Pour ma première étape en Macédoine, mon choix s'était porté sur le canyon Matka, non loin de Skopje, à la fois pour des raisons pratiques et d'intérêt. C'est une des rares zones touristiques du pays et les informations ne manquaient pas sur l'endroit. Les superlatifs non plus : tout le monde était unanime sur la beauté du lieu. Mon premier contact s'est fait tard le soir, de nuit donc, avec un GPS qui semblait aussi perdu que moi. J'ai fini par arriver à un cul-de-sac et, après une conversation laborieuse au téléphone avec le personnel de l'hôtel, ai compris que je ne pourrais pas aller plus loin que ce petit parking. J'ai pris ma valise sous le bras, emprunté le chemin pavé qui n'était pas éclairé et ai fini par arriver sur une petite place avec des bâtiments. J'ai pris possession de ma chambre, sans avoir aucune idée d'où j'avais mis les pieds. Pour cela, il a fallu attendre le lendemain matin et l'ouverture des volets... et la magie a tout de suite opéré.
Le chemin qui mène à Matka, de jour.Le canyon Matka est une longue gorge occupée par un lac artificiel formé par un barrage sur la rivière Treska. Le petit village, du même nom, qui s'y trouve est le point de départ des nombreuses activités qu'il est possible de faire dans la région. Plutôt qu'un village, c'est plutôt un petit bourg qui compte un hôtel-restaurant (j'y reviendrai un peu plus loin), le monastère Saint-André (dont les fresques à l'intérieur sont paraît-il magnifiques mais malheureusement il est resté fermé toute la matinée où j'étais sur place) et des cahutes de locations de bateau ou de kayak.Le monastère Saint-André.
Le canyon Matka compte une dizaine de grottes mais l'une des attractions principales est la grotte Vrelo, que l'on peut rejoindre en bateau, avec un guide, ou en kayak par ses propres moyens. La balade en bateau dure environ une heure et coûte 400 denars (environ 6 €) ; si vous êtes seul(e), on vous demandera d'attendre que d'autres personnes soient intéressées par le tour ou, à défaut, de payer bien plus cher : c'est comme ça que je me suis retrouvée avec une famille de Serbes. L'embarcation tangue pas mal, on se prend quelques gouttes, mais on est vite subjugué par la beauté du canyon pour ne plus craindre de finir à l'eau. Forcément, je vous conseille de venir assez tôt (les premiers départs se font vers 9 h) pour en profiter au mieux : je suis partie avec l'un des premiers bateaux et nous avons été très tranquilles, que ce soit sur le canyon ou ensuite dans la grotte, où il n'y avait que nous. Au retour par contre nous avons croisé beaucoup de bateaux en sens inverse et surtout des kayakistes. Et encore plus tard dans la matinée, le "trafic" était très animé. Durant le trajet, le guide ne dit pas grand-chose : à moins d'être à côté de lui de toute façon, avec le bruit du moteur, on n'entend assez mal. Mais si vous avez des questions, on vous répondra volontiers.La visite de la grotte dure quelques minutes, le temps d'y descendre et d'en faire rapidement le tour : il faut dire qu'elle n'est pas très grande, même si elle abrite deux lacs. On y remarque de nombreuses stalactites et stalagmites, dont une plutôt impressionnante baptisée Pine Cone (pomme de pin) de par sa forme. Découverte dans les années 1980, la grotte est célèbre pour être peut-être l'une des plus profondes grottes inondées du monde : on ignore d'ailleurs sa profondeur exacte, qui n'a pas encore pu être atteinte (plus de 200 mètres, en tout cas). Si la cave est sympathique, sa visite reste anecdotique : ce qui vaut surtout le coup c'est découvrir le canyon quasiment à ras de l'eau. Il est d'ailleurs possible de participer à un tour en bateau moins cher et moins long, qui n'inclut pas la grotte, si elle ne vous intéresse pas.
