Dans cette Lorraine bucolique, il existe des endroits propices à la rêverie. Le village et château d’Hattonchâtel dans la Meuse en font certainement partie … Un site historique et pittoresque que j’ai découvert pour la première fois l’été dernier. J’avais entendu parler de la renommée de ce petit village (un des plus beaux de Lorraine). Une fois sur place, je n’ai pas été déçu par ma découverte. Et, pour couronner le tout, on peut même séjourner au château.
Des liens affiliés présents dans cet article me permettent de toucher une commission sur les ventes. Ils sont sans aucun coût supplémentaire pour mes lecteurs et m’aident à entretenir ce blog !
Sur la route d’Hattonchâtel
Sur la route qui mène de Pont-à-Mousson à Verdun, le visiteur traverse la plaine de Woëvre. Incluse dans le Parc Naturel Régional de Lorraine, c’est un espace naturel bucolique où alternent forêts, champs, ruisseaux et étangs.
Soudain, on voit se profiler au loin un long promontoire des Côtes de Meuse. En se rapprochant, on découvre qu’il est couronné par un village, une église et un château.
Vue du village d’Hattonchâtel sur son promontoire © French Moments
Voici donc le site d’Hattonchâtel qui culmine à une altitude 355 mètres.
Un haut-lieu de la Lorraine chargé d’histoire.
Depuis 2017, le village fait partie de l’association des Beaux villages lorrains (tout comme Rozelieures, Ville-sur-Yron, Bruley, Villey-Saint-Etienne, Vaudémont, Beaulieu-en-Argonne et Rugney).
Une fierté pour ses 100 habitants, les Chations.
La petite histoire du village d’Hattonchâtel
Hattonchâtel, c’est le château de Hatton. C’est simple, non ?
Mais alors, qui est Hatton ? C’est le nom de l’évêque de Verdun (847-870) – le 29e – qui s’installa sur ce promontoire et y fit bâtir un château en 860.
Cette forteresse est devenue un lieu de séjour apprécié des évêques de Verdun.
Un centre de pouvoir d’où les évêques faisaient frapper leur monnaie.
Dans la chapelle castrale, Hatton déposa des reliques. Un bras de Saint-Maur, le 2e évêque de Verdun.
Ce sanctuaire fut remplacé par une collégiale en 1328.
Autour du château d’Hatton se développa une cité fortifiée.
Signe de son importance au Moyen-âge, elle devint le chef-lieu d’un marquisat.
En 1546, l’évêque de Verdun Nicolas de Lorraine céda Hattonchâtel à son neveu, le duc de Lorraine Charles III.
Le déclin de la cité fortifiée
La cité et le château furent durement éprouvés lors de la guerre de Trente ans. En 1636, les troupes suédoises l’assiégèrent durant 15 jours avant de l’incendier.
Puis, la forteresse d’Hattonchâtel fut démantelée sur ordre de Richelieu.
Mais la Première guerre mondiale se révéla être la pire des épreuves.
Septembre 1914. L’assaut mené par les Allemands occasionna d’importants dégâts.
Septembre 1918, quatre ans plus tard. Les troupes américaines libèrent le village en ruine.
Il faudra la générosité de Miss Belle Skinner, une Américaine tombée éperdument amoureuse des lieux, pour redonner à Hattonchâtel le cachet pittoresque qu’on lui connaît aujourd’hui.
Cette bienfaitrice inespérée racheta les ruines du château pour le reconstruire.
Depuis le 1er mars 1973, la commune d’Hattonchâtel est rattachée à celle de Vigneulles-lès-Hattonchâtel, située en contrebas, au pied des Côtes de Meuse.
Le village de Vigneulles-lès-Hattonchâtel vu de Hattonchâtel © French Moments
Miss Belle Skinner, la Marraine d’Hattonchâtel
Portrait de Miss Belle Skinner
L’histoire récente du village d’Hattonchâtel est indissociable du personnage de Miss Belle Skinner (1866-1928).
Femme d’affaires et riche philanthrope américaine, elle utilisa une partie de sa fortune pour reconstruire le village et château d’Hattonchâtel, dévastés par la Première guerre mondiale. On avance le montant faramineux d’un million de dollar.
