mais le souci, c’est que plus tu voyages, plus tu repousses les limites de ta zone de confort. Donc le coup suivant, va peut-être falloir mettre le curseur un chouille plus loin ?!
Et là, bam ! T’as rien vu venir et t’as plongé dedans tête baissée : t’es devenu addict au voyage !
Le voyage est une addiction
Mais oui messieurs dames, appelons un chat, un chat ! Le voyage est une addiction.
Qui a aimé le voyage et ne souhaite pas recommencer l’expérience ? (oui parce qu’une addiction, normalement, à la base, tu as aimé ça au début. On n’est pas maso non plus !)
Ce sentiment incommensurable de liberté, d’espace, de rencontres… C’est presque une porte ouverte sur l’infini. Car les façons de voyager sont infinies ! En famille, en solo, en couples, entre amis ? A pieds, sur un vélo, en sac à dos ou en camping car ? En fonction des destinations ? Montagnes, plages, ville, nature ? Sport, farniente ?
Tu le déclines comme tu veux ! Et surtout t’en veux encore et encore et encore !
(hé Pssst : si tu veux je te parle par ici de ma 2ème grosse addiction –> toi aussi tu connais ça ?)
Quand le voyage te blase
Et comme avec toute addiction, t’en veux toujours plus, certes mais parfois tu peux être blasé. Trop d’émotions ! Trop d’exotisme ! Trop de chocs culturels ! Il te faut toujours plus, toujours plus fort. Mais où trouver ton nouveau shoot ?
Sauras-tu t’émerveiller comme au début ?
Ce défaut là, c’est ma hantise. Devenir blasé du voyage. Que tes yeux, face à tant de beautés emmagasinées (consommées ?) ne savent plus bien distinguer le beau dans des éléments simples du quotidien.
Et si je suis parfaitement honnête, ça m’arrive parfois. On en parle avec Fred. L’esprit humain a cette fâcheuse tendance à agir par moments comme une calculatrice croisée avec une banque de données pour calculer un espèce de ratio : exotisme x découvertes/nb de rencontres. Et quand tu deviens une calculatrice, bah souvent, tu passes un peu à côté des émotions !
J’ai un souvenir vivace d’un article de Bianca La Grande Déroute… Elle expliquait que malgré leurs nombreux voyages elle avait cette capacité à savoir s’extasier aussi des bonheurs simples, de la routine, du quotidien. Enfin, pour moi, c’est ce qui se dégageait à la lecture de son article.
Et elle remarquait ça en toute simplicité, sans réaliser (à mes yeux) qu’elle détenait là un pouvoir magique incroyable. Celui de savoir se délecter de tout. Partout, en tout instant.
Ça me renvoit à cette lacune en moi, ce besoin de toujours éviter la routine et je ne peux m’empêcher de me dire que même si ma bougeotte m’a permis de réaliser beaucoup de mes rêves, j’ai aussi de grosses difficultés à savoir apprécier la stabilité. Alors ça peut paraître étrange, mais, quand elle dit ça, Bianca, elle me vend du rêve.
Alors évidemment, on ne peut décemment pas conclure un article – même sur les défauts du voyage – sans rappeler aussi que le voyage c’est aussi et surtout une rencontre avec soi-même. C’est cet instant privilégié avec toi-même qui te fait grandir, qui te pousse à réfléchir sur toi, ta place, tes buts. (même en voyageant en famille, promis juré!)Alors, il y a d’autres façons de se rencontrer, mais celle-ci c’est l’une de mes préférées ! 😉
Et toi, c’est quoi pour toi le voyage ?