Il serait dommage de repartir du canyon sans y avoir réalisé une petite balade. Deux choix principaux s'offrent à vous : pour 30 denars, vous pouvez traverser le lac avec le même service de bateau et vous retrouver de l'autre côté pour partir à l'assaut de la falaise. La montée dure apparemment environ vingt minutes et vous serez récompensé au sommet par le monastère Saint-Nicolas. Les vues d'en haut doivent valoir le coup ! Sinon, il y a la version "tranquille" : tout le long du canyon est aménagé un sentier qui s'emprunte en aller-retour. On alterne zone en sous-bois et passage à flanc de canyon, où la vue se dégage et fait pétiller les yeux. On peut au moins rejoindre le niveau de la grotte Vrelo (vous avez de toute façon un plan des sentiers de randonnée et leur durée à l'entrée du village). Pour ma part j'ai marché durant environ 45 minutes avant que ma phobie des petites bêtes ne prenne le dessus : mi-juillet, il y avait énormément de chenilles qui pendaient des arbres et j'ai fini par craquer à force de les sentir, elles et leurs fils, ou de les dégager du chemin. C'est d'ailleurs sur ce sentier que j'ai remarqué pour la première fois que, même si nous étions dans une zone plutôt touristique, les infrastructures ne suivaient pas : outre les ordures abandonnées le long du chemin, la rambarde de sécurité était affaissée à certains endroits et pas du tout réparée. En tout cas sur les premiers kilomètres, le sentier est toujours large et il n'y a aucun passage dangereux mais ça reste quand même moyen.La région est également très prisée pour l'escalade.
À Matka même, vous avez la possibilité de vous restaurer ou de séjourner dans un hôtel-restaurant, le Canyon Matka Hotel (les noms ne sont pas difficiles à retenir ici !). Les prix des chambres est plus élevés qu'ailleurs (la mienne, de moyenne gamme, m'a coûté 45 € je crois, soit plus de 2 000 denars – mais je vous rappelle que vous avez tout le détail de mon budget dans cet article) et, si la vue est absolument imprenable, le reste des équipements reste sommaire : l'eau n'est pas potable (mais on m'a offert deux bouteilles d'eau à mon arrivée), je n'avais pas d'eau chaude (et à minuit passé je ne suis pas retournée embêter le personnel pour voir d'où venait le problème) et au matin ma chasse d'eau ne fonctionnait plus... Au-delà de ces menus soucis, le confort reste sommaire, il n'y a pas de volets et les stores vénitiens ferment très mal (mais ça, ça m'a l'air partout pareil). Néanmoins, pour le prix (et la vue !), ça reste vraiment très correct. Le petit déjeuner est compris, c'est un buffet, on y trouvait de la charcuterie et du fromage, des légumes crus, des fruits, quelques petits pains...La vue depuis ma chambre. Pas mal le réveil, non ?Concernant le restaurant, j'ai seulement pris une boisson du côté de la partie plus orientée café, soit sur la partie latérale. Les prix sont assez élevés : presque 400 denars la limonade, soit 100 denars d'écart avec le fish and chips que j'ai mangé à Ohrid deux jours plus tard... Sur le moment ça ne m'a pas trop étonnée, c'est après quand j'ai vu les prix pratiqués ailleurs... Je ne sais pas si les prix du restaurant sont aussi affolants mais ils jouent sur la situation de monopole : il n'y a absolument rien autour. Les premiers restaurants ou commerces sont quand même bien en amont avant d'arriver au canyon. Il y a aussi aucun point d'eau potable (celle des toilettes derrière le restau est bien indiquée non potable, comme celle du restaurant) : soyez prévoyants !