On lui doit la restauration et la reconstruction de nombreux bâtiments (lavoir, mairie, château…) ainsi que l’installation d’un système de distribution d’eau courante. Ce qui, à l’époque, était un luxe que peu de gens jouissaient dans la région !
Elle finança et supervisa la reconstruction du château d’Hattonchâtel… mais mourut malheureusement avant de voir l’achèvement des travaux.
Vous pouvez lire une biographie plus complète sur wikipedia.
La visite du village d’Hattonchâtel
Tout au long de votre visite du village, vous marcherez dans les vieilles rues en grande partie reconstruites grâce à la générosité de Miss Belle Skinner.
Nous avons garé notre voiture à l’entrée du village, près du lavoir construit en 1921. Remarquez son architecture d’inspirations médievale et japonaise.
Une ruine me rend perplexe. J’ai appris plus tard qu’il s’agissait de la maison des voûtes (12e s.). De styles roman et gothique, elle assurait l’accès au village.
La maison des voûtes et le monument aux morts d’Hattonchâtel © French Moments
La maison aux arcades
La place centrale du village est bordée d’une magnifique bâtisse. Il s’agit de la maison aux arcades (14e s.), également connue sous le nom de Châtelet. C’est sous ses arcades que le prévôt d’Hattonchâtel rendait la justice.
Devant elle se trouve le grand puits du village.
Le grand puits d’Hattonchâtel © French Moments
A partir de cette place partent deux rues : la rue des arcades et la rue miss Skinner.
Nous empruntons celle de droite, la rue miss Skinner.
La rue Skinner, Hattonchâtel © French Moments
La mairie-école
Sur la droite se dresse le curieux bâtiment de la mairie-école.
La mairie-école d’Hattonchâtel © French Moments
De style troubadour, il date de 1923. Passez sous le porche pour atteindre l’arrière de l’édifice.
Vous observerez la plaque commémorative bilingue, en mémoire Miss Belle Skinner, la bienfaitrice du village.
Plaque commémorative en mémoire de Miss Skinner en mairie © French Moments
“A la regrettée Miss Belle Skinner, leur si bonne Marraine, leur si généreuse bienfaitrice,
les habitants de Hattonchâtel vouent une éternelle reconnaissance”
Lors de ma dernière visite, le porche abritait un nid d’oiseaux qui gazouillaient au-dessus de ma tête :
Nid d’oiseau habité à Hattonchâtel ! © French Moments
De la terrasse, magnifique vue plein sud sur la plaine de Woëvre et la Butte de Montsec.
La vue de la terrasse de la mairie de Hattonchâtel © French Moments
Un peu plus loin, voici l’église collégiale Saint-Maur et son vieux clocher.
L’église Saint-Maur
Edifiée à partir du 11e siècle, l’église Saint-Maur a été rebâtie par les chanoines au 16e siècle dans le style gothique. Elle fut restaurée après la Première guerre mondiale.
Pénétrons à l’intérieur.
La nef de l’église St Maur à Hattonchâtel © French Moments
Les vitraux que vous voyez sont dus à Jacques Grüber, de l’Ecole de Nancy.
Cherchez le retable en bas-relief du 13e siècle derrière le maître-autel.
Le retable de pierre, église St-Maur © French Moments
Il représente des scènes de la Passion. De gauche à droite :
- la flagellation du Christ,
- le portement de croix,
- la crucifixion,
- la mise au tombeau et
- l’apparition du Christ à Marie-Madeleine.
Le retable de Hattonchâtel
Au fond de l’église, atteignez la chapelle sur la gauche. C’est dans l’ancien Chapitre du cloître que se trouve le fameux retable d’Hattonchâtel. Un des retables les plus importants de Lorraine par ses dimensions (2,60 mètres sur 1,60 mètres). C’est le trésor du village. Un beau retable Renaissance polychrome en pierre sculptée.
