Cette semaine, j’ai eu la joie et le bonheur de passer par le métro parisien avec ma marmaille qui a vivement été impressionnée. On n’a pas ça dans notre campagne. Enfin, on doit aussi avoir des cas, mais ils sont finalement plus discrets. Parce qu’on est tombé sur une illuminée, debout dans le wagon, qui débitait son prêche d’une voix monocorde sans se laisser perturber par la cohue, l’indifférence quasi générale, et les gloussements de rire de PrincesseDiva. On ne l’entendait qu’à l’arrêt, impossible de saisir un mot de ce qu’elle déblatérait entre les stations, mais elle ne s’interrompait pas pour autant. On a de la chance, elle est montée en même temps que nous, on a bien saisi le début:
La mort éternelle, à ne pas confondre évidemment avec la mort momentanée. La mort par intermittence. La mort en alternance. Ou la mort zombiesque. Enfin, un truc comme ça. Bon par contre, vu que le métro a démarré juste à ce moment là, je ne sais pas du tout comme cette brave femme s’y prend pour sauver comme ça d’un coup, tout un wagon pas forcément enthousiasmé, des affres de la mort éternelle. C’est ballot. Arrêt suivant et on a appris, ébahi, qu’on avait le choix, soit suivre ses conseils qu’on n’avait donc pas pu entendre et avoir la vie sauve, soit mourir pour toujours. C’est carrément angoissant. Voilà qu’à cause de bêtes problèmes d’acoustiques, on ne va pas pouvoir ressusciter. Ou alors, elle parlait de mourir à répétition? Ce n’est pas clair…
Sans compter qu’on ne sait pas ce qu’elle fait les autres matins. Ce matin, elle voulait nous sauver mais si ça se trouve le soir, elle repasse dans le métro pour apprendre aux gens à parler vulcain. On ne sait pas. Et c’était peut être juste ce matin là qu’elle était dans le métro pour nous éviter la mort éternelle. Le lendemain, elle a peut être donné la recette pour une mort alternative, pour soigner les cors aux pieds ou pour réussir les lasagnes au fromage. C’est trépidant tout ça.