Mavrovo est l'un des trois parcs nationaux de Macédoine. Comme il se trouvait sur la route entre Matka et Ohrid, je me l'étais gardé sous le coude pour une éventuelle visite. Et comme je suis partie plus tôt que je ne le pensais de Matka, j'ai décidé d'y faire un crochet (il y a quand même 1 h 30 entre les deux). Leur site est plutôt bien fait, toutes les randonnées, que ce soit pédestres ou à vélo, sont répertoriées, avec quelques infos type durée, longueur, position géographique, etc. le tout en anglais. J'avais rapidement repéré un circuit pas trop long le matin même (le MK4), tout au bout du lac, dans la ville de Mavrovo. Bon, ne tournons pas autour du pot : cette rando a été un échec total et montre bien qu'il faut un minimum de préparation pour aborder la Macédoine. C'est bien simple : toutes les choses que j'ai entreprises en faisant le minimum de recherche ont toutes capoté (alors que d'habitude je retombe toujours sur mes pattes). Et Mavrovo a donc été la première d'entre elles.L'église Saint-Nicolas, désormais immergée. Perspective saisissante !Pourtant c'est joli, non ?
La première erreur a été la faute à pas de chance : j'avais gardé la page du parc national ouverte sur mon ordinateur en hors connexion et quand je l'ai sorti de veille, la page s'est réactualisée toute seule et un vilain message "pas de connexion Internet" s'est affiché. Qu'à cela ne tienne : sur ma route, je me souvenais que je passais devant le centre d'information de la région, à la sortie de la ville de Mavrovi Anovi. Deuxième problème : le centre ne possédait aucune documentation sur les circuits de randonnée si ce n'était la même carte que sur Internet, pas du tout précise, et la personne sur place ne parlait pas un mot d'anglais. Je ne perds pas (encore) patience, je continue de rouler vers Mavrovo (la ville), espérant trouver directement sur place. Et là... Il y a bien des panneaux avec des indications de randonnée, mais aucune qui ne signale le circuit (ou aucun circuit tout court) que je veux faire. Tout ce qu'il y a d'inscrit, c'est le tableau récapitulatif des rando et la direction des villages les plus proches. Je jongle entre mon frère par SMS (seul moyen de communication gratuit) et les habitants du village à qui je me fais violence pour demander de l'aide. Au premier hôtel où je m'arrête, personne ne connaît ce circuit. Et puis parce que mon intuition me dit que cette boucle commence bien tout au bout du lac, je pousse jusqu'au restaurant en bas des remontées mécaniques (l'hiver, Mavrovo est une station de ski fréquentée) et là miracle, l'une des employées connaît cette fichue rando MK4 et me renseigne sur l'itinéraire. Me voilà avec des explications sommaires dont je sais que je vais en oublier la moitié au bout de cinq minutes mais au moins je peux commencer.Pas besoin de se taper trente minutes de marche dans une forêt flippante pour cette vue : il suffit juste de monter le sentier sur la gauche derrière le restaurant jusqu'au niveau des habitations sur la colline. On marche au milieu des chèvres et poules en liberté, complètement placides.