Le retable d’Hattonchâtel © French Moments
Daté de 1523, il est attribué à Ligier Richier. Ce retable serait sa première œuvre connue. Mais cette paternité est contestée. Plusieurs opinions l’attribuent à l’œuvre d’atelier dans laquelle Ligier Richier se serait formé.
Le retable fut commandé par Gauthier Richeret, doyen du chapitre collégial d’Hattonchâtel, à ses frais. Celui-ci est d’ailleurs représenté dans la troisième scène du retable, agenouillé aux pieds de Saint-Maur, second évêque de Verdun.
Ce chef d’œuvre fut réalisé en pierre de Meuse, au grain très fin. Les personnages ont été enduits de cire puis peints.
Le retable d’Hattonchâtel est un des chefs d’œuvre de la sculpture Renaissance du 16e siècle en Lorraine. Son décor emprunte plusieurs éléments à la Renaissance italienne : pilastres couronnés de chapiteaux à volutes, motifs d’entrelacs et de candélabres et l’arc central en anse de panier avec son intrados à caissons…
Pendant la Première guerre mondiale, l’Occupant allemand a transporté le retable à la chapelle des Templiers à Metz.
Ses trois tableaux représentent trois épisodes de la Passion du Christ :
- le portement de la croix,
- la déposition du corps du Christ et,
- au centre la Crucifixion
Un document épinglé à ses côtés décrit les trois tableaux du retable. Je me suis permis de reproduire son contenu ci-dessous. Il vous aidera à mieux découvrir ce petit bijou d’art Renaissance en Lorraine :
Tableau nº1 : la chute de Jésus et sa rencontre avec Véronique
Le retable d’Hattonchâtel, église St-Maur (partie gauche) © French Moments
7 personnages :
Jésus portant sa croix est tombé à terre. Son visage marqué par la souffrance est crispé. Il tente de se maintenir en cherchant un appui sur le sol. Un bourreau s’acharne sur lui en levant son fouet pour le frapper. Un autre soldat portant des manches à crevés de mode Renaissance soutient la partie supérieure de la croix.
La partie gauche de ce tableau est occupée par les saintes femmes dont Véronique, courbée, presque en vénération sur le linge où s’est imprimé le visage identique mais apaisé du Supplicié.
On reste confondu devant cette admirable sculpture en miniature ainsi que devant la richesse du vêtement de Véronique : « tunique à larges manches divisée à partir de la taille et dont les deux parties sont attachées plus bas avec une large agrafe ronde : manteau flottant fixé par un nœud bouffant sur l’épaule droite. » (Abbé Denaix).
On aperçoit Simon de Cyrène, à droite de Véronique, discret, courbé pour ramasser l’extrémité de la croix.
COMPOSITION rigoureuse avec longues transversales, croisées et verticales parallèles renforçant l’unité de la scène.
Tableau nº2 : le Calvaire
Le retable d’Hattonchâtel, église St-Maur (partie centrale) © French Moments
10 personnages :
Cette scène s’inscrit dans un haut triangle imaginaire montant jusqu’à l’archivolte, dont le sommet est le Christ crucifié. Son corps est long et amaigri. Ses bras, trop frêles, ne semblent pas, sur cette sculpture, soutenir un corps normalement bouleversé par la violence de la Passion. La tête du Christ apaisée est à rapprocher de celle du Calvaire de l’église Saint-Etienne de Bar-le-Duc.
Le registre inférieur du compartiment central, occupé par les personnages traditionnellement présents au calvaire, est lui-même partagé en deux :
A gauche : une remarquable Pâmoison de la Vierge est une des scènes les mieux réussies du retable. Marie s’effondre, perdant connaissance, soutenue par saint Jean. Composition bien équilibrée enfermée dans un ovale.
En second plan, une sainte femme tend ses bras vers le Christ, tandis que Marie-Madeleine embrasse le pied de la croix. Plus haut, en toile de fond, le soldat Longin qui vient de transpercer de sa lance le côté gauche de Jésus, à présent lui-même frappé par la grâce et la révélation, prie avec ferveur.
