La semaine dernière, PrincesseDiva, PrincesseChipie, Wizzboy et moi sommes donc allés passer quelques jours chez mes parents, dans Les Landes, j’en ai déjà parlé. J’avais promis de revenir sur notre séjour. Mes parents ne sont pas du tout en centre ville, et franchement, je n’ai jamais éprouvé le besoin lors de nos précédentes visites d’aller y faire un tour. On mange du canard, on voit la famille, on mange du canard, on se balade dans la région, on mange du canard…on tourne autour mais on ne va pas dans Mont de Marsan. Il se trouve que ça a changé. Mon papa a voulu nous monter et les filles ont voulu visiter. J’ai donc arpenté pour la première fois depuis presque 25 ans les rues de mon adolescence, avec mes enfants enfin, surtout mes filles parce Wizzboy honnêtement, s’en fichait complètement du moment qu’il y avait du goûter (sans canard).
Cette petite ville que je ne voyais pas parce que j’étais très peu sensible au décor à 15 ans m’a surprise. C’est comme ces parisiens qui n’ont jamais visité la Tour Eiffel, quand on vit sur place, on ne prête aucune attention aux attractions touristiques. Enfant, on en a même très vite assez des visites obligatoires de toujours les mêmes sites à chaque fois que nos parents reçoivent quelqu’un qui n’est pas du coin. Franchement, ces adultes, ils ne savent pas s’amuser. Marichéri en est même arrivé à être plus que lassé du château de Versailles, à force d’y être traîné régulièrement. Alors forcément, à Mont de Marsan, on sature encore plus vite et j’ai très vite été fermement persuadée que ma petite ville n’avait strictement aucun intérêt.
Pour faire plaisir aux filles, il a fallu que je ressorte un peu de ma mémoire ce qu’il pouvait bien y avoir à voir à Mont de Marsan. Après tout, je suis d’habitude persuadée qu’il y a toujours quelque chose non pas nécessairement spectaculaire mais intéressant partout, même dans les endroits les plus paumés ou les moins accueillants. Il y a forcément des choses à découvrir, touristiquement, culturellement, sociologiquement… j’en ai oublié où j’ai grandi comme si c’était le seul endroit au monde sans intérêt. Et pourtant, à travers les yeux curieux de mes enfants, j’ai vu que le donjon, la mairie, la minoterie, le théâtre, les berges de la Midouze, les petites rues, le soleil, les maisons rénovées ou abandonnées ont quelque chose à offrir. Meme Wizzboy était fou, yeah, un château de chevalier. Comment j’ai pu ne pas m’en apercevoir avant? Est-ce que dans mon obsession pathologique de toujours aller voir ailleurs par curiosité, je ne suis pas passée à côté de quelque chose? Je me suis vraiment posée la question. Pendant trente secondes. Je ne pense pas. Au contraire, c’est précisément parce que je suis allée plus loin que je peux comparer, apprécier, redécouvrir d’autant plus en sachant que je ne fais que passer. Si je n’avais pas d’autres horizons que ce magnifique donjon, il m’ennuierait vite. On peut admirer un endroit sans que ce soit exclusif, sans que ça coupe les ailes. Bien sûr que j’ai besoin de me poser, mais ailleurs, quelque part où j’ai tout à découvrir. C’est de la curiosité, pas de la bougeotte.
Si je n’étais pas partie, je n’aurais rien à redécouvrir. Je n’aurais pas ce plaisir là. Je suis donc bien décidée à revenir avec Marichéri, juste en touriste pour une fois. A laisser les enfants chez papi et mamie et à me balader le nez en l’air en attendant d’être surprise, impressionnée, amusée, comme je peux l’être ailleurs et partout…et c’est agréable!