J'ai bien perdu une heure sur place à force de tourner et virer. Je ne suis pas bien certaine que je suis le bon chemin mais je trace : j'emprunte la route qui passe devant le restaurant, arrive au niveau de quelques fermes que je traverse et rapidement j'arrive au milieu d'une forêt (ce qui est bon signe vu que c'est indiqué dans la description). Sauf que les marques censées être présentes sont, elles, complètement absentes. Je poursuis, le temps défile, je me tâte à faire demi-tour, me convaincs de continuer un peu plus loin, allez encore un peu, passe au niveau d'une zone d'abattage d'arbres qui sont à moitié sur la route (car oui, c'est une route forestière, même pas un chemin, ce qui ne me rassure pas d'avoir pris la bonne direction), entends des arbres dégringoler le long de la pente quinze secondes après avoir passé la fameuse zone (je ne fais pas la maligne : les bûcherons m'ont-ils vue de leur position ?) et finis enfin par trouver un signalement pour redescendre vers le village. Je m'enfonce dans la forêt et débouche sur les hauteurs des remontées mécaniques, comme c'était prévu, avec Mavrovo en contrebas. Entre-temps, le ciel s'est couvert, il commence à pleuvoir et les températures ont pas mal chuté : une rando inintéressante, une vue bouchée, j'ai tout gagné. Redescendue au niveau de la station de ski déserte, je m'engage pendant quelques dizaines de mètres sur la pente raide sous les sièges arrêtés, car j'ai vu sur ce blog que la vue de là-haut est magnifique et c'est ça que je voulais moi ! Sauf qu'en chemin je croise une nana en train de redescendre qui me demande si je compte monter, il paraît qu'il y a au niveau du poteau 4 ou 5 une cascade à aller voir mais on lui a aussi dit qu'il y avait des "créatures sauvages". On dirait un mauvais sketch. Je continue encore un peu mais le temps n'a pas l'air de vouloir se dégager, j'ai encore de la route pour Ohrid et finis par abandonner de guerre lasse : quand ça veut pas, ça veut pas.L'église Saint-Nicolas, juste avant Mavrovo. La poisse jusqu'au bout : grand soleil à l'aller, je décide pour une fois de ne pas m'arrêter pour la prendre en photo. Au retour, gris et pluie : je ne sais pas si mes bidouilles de retouche vont vraiment lui rendre justice mais ce point de vue était vraiment superbe... sous le soleil.
Tout ça, non pas par plaisir de me plaindre, mais parce que c'est parfaitement emblématique de cette absence d'encadrement du tourisme : pas de personnel formé pour accueillir des étrangers, des informations parcellaires, aucune indication des points de départ, aucun fléchage (je ne sais même pas si j'ai emprunté le bon circuit en fin de compte, peut-être que j'ai juste eu du pot de retomber sur mes pieds et de ne pas encore être en train d'errer dans cette forêt !)... On est littéralement largué dans la nature. C'est vraiment dommage car la région a l'air superbe, quand on arrive et que le lac apparaît au loin, c'est magique. Je suis sûre qu'il y a plein de jolis coins à explorer, à voir les deux églises croisées il doit y avoir une histoire et un patrimoine passionnants à découvrir. Mais rien n'est fait pour mettre en valeur la région. Ou alors ils ont une logique pour le faire qui m'échappe complètement. Donc à moins d'avoir du temps et d'accepter d'en perdre, de tâtonner, de prendre les mauvais chemins, ou à se faire guider par quelqu'un de la région comme sur ce fameux blog mentionné plus haut, je ne vous conseille pas de passer par Mavroro, vous repartirez plus frustré qu'autre chose. Ou alors si : longez sa rive, émerveillez-vous des paysages, et à Mavrovo grimpez directement au sommet des remontées mécaniques pour profiter de la vue (mais attention aux créatures sauvages hein !). Mais le chemin MK4, vraiment, laissez tomber.
Vous avez aimé ? Épinglez-moi !
CANYON MATKA
Le chemin qui mène à Matka, de jour.Le canyon Matka est une longue gorge occupée par un lac artificiel formé par un barrage sur la rivière Treska. Le petit village, du même nom, qui s'y trouve est le point de départ des nombreuses activités qu'il est possible de faire dans la région. Plutôt qu'un village, c'est plutôt un petit bourg qui compte un hôtel-restaurant (j'y reviendrai un peu plus loin), le monastère Saint-André (dont les fresques à l'intérieur sont paraît-il magnifiques mais malheureusement il est resté fermé toute la matinée où j'étais sur place) et des cahutes de locations de bateau ou de kayak.Le monastère Saint-André.