A droite : trois soldats se tiennent comme sur la scène de gauche dans l’espace géométrique d’un petit triangle isocèle. Le cavalier et son cheval sont véritablement des chefs-d’œuvre. Le costume du centurion est particulièrement riche. Vêtu d’un beau manteau à collerette, coiffé d’un turban, monté sur un cheval très réaliste, l’officier romain, le regard dirigé vers Celui qui vient de mourir, déroule une banderole portant l’inscription : « HIC EST VERE FILIUS DEI » (« Celui-ci est vraiment le fils de Dieu »)
En arrière, un autre soldat à cheval au visage et à l’allure haineux fait pendant à Longin.
Tableau nº3 : la déploration du Christ
Le retable d’Hattonchâtel, église St-Maur (partie droite) © French Moments
8 personnages :
Le corps du Christ a été descendu de la croix. Il est soulevé sous les épaules par l’apôtre Jean aidé par la Vierge. La silhouette de saint Jean courbé vers la gauche forme une ligne harmonieuse en symétrie avec la sainte Véronique du premier tableau à gauche du retable.
A gauche, debout, une sainte femme porte de la main gauche un vase à aromates (disparu).
Derrière elle, agenouillé, le donateur du retable (l’usage, autrefois, voulait que fût représenté, agenouillé le plus souvent, le donateur de l’œuvre d’art. Il s’agit de Messire Gauthier RICHERET, prêtre doyen de la collégiale d’Hattonchâtel.
Au fond, à gauche, un évêque, revêtu des ornements épiscopaux, coiffé d’une riche mitre, ornée de pierreries, tient une crosse, belle pièce d’orfèvrerie religieuse Renaissance. Il s’agit de saint Maur, 2e évêque de Verdun et patron de la Collégiale d’Hattonchâtel.
A gauche de saint Maur, Marie-Madeleine, le visage plein de tristesse, croise les mains sur la poitrine, totalement soumise. Enfin, dernier personnage à l’extrémité droite du retable, Marie-Salomé prépare le linceul qui enveloppera le corps du Christ.
Cette scène admirablement exécutée, empreinte de calme, d’une humanité authentique et de tristesse contenue, inspire un profond respect.
Le petit cloître
L’église est flanquée d’un magnifique cloître. Un petit bijou construit en 1328. A l’origine, le cloître était composé de trois galeries. Une seule subsiste aujourd’hui.
Si vous avez le temps de vous rendre à l’arrière de l’église (par le bas-côté droit), vous découvrirez une tour de fortification.
Les maisons villageoises
La rue est bordée de maisons villageoises qui possèdent un certain cachet.
Puis on atteint une sorte d’espace vert qui mène au château.
Le château d’Hattonchâtel © French Moments
Le cachet de la rue des arcades
On reprend la direction du vieux village par la rue du château, puis par la rue des arcades. Des points de vue offrent de beaux panoramas sur le nord des Côtes de Meuse, le vignoble et les vergers de mirabelliers.
Vue de Hattonchâtel en direction de Billy-sous-les-Côtes © French Moments
On découvre d’autres maisons villageoises flanquées de jardinets bucoliques.
Le château d’Hattonchâtel
Le château de Hattonchâtel vu du village © French Moments
Le château d’Hattonchâtel est sans doute l’une des dernières fantaisies médiévales construites en France avec les indemnités de guerre.
Avec Didier de Lorraine Tourisme, nous avons eu l’opportunité de découvrir ce remarquable édifice. Car oui, le domaine est une propriété privée. Et qui plus est, une résidence hôtelière. C’est exact et vous pouvez même réserver votre chambre en cliquant ici.
Nous avons rendez-vous en cette belle journée de juin avec le manager de l’hôtel.
Le portail principal
Le portail du château d’Hattonchâtel © French Moments
Alors que nous attendons devant le portail principal qu’on nous ouvre l’accès au domaine, la bienfaitrice américaine Belle Skinner se rappelle à nous.
Accrochée sur la paroi, une plaque commémorative donne un résumé de l’histoire du château :
“A la mémoire de Miss Belle Skinner de Holyoke, Massachusetts, Etats-Unis d’Amérique, décédée à Paris, le 8 avril 1928.
