Et voilà, un deuxième billet de rentrée, alors que je me moquais bêtement hier. Il se trouve que grâce à FB qui n’oublie jamais rien, je me suis rendue compte que j’avais bien posté une photo de rentrée il y a un an. Pas pour la tenue, puisque c’était l’uniforme, mais parce que je pensais encore naïvement que c’était notre dernière « première »rentrée. La dernière fois qu’un de mes enfants rentrait à l’école. Il n’y pas de maternelle en Angleterre, c’est directement le primaire à 4 ans révolus (c’est à dire qu’il faut que l’enfant ait eu 4 ans avant le 1er Septembre). C’était la première fois que Wizzboy enfilait un uniforme d’écolier, il était tout fier.
Et puis voilà, un an après, je sais qu’il y aura d’autres premières rentrées. Wizzboy n’a plus d’uniforme, il n’est plus en primaire. Heureusement, comme il est dans une école privée très compréhensive, il a pu continuer ses apprentissages de primaire tout juste débutés en anglais. On aurait pu lui faire sauter une classse, pour garder le cours de sa scolarité anglaise mais il refusait de « speak la France ». Aujourd’hui, il est dans la classe qui correspond à sa tranche d’âge en France, et c’est très bien comme ça. Je l’ai déjà expliqué, les classes d’âge se font par année scolaire en Angleterre, pas par année calendaire comme en France, il y a donc un décalage pour les enfants nés en début ou en fin d’année entre les deux pays. Ce qui ne perturbe absolument pas Wizzboy. Il était juste déçu lundi que quelques gamins dans sa nouvelle classe, soient plus vieux que lui, mais il s’en fiche parce que de toute façon, il est plus tall. Et toc. On dit grand Wizzboy, pas tall. Nooon, y sont plussss grands que moi passs que leur zanniversaire c’est avant le mien, mais y sont plussss petits que moi. Y sont petits comme ça (en me montrant ses genoux. Il suit les traces de Maricheri et ses 6m08, certes mais je crois qu’il a aussi hérité du sens de l’exagération de sa mère).
Enfin bref, la scolarité que je croyais toute tracée il y a un an, de Wizzboy a pris un tournant radical. Il se souvient à peine de sa school in England, il se rappelle très bien de Littlepote, son grand copain qui était déjà avec lui en nursery, mais c’est tout. Il ne sait déjà plus comment s’appelait son teacher. Il a toujours la photo de classe et l’immense œuvre que ces petits copains anglais lui ont données avant qu’il parte, il sait ce que c’est mais ne reconnaît plus les enfants (en prévision, j’avais noté les noms pour lui faire un souvenir pour plus tard). Maintenant, il speak très bien la France. Sa nouvelle institutrice m’a assuré hier, sans que je demande, qu’il parle aussi bien que ses camarades. Si elle n’avait pas su qu’il venait d’Angleterre, elle n’aurait jamais deviné. Bon, en même temps, elle m’a dit aussi qu’il était charmant, poli et attentif, du coup, j’ai comme un doute. Soit elle est vraiment très gentille, soit Wizzboy fait son timide, mais ça ne lui ressemble pas. Enfin bref, il va très bien. Je suis plus perturbée que lui. J’ai passé presque toute la scolarité de L’Ado à découvrir le système anglais, en étant clairement paumée la plus part du temps. Mais arrivée au cinquième, en ayant enseigner le français en primaire qui plus est, je maîtrisais. Je savais par quelles étapes devaient passer Wizzboy, de cette dernière première rentrée en Réception jusqu’au 6 th form et A levels à 18 ans. Je pouvais l’aider, le guider, l’accompagner dans ses futurs choix. Raté. On repart à zéro. Pendant qu’il apprend à speak la France, j’apprends à être parent d’élève en France. Ça me fait encore tout bizarre.
Il y a comme une certaine nostalgie à revoir cette photo qui n’a pourtant qu’un an…bon soyons honnête, j’ai versé une petite larme. Il y a comme ça des petites choses qui arrivent de manière intempestive pour me rappeler notre ancienne vie. J’ai encore du mal à digérer tout ça. Mais comme dirait PrincesseChipie, l’école en France, c’est super, il y a pas d’uniforme. Et surtout, elle n’a pas eu peur de rentrer cette fois, elle ne s’est pas demandés si son nom étranger allait susciter des moqueries, si on n’allait pas encore au mieux l’ostraciser au pire l’insulter à cause du lieu de naissance de ses parents. Et ça, ça aide très, très bien à surmonter un peu de nostalgie de temps en temps.