La grotte Vrelo
Le canyon Matka compte une dizaine de grottes mais l'une des attractions principales est la grotte Vrelo, que l'on peut rejoindre en bateau, avec un guide, ou en kayak par ses propres moyens. La balade en bateau dure environ une heure et coûte 400 denars (environ 6 €) ; si vous êtes seul(e), on vous demandera d'attendre que d'autres personnes soient intéressées par le tour ou, à défaut, de payer bien plus cher : c'est comme ça que je me suis retrouvée avec une famille de Serbes. L'embarcation tangue pas mal, on se prend quelques gouttes, mais on est vite subjugué par la beauté du canyon pour ne plus craindre de finir à l'eau. Forcément, je vous conseille de venir assez tôt (les premiers départs se font vers 9 h) pour en profiter au mieux : je suis partie avec l'un des premiers bateaux et nous avons été très tranquilles, que ce soit sur le canyon ou ensuite dans la grotte, où il n'y avait que nous. Au retour par contre nous avons croisé beaucoup de bateaux en sens inverse et surtout des kayakistes. Et encore plus tard dans la matinée, le "trafic" était très animé. Durant le trajet, le guide ne dit pas grand-chose : à moins d'être à côté de lui de toute façon, avec le bruit du moteur, on n'entend assez mal. Mais si vous avez des questions, on vous répondra volontiers.La visite de la grotte dure quelques minutes, le temps d'y descendre et d'en faire rapidement le tour : il faut dire qu'elle n'est pas très grande, même si elle abrite deux lacs. On y remarque de nombreuses stalactites et stalagmites, dont une plutôt impressionnante baptisée Pine Cone (pomme de pin) de par sa forme. Découverte dans les années 1980, la grotte est célèbre pour être peut-être l'une des plus profondes grottes inondées du monde : on ignore d'ailleurs sa profondeur exacte, qui n'a pas encore pu être atteinte (plus de 200 mètres, en tout cas). Si la cave est sympathique, sa visite reste anecdotique : ce qui vaut surtout le coup c'est découvrir le canyon quasiment à ras de l'eau. Il est d'ailleurs possible de participer à un tour en bateau moins cher et moins long, qui n'inclut pas la grotte, si elle ne vous intéresse pas.
Randonner dans le canyon
Il serait dommage de repartir du canyon sans y avoir réalisé une petite balade. Deux choix principaux s'offrent à vous : pour 30 denars, vous pouvez traverser le lac avec le même service de bateau et vous retrouver de l'autre côté pour partir à l'assaut de la falaise. La montée dure apparemment environ vingt minutes et vous serez récompensé au sommet par le monastère Saint-Nicolas. Les vues d'en haut doivent valoir le coup ! Sinon, il y a la version "tranquille" : tout le long du canyon est aménagé un sentier qui s'emprunte en aller-retour. On alterne zone en sous-bois et passage à flanc de canyon, où la vue se dégage et fait pétiller les yeux. On peut au moins rejoindre le niveau de la grotte Vrelo (vous avez de toute façon un plan des sentiers de randonnée et leur durée à l'entrée du village). Pour ma part j'ai marché durant environ 45 minutes avant que ma phobie des petites bêtes ne prenne le dessus : mi-juillet, il y avait énormément de chenilles qui pendaient des arbres et j'ai fini par craquer à force de les sentir, elles et leurs fils, ou de les dégager du chemin. C'est d'ailleurs sur ce sentier que j'ai remarqué pour la première fois que, même si nous étions dans une zone plutôt touristique, les infrastructures ne suivaient pas : outre les ordures abandonnées le long du chemin, la rambarde de sécurité était affaissée à certains endroits et pas du tout réparée. En tout cas sur les premiers kilomètres, le sentier est toujours large et il n'y a aucun passage dangereux mais ça reste quand même moyen.La région est également très prisée pour l'escalade.