Cette insigne et regrettée bienfaitrice fit reconstruire ce château, bâti au 9e siècle par l’évêque de Verdun, Hatton et occupé, pendant tout le moyen-âge, par ses successeurs.
Son frère, Monsieur William Skinner, voulant répondre à ses désirs et perpétuer son souvenir, a cédé ce château au Syndical Ecclésiastique de Verdun, présidé par l’évêque, S.E. Monseigneur Ginisty, officier de la Légion d’Honneur, le 7 septembre 1933.”
Petit rappel d’histoire : construit vers 860 par l’évêque Hatton, le château d’Hattonchâtel fut remanié aux 14e et 16e siècles.
Ce qui restait du château après la guerre de Trente Ans (c’est-à-dire plus grand chose) fut complètement détruit pendant la Première guerre mondiale.
Les travaux de reconstruction du château d’Hattonchâtel ont ainsi été financés par Belle Skinner.
C’est elle qui, tombée amoureux du site, souhaita relever le château de ses ruines.
Une autre plaque commémorative à l’entrée nous donne le nom de l’architecte en charge des travaux :
“Ce château a été imaginé en 1927 par Miss Belle Skinner de Holyoke Mass. USA. Grande amie et de la France et bienfaitrice du village d’Hattonchâtel par l’architecte DG Jacquelin d’Evreux et réalisé par l’ingénieur Magnin sur l’emplacement d’une ancienne citadelle élevée en 859 par Hatton, 29e évêque de Verdun et détruite par Richelieu au 17e siècle.”
Les travaux durèrent 5 ans, entre 1923 et 1928. Ils permirent de redonner une allure médiévale en écho au château primitif des évêques de Verdun.
Le portail d’entrée impressionne… Il est surmonté de bretèches à encorbellement. A droite, une haute tour circulaire est couronnée par des merlons, des créneaux et une toiture en pointe.
L’entrée du château d’Hattonchâtel © French Moments
Dans la cour d’honneur et les jardins
On nous ouvre la porte. Nous entrons à l’intérieur du domaine et attendons le manager au fond du jardin.
Vue sublime sur le corps du logis du château.
La cour intérieure du château d’Hattonchâtel © French Moments
Vue splendide sur la plaine de Woëvre et le lac de Madine.
Le lac de Madine vu d’Hattonchâtel © French Moments
Vue exquise sur les jardins, romantiques à souhait, qui s’étendent sur 13 500 m2. Voyez ce joli bassin et sa fontaine ornée. On comprend pourquoi Miss Skinner s’est éprise de ce site magnifique.
A cet endroit , on comprend pourquoi une forteresse fut construite sur ce site stratégique. Le château épiscopal fut ainsi édifié à l’extrémité du promontoire d’Hattonchâtel, comme une sentinelle ayant mission de surveiller la plaine. Un emplacement similaire à celui du château de Vaudémont sur la colline de Sion.
Le corps de logis
Le corps de logis en L se dresse devant nous avec ses belles fenêtres à meneaux.
Le logis du château d’Hattonchâtel © French Moments
Mais en l’observant plus attentivement, il y a quelque chose qui m’interpelle. Quelque chose qui ne fait pas… comment dire… très « lorrain ».
Voyez-vous cet appareillage en damier ? Voilà ce qui m’a mis la puce à l’oreille.
La cour intérieure du château d’Hattonchâtel © French Moments
Car cet élément architectural est caractéristique de la période Renaissance normande.
Eh oui, car les travaux de reconstruction du château d’Hattonchâtel furent menés par Henri Jacquelin, un architecte … normand, originaire d’Évreux !
Henri Jacquelin, l’architecte normand
Celui-ci s’est fait un nom pour les nombreuses transformations et modernisations de manoirs dans le Calvados ou dans l’Eure :
- manoir Saint-Hilaire à Louviers,
- manoir de La Pommeraye,
- château du Petit-Fontaine à Arromanches…
Les manoirs normands des 16e et 17e siècles du pays d’Auge lui ont manifestement servi d’inspiration.
