En revenant de mon séjour en Lorraine, j’ai franchi les montagnes du Jura pour revenir dans mes Alpes de Savoie. A l’aller, nous étions passés par la Suisse par Vallorbe et Pontarlier. Au retour, changement d’itinéraire. De Besançon, nous avons rejoint Genève par le célèbre col de la Faucille. Et si vous avez la chance d’avoir le même temps que moi, vous découvrirez un panorama spectaculaire sur le Léman et le massif du mont Blanc !
Le col de la Faucille : une situation stratégique
Les monts Jura vus du Pays de Gex : mont Rond et tout à droite, le Col de la Faucille © French Moments
Le col de la Faucille, quel drôle de nom me direz-vous ! En fait, rien de plus simple à l’expliquer. Depuis les bords du lac Léman, sa silhouette semble dessiner une faucille.
Il culmine à 1323 mètres d’altitude et se trouve entièrement dans le département de l’Ain [01]. Nous sommes donc aux confins de la région Auvergne-Rhône-Alpes, sur le territoire des communes de Mijoux et Gex.
S’il ne marque pas une frontière régionale ou internationale, le col de montagne n’en demeure pas moins un site stratégique de premier plan.
Du côté de Mijoux : les montagnes du Jura caractérisées par leurs chaînons plissés qui s’adossent plus loin à l’Ouest sur des plateaux (Pontarlier, Champagnole). La Franche-Comté est toute proche.
Du côté de Gex : le Jura forme une haute muraille abrupte dominant tout en longueur le bassin lémanique. La Suisse est à portée de vue !
Sur l’ancien tracé de la N5
Longue de 567 km, la route nationale 5 reliait Paris à St. Gingolph sur la frontière suisse. Elle traversait les villes de Sens, Dijon, Dôle et Thonon-les-Bains par Genève. Elle fut déclassée en 2006 sur de longues portions, notamment au col de la Faucille, entre Les Rousses et Genève.
En venant des Rousses, la route passe à proximité de la frontière franco-suisse à la Cure. On profite de belles échappées sur La Dôle (1677 m) et son radôme blanc, en territoire helvétique.
La Dôle (1677 m) en territoire suisse vu de la N5 à la sortie des Rousses © French Moments
La route qui monte au col surplombe la vallée de la Valserine, aussi connue sous le nom de Val Mijoux.
La vallée de Mijoux, Jura © French Moments
A l’approche du col, on domine la vallée de quelques 300 mètres.
Le col de la Faucille
A l’arrivée au col de la Faucille, on ne peut éviter d’arracher un cri de surprise et d’admiration… à la vue du mont Blanc, juste dans l’axe !
L’apparition du mont Blanc au Col de la Faucille © French Moments
Le col a été urbanisé depuis longtemps (hébergements, restaurants, remontées mécaniques…). Je vous conseille de poursuivre la route pour découvrir les plus beaux points de vue.
Si vous avez le temps (et le courage !), garez-vous au col et poursuivez la montée à pied (2km environ) jusqu’au Mont-Rond. De là, plus rien n’obstruera la vue sur les Alpes ! (des remontées mécaniques sont en service en été)
Avant de reprendre la route, petite anecdote : le Tour de France a gravi le col de la Faucille à 41 reprises entre 1911 et 2004.
La descente et des points de vue sublimes
Mais bon, quand on est de passage comme moi, on se contente des points de vue qui se trouvent en contrebas du col. Si le trafic n’est pas trop dense, il est assez facile de garer son véhicule pour la pause photo !
Le belvédère le mieux aménagé de la route se trouve sur la 2e épingle à cheveux en descendant du col, côté Gex. La vue s’étend au loin sur le Grand Genève et le Salève (au-dessus duquel on reconnaît la pointe de la Tournette (2351 m) qui domine le lac d’Annecy) :
Le lac Léman apparaît étonnamment tronqué (on croirait un large fleuve). On aperçoit la péninsule d’Yvoire en Haute-Savoie ainsi que le golfe de Coudrée dont les rives abrite l’agglomération de Thonon-les-Bains. On distingue nettement la Dent d’Oche (2222 m) et les Préalpes du Chablais.
Enfin, devant nous, s’élève en majesté le mont Blanc (4810 m), devancé par les Voirons (1480 m), le Môle (1863 m) et la chaîne des Aravis (Pointe Percée, 2752 m).
Une visibilité parfaite sous réserve de bonnes conditions météo !
J’ai franchi le col à plusieurs reprises, souvent en été lorsque la visibilité n’était pas fameuse. Une sorte de brume (pollution ?) enveloppait le bassin lémanique, laissant à peine apparaître les pics des Alpes. Cette fois-ci, le temps était clair, malgré quelques nuages qui se formait sur les massifs alpins.
En hiver, une mer de nuage recouvre fréquemment le Léman. Au-dessus, les sommets enneigés des Alpes se découpent alors très nettement.
Une table d’orientation permet de repérer les principaux sommets des Alpes.
La fontaine Napoléon
Fontaine Napoléon © Brücke-Osteuropa – licence [CC0] from Wikimedia Commons
A la 3e épingle à cheveux, vous apercevrez dans le virage la célèbre fontaine Napoléon. Elle fut nommée en l’honneur de l’empereur qui ordonna la construction de la route l’année même de son sacre, en 1805. Située à 1047 mètres d’altitude, elle fournit une eau potable et fraîche qui étanche la soif des cyclistes entreprenant l’ascension en été ! Pour la petite anecdote, Napoléon Bonaparte n’a jamais mis les pieds dans le Jura… il lui fallait bien une petite fontaine nommée en son honneur !
Peu après, la route offre un panorama époustouflant sur le Pays de Gex, le Léman et l’agglomération de Genève. On admire un véritable jardin : bocage, vergers, champs, forêts, prairies… sur fond des Alpes majestueuses !
Gex et la zone franche
Le Col de la Faucille à la Belle Epoque
Autrefois, un poste douanier opérait au col de la Faucille. La raison ? Depuis le temps de Voltaire, le Pays de Gex est un curieux petit bout de terre séparé du reste de la France par la muraille montagneuse du Jura à l’Ouest. Ainsi, il est soumis à un régime douanier spécial, et ce depuis plus de 200 ans. Cette zone franche concerne les habitants du Pays de Gex (les Gessiens). Elle s’applique à tous les produits de provenance étrangère.
Ainsi, la zone franche permet encore aux agriculteurs gessiens de vendre leur production en Suisse et d’être exemptés de droits dans la limite de quotas annuels. De plus, elle permet également aux habitants du Pays de Gex d’acheter des voitures fabriquées en dehors de l’Union européenne en franchise douanière.
Une zone franche plus très utile…
Ceci dit, avec l’instauration de l’Organisation Internationale du Commerce (dont le siège est tout proche, à … Genève !) et les accords de libre-échange entre l’UE et la Confédération helvétique, les privilèges de la zone franche ont perdu pratiquement tout leur intérêt.
Le centre de Gex © French Moments
Bon, si vous êtes toujours en mode ‘touriste’, faites une petite halte à Gex pour découvrir son centre-ville aux façades colorées.
Pour en savoir plus sur le col de la Faucille
Quelques sites pour en savoir plus sur la destination :
- L’Office de Tourisme du Pays de Gex.
- La station hivernale et estivale des Monts Jura.
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