Séjourner et se restaurer dans le canyon
À Matka même, vous avez la possibilité de vous restaurer ou de séjourner dans un hôtel-restaurant, le Canyon Matka Hotel (les noms ne sont pas difficiles à retenir ici !). Les prix des chambres est plus élevés qu'ailleurs (la mienne, de moyenne gamme, m'a coûté 45 € je crois, soit plus de 2 000 denars – mais je vous rappelle que vous avez tout le détail de mon budget dans cet article) et, si la vue est absolument imprenable, le reste des équipements reste sommaire : l'eau n'est pas potable (mais on m'a offert deux bouteilles d'eau à mon arrivée), je n'avais pas d'eau chaude (et à minuit passé je ne suis pas retournée embêter le personnel pour voir d'où venait le problème) et au matin ma chasse d'eau ne fonctionnait plus... Au-delà de ces menus soucis, le confort reste sommaire, il n'y a pas de volets et les stores vénitiens ferment très mal (mais ça, ça m'a l'air partout pareil). Néanmoins, pour le prix (et la vue !), ça reste vraiment très correct. Le petit déjeuner est compris, c'est un buffet, on y trouvait de la charcuterie et du fromage, des légumes crus, des fruits, quelques petits pains...La vue depuis ma chambre. Pas mal le réveil, non ?Concernant le restaurant, j'ai seulement pris une boisson du côté de la partie plus orientée café, soit sur la partie latérale. Les prix sont assez élevés : presque 400 denars la limonade, soit 100 denars d'écart avec le fish and chips que j'ai mangé à Ohrid deux jours plus tard... Sur le moment ça ne m'a pas trop étonnée, c'est après quand j'ai vu les prix pratiqués ailleurs... Je ne sais pas si les prix du restaurant sont aussi affolants mais ils jouent sur la situation de monopole : il n'y a absolument rien autour. Les premiers restaurants ou commerces sont quand même bien en amont avant d'arriver au canyon. Il y a aussi aucun point d'eau potable (celle des toilettes derrière le restau est bien indiquée non potable, comme celle du restaurant) : soyez prévoyants !
Derniers conseils pratique
Quelques dernières petits infos en vrac pour vous aider à organiser votre venue à Matka :- j'ai commencé ma journée vers 9 h 30 et je suis partie vers 13 h ; une demi-journée est suffisante si vous voulez vous contenter d'un tour de bateau et d'un petit aller-retour de randonnée. Si c'était à refaire néanmoins, je resterais un peu plus longtemps et tenterais l'ascension pour le monastère Saint-Nicolas. J'avais lu que c'était assez difficile, je n'ai pas osé, c'est l'un de mes regrets.- l'accès au canyon est balisé par des panneaux (l'autoroute passe pas très loin mais comme je suis passée par Skopje même, je ne sais pas si la sortie est, elle, indiquée) mais la route est complètement défoncée, comme beaucoup de voies secondaires (même si, encore une fois, c'est l'un des lieux les plus touristiques du pays) : gros trous dans la chaussée, pas d'accotement, des plaques en métal (type bouche d'égout) qui dépassent de plusieurs centimètres du goudron, et la route finit par se transformer en une sorte de piste en terre caillouteuse...- pour arriver au canyon, on longe d'abord quelques commerces et restaurants, au niveau de villages en amont de Matka, puis il y a une sorte de premier parking pas du tout balisé, où les gens se garent un peu n'importe comment le long de la route (c'est dans une ligne droite, on voit le barrage au bout) ; ça finit par grimper vers la droite et on arrive à un petit parking dans un cul-de-sac, où vous verrez des panneaux verts vous indiquer la direction de Matka (de toute façon, il n'y a qu'un sentier). Forcément, quand je suis arrivée à minuit, c'était le désert total, mais en repartant le lendemain, c'était un bordel monstre. Entre les voitures qui viennent jusqu'au cul-de-sac alors qu'il doit y avoir dix places, celles qui sont garées n'importe comment, réduisant la chaussée déjà pas bien large et gênant le croisement des véhicules... Comme je le disais, ce n'est pas du tout adapté pour accueillir autant de visiteurs, c'est le boxon total. Mieux vaut s'y être préparé, car ce n'est que le début (enfin, ça l'était pour moi).