Et contre toute attente, il réalisa en pleine terre lorraine un château empruntant ici et là des éléments architecturaux ou décoratifs typiquement normands. Il composa le style troubadour de ce pastiche sur les vestiges de la forteresse médiévale. Quelle audace !
Toutefois, quelques éléments anciens subsistent de la période médiévale. Il s’agit notamment : du fossé ouest, de l’arc du portail principal, et d’une partie du mur nord ainsi que du niveau bas de la façade sud du corps de logis.
Une des parties les plus anciennes du château d’Hattonchâtel © French Moments
Nous sommes rejoints par le manager du château. Après les présentations, il nous explique l’histoire du château. Il confirme la touche normande de l’architecture. Ce passionné est un livre ouvert et nous raconte l’histoire du château.
A l’intérieur du château
Nous entrons à l’intérieur. Vous vous doutez bien que TOUT fut réalisé dans les années 1920 et qu’aucune salle n’est d’origine médiévale. Et pourtant, on a su recréer l’ambiance exquise d’un château avec ces rideaux drapés, ces tapisseries murales et les cheminées. Avec tout le confort moderne !
Nous montons aux chambres. Là aussi, c’est l’enchantement. Meublés avec soin avec lits douillets, ces chambres spacieuses avec vue promettent de beaux séjours en perspective. Découvrez toutes les chambres sur le site du château.
Retour au rez-de-chaussée. L’architecte Jacquelin avait créé une salle à manger dite « salle des Burgraves ». Dans cette belle salle éclairée par de magnifiques fenêtres « style-église » se préparait une réception de mariage. Je ne peux qu’imaginer combien ce lieu est idéal pour un tel événement. Ou pour célébrer un anniversaire !
Fenêtre de la Salle des Burgraves au château d’Hattonchâtel © French Moments
Le château accueille également des séminaires et conférences d’entreprise.
Avant de sortir, un dernier coup d’œil à la grange du château, elle aussi d’inspiration normande.
La grange normande au château d’Hattonchâtel © French Moments
Visiter le château d’Hattonchâtel
Bonne nouvelle si vous souhaitez découvrir le château ! Le domaine est ouvert à la visite les lundis et mercredis à 11h sur rendez-vous. Plus d’infos sur le site du château.
Séjournez au château !
Un séjour de rêve vous attend au château…
Pour réserver votre chambre au château d’Hattonchâtel, vous pouvez le faire en cliquant ici ! (lien affilié)
A découvrir aux alentours
Le village d’Hattonchâtel est une bonne base pour découvrir les alentours. Voici quelques suggestions :
- la Butte de Montsec et le Mémorial américain. Magnifique vue sur Hattonchâtel, les Côtes de Meuse, la plaine de Woëvre et les hauteurs de Nancy.
- le lac de Madine, une des plus grandes étendues d’eau de la région. Ce lac artificiel est propice aux sports nautiques. Une piste cyclable en fait le tour.
- le village typiquement lorrain de Hannonville-sous-les-Côtes au pied des Côtes de Meuse. Ce village-rue abrite l’écomusée des arts et traditions rurales.
- la petite ville historique de Saint-Mihiel au bord de la Meuse. A découvrir : maisons Renaissance et de style Art Nouveau, ainsi que les falaises des Dames de Meuse.
Pour en savoir plus
Quelques sites sur le village et le château de Hattonchâtel :
- réservez votre chambre au château !
- la Butte de Montsec et le Mémorial américain (sur le blog)
- la Lorraine bucolique (sur le blog)
- le site du château d’Hattonchâtel
- le site de la mairie de Vigneulles-lès-Hattonch.
- l’article du blog A la découverte de notre patrimoine sur Hattonchâtel et son église St Maur
- l’article de wikipedia sur Miss Belle Skinner
Inspiré ? Epinglez sur Pinterest :
Si vous trouvez que mes articles vous plaisent ou vous ont rendu service, n’hésitez pas à les partager sur Twitter ou Facebook. En plus de me faire plaisir, cela me motive à continuer à en écrire davantage ! 🙂
Un grand merci à Didier de Lorraine Tourisme pour m’avoir fait découvrir ce joli coin du Parc Naturel Régional de Lorraine.
Tweet