- juste au pied du barrage sur la rivière Treska, dans un ancien bâtiment de la centrale hydroélectrique, il y a une sorte de centre d'information, un musée dédié à l'électricité et aux questions énergétiques. Il est ouvert tous les jours sauf le lundi de 10 h à 15 h, d'avril à octobre. Je ne l'ai pas visité.- Matka est accessible en transport en commun (bus) depuis Skopje. Vous pouvez aussi y accéder en taxi. Beaucoup attendent sur place.- que ce soit à l'hôtel restaurant ou dans les bateaux, l'anglais est parfaitement maîtrisé par les employés. Mon guide sur le bateau parlait même quelques mots de français !PARC NATIONAL MAVROVO
Mavrovo est l'un des trois parcs nationaux de Macédoine. Comme il se trouvait sur la route entre Matka et Ohrid, je me l'étais gardé sous le coude pour une éventuelle visite. Et comme je suis partie plus tôt que je ne le pensais de Matka, j'ai décidé d'y faire un crochet (il y a quand même 1 h 30 entre les deux). Leur site est plutôt bien fait, toutes les randonnées, que ce soit pédestres ou à vélo, sont répertoriées, avec quelques infos type durée, longueur, position géographique, etc. le tout en anglais. J'avais rapidement repéré un circuit pas trop long le matin même (le MK4), tout au bout du lac, dans la ville de Mavrovo. Bon, ne tournons pas autour du pot : cette rando a été un échec total et montre bien qu'il faut un minimum de préparation pour aborder la Macédoine. C'est bien simple : toutes les choses que j'ai entreprises en faisant le minimum de recherche ont toutes capoté (alors que d'habitude je retombe toujours sur mes pattes). Et Mavrovo a donc été la première d'entre elles.L'église Saint-Nicolas, désormais immergée. Perspective saisissante !Pourtant c'est joli, non ?
La première erreur a été la faute à pas de chance : j'avais gardé la page du parc national ouverte sur mon ordinateur en hors connexion et quand je l'ai sorti de veille, la page s'est réactualisée toute seule et un vilain message "pas de connexion Internet" s'est affiché. Qu'à cela ne tienne : sur ma route, je me souvenais que je passais devant le centre d'information de la région, à la sortie de la ville de Mavrovi Anovi. Deuxième problème : le centre ne possédait aucune documentation sur les circuits de randonnée si ce n'était la même carte que sur Internet, pas du tout précise, et la personne sur place ne parlait pas un mot d'anglais. Je ne perds pas (encore) patience, je continue de rouler vers Mavrovo (la ville), espérant trouver directement sur place. Et là... Il y a bien des panneaux avec des indications de randonnée, mais aucune qui ne signale le circuit (ou aucun circuit tout court) que je veux faire. Tout ce qu'il y a d'inscrit, c'est le tableau récapitulatif des rando et la direction des villages les plus proches. Je jongle entre mon frère par SMS (seul moyen de communication gratuit) et les habitants du village à qui je me fais violence pour demander de l'aide. Au premier hôtel où je m'arrête, personne ne connaît ce circuit. Et puis parce que mon intuition me dit que cette boucle commence bien tout au bout du lac, je pousse jusqu'au restaurant en bas des remontées mécaniques (l'hiver, Mavrovo est une station de ski fréquentée) et là miracle, l'une des employées connaît cette fichue rando MK4 et me renseigne sur l'itinéraire. Me voilà avec des explications sommaires dont je sais que je vais en oublier la moitié au bout de cinq minutes mais au moins je peux commencer.Pas besoin de se taper trente minutes de marche dans une forêt flippante pour cette vue : il suffit juste de monter le sentier sur la gauche derrière le restaurant jusqu'au niveau des habitations sur la colline. On marche au milieu des chèvres et poules en liberté, complètement placides.
J'ai bien perdu une heure sur place à force de tourner et virer. Je ne suis pas bien certaine que je suis le bon chemin mais je trace : j'emprunte la route qui passe devant le restaurant, arrive au niveau de quelques fermes que je traverse et rapidement j'arrive au milieu d'une forêt (ce qui est bon signe vu que c'est indiqué dans la description). Sauf que les marques censées être présentes sont, elles, complètement absentes. Je poursuis, le temps défile, je me tâte à faire demi-tour, me convaincs de continuer un peu plus loin, allez encore un peu, passe au niveau d'une zone d'abattage d'arbres qui sont à moitié sur la route (car oui, c'est une route forestière, même pas un chemin, ce qui ne me rassure pas d'avoir pris la bonne direction), entends des arbres dégringoler le long de la pente quinze secondes après avoir passé la fameuse zone (je ne fais pas la maligne : les bûcherons m'ont-ils vue de leur position ?) et finis enfin par trouver un signalement pour redescendre vers le village. Je m'enfonce dans la forêt et débouche sur les hauteurs des remontées mécaniques, comme c'était prévu, avec Mavrovo en contrebas. Entre-temps, le ciel s'est couvert, il commence à pleuvoir et les températures ont pas mal chuté : une rando inintéressante, une vue bouchée, j'ai tout gagné. Redescendue au niveau de la station de ski déserte, je m'engage pendant quelques dizaines de mètres sur la pente raide sous les sièges arrêtés, car j'ai vu sur ce blog que la vue de là-haut est magnifique et c'est ça que je voulais moi ! Sauf qu'en chemin je croise une nana en train de redescendre qui me demande si je compte monter, il paraît qu'il y a au niveau du poteau 4 ou 5 une cascade à aller voir mais on lui a aussi dit qu'il y avait des "créatures sauvages". On dirait un mauvais sketch. Je continue encore un peu mais le temps n'a pas l'air de vouloir se dégager, j'ai encore de la route pour Ohrid et finis par abandonner de guerre lasse : quand ça veut pas, ça veut pas.L'église Saint-Nicolas, juste avant Mavrovo. La poisse jusqu'au bout : grand soleil à l'aller, je décide pour une fois de ne pas m'arrêter pour la prendre en photo. Au retour, gris et pluie : je ne sais pas si mes bidouilles de retouche vont vraiment lui rendre justice mais ce point de vue était vraiment superbe... sous le soleil.
Tout ça, non pas par plaisir de me plaindre, mais parce que c'est parfaitement emblématique de cette absence d'encadrement du tourisme : pas de personnel formé pour accueillir des étrangers, des informations parcellaires, aucune indication des points de départ, aucun fléchage (je ne sais même pas si j'ai emprunté le bon circuit en fin de compte, peut-être que j'ai juste eu du pot de retomber sur mes pieds et de ne pas encore être en train d'errer dans cette forêt !)... On est littéralement largué dans la nature. C'est vraiment dommage car la région a l'air superbe, quand on arrive et que le lac apparaît au loin, c'est magique. Je suis sûre qu'il y a plein de jolis coins à explorer, à voir les deux églises croisées il doit y avoir une histoire et un patrimoine passionnants à découvrir. Mais rien n'est fait pour mettre en valeur la région. Ou alors ils ont une logique pour le faire qui m'échappe complètement. Donc à moins d'avoir du temps et d'accepter d'en perdre, de tâtonner, de prendre les mauvais chemins, ou à se faire guider par quelqu'un de la région comme sur ce fameux blog mentionné plus haut, je ne vous conseille pas de passer par Mavroro, vous repartirez plus frustré qu'autre chose. Ou alors si : longez sa rive, émerveillez-vous des paysages, et à Mavrovo grimpez directement au sommet des remontées mécaniques pour profiter de la vue (mais attention aux créatures sauvages hein !). Mais le chemin MK4, vraiment, laissez tomber.
Vous avez aimé ? Épinglez-moi !