Lors de l’article précédent, je me suis fait un super plaisir à faire une liste de conseils super farfelus, en prétendant qu’ils étaient la garantie d’un voyage magnifique en famille!
Si j’espère qu’une bonne partie des lecteurs aura compris l’ironie de ce texte, je souhaitais aussi expliquer mon propos et le pourquoi de cet article! (je pourrais me contenter de dire que je suis une bouffonne dans l’âme mais j’aime bien penser que je peux être plus aussi!)
Si évidemment je vous invite à lire cet article (en prenant votre sens de l’humour et votre ironie sous le bras!), je pourrais aussi vous expliquer en quelques mots que je suis fatiguée de voir des livrets, des guides, des manuels destinés à nous expliquer comment bien faire. Et comme mon champ de prédilection c’est le voyage en famille, et bien je me suis concentrée là dessus. Mais techniquement, ça se décline à l’infini.
Côté voyage, mon ras le bol atteint son apogée lorsque je compile des conseils, dans le même livre (tant qu’à faire!), te recommandant de lâcher prise avec l’organisation du voyage (avant de devenir la bridezilla du voyage!) mais en te conseillant quand même te rester super vigilante. Sérieux, ça va nul part de dire tout et son contraire!
Donc, vous l’avez compris, ce que je voulais mettre en lumière, c’est le paradoxe des conseils qui inondent la toile!
Pourquoi cet article « anti-conseils »?
Des familles en projet de voyage nous contactent. C’est toujours plaisant au premier abord de se faire contacter. C’est aussi parfois flatteur de se faire questionner sur nos recommendations.
Mais je dois avouer que l’un des sentiments, c’est aussi de la gêne. Oh ne vous trompez pas, je suis ravie de papoter avec les gens (sinon pourquoi un blog , j’suis pas maso!). Alors, je me suis cassée la tête pour comprendre pourquoi la fille qui adore parler, qui adore échanger, et bien elle se sens parfois gênée aussi!
Alors, ma super analyse s’est conclue par 3 points:
- trop de conseils, tue le conseil
- un conseil c’est forcément subjectif
- pourquoi mon expérience perso permettrait de « conseiller » les autres?
Trop de conseils, tue le conseil
Quand tu cherches une info sur le net, tu es rapidement inondé d’info qui vont dans tous les sens. C’est assez perturbant. Exemple:
« Aller au Pérou, sans visiter le Machu Pichu c’est ridicule, c’est une merveilleuse preuve de l’ingéniosité de l’homme, c’est un incontournable! » versus « pff le Machu Picchu, c’est surfait, c’est blindé de monde, ça a perdu tout son charme… et ça coûte un bras! »
Bon, en soit, les 2 conseils ne sont pas faux. Donc, quand tu les lis, est-ce que t’es vraiment plus avancé?
Et puis lire 200 conseils pour finalement n’en faire qu’à sa tête, à quoi bon? 😉
Car je sais pas toi, mais moi, au fond de moi, j’ai quand même bien une idée si je veux aller ou non le voir ce Machu Pichu. Alors évidemment que je me lis tous ces milliers de conseils, pour ne retenir que ceux qui vont dans mon sens!! 😉
Un conseil, c’est forcément subjectif
ça je crois que c’est ce qui me perturbe le plus. Honnêtement, combien de fois avez vous lu des avis, des conseils de personnes se positionnant dans une catégorie assez large, assez parlante et rassurante.. alors que bon… comment dire?? Genre, la famille simple mais un peu aventurière, budget moyen, goût du risque mais avec précaution quand même, voyageant léger mais avec 2 tonnes de matos… Et au final , ça ne leur correspond pas du tout!
Je suis convaincue qu’on est tous le riche de quelqu’un, le fou de quelqu’un, ou le peureux de quelqu’un etc. Mais ça me gêne que les gens profitent de la toile pour se refiler une image qui n’est pas la leur. Un peu comme lorsqu’un yaourt 0 % de gras, 0% de sucre tente de te convaincre qu’avec lui c’est la gourmandise assurée! (je sens que ça te parle hein?!)
Car en fait, c’est un peu de la publicité mensongère! Et toi, en quête d’infos, évidemment que tu souhaites te fier à leurs vrais retours à eux! Tu y crois à fond à la gourmandise de ton yaourt 0% (perso, le chocolat amaigrissant je l’achète direct!! ;-))
Allez, je vais nuancer mon propos. Je ne pense pas que les gens mentent, ce n’est pas le message. Je pense simplement que chaque expérience est subjective et surtout que chacun se voit aussi de façon subjective.
Encore une illustration:
Certaines famille te parleront d’un trek de 2h quand une autre évoquera une balade de 7 h. Derrière, on sent quand même bien que l’expérience n’est pas la même! 😉
Je n’aime pas filer des conseils
Notre expérience (comme son nom l’indique) nous appartient et n’est valable que pour notre famille à ce moment donné précis.
Et j’ai l’intime conviction que lors de tels échanges, peu importe au fond ce que je vais dire, les gens cherchent à conforter leur idée de départ. Et ils ont raison! 😉
Je voudrais être très claire sur le sujet: je suis ravie que l’on nous contacte (bis repetita), qu’on nous pose des questions. Mais je déteste faire croire que ma propre expérience familliale peut devenir une généralité à appliquer à tous les autres voyageurs!
J’ai voyagé en famille 18 mois en sac à dos autour du monde: est ce que j’en sais plus que toi sur le fait de vacciner ou non tes enfants? Est ce que cela me donne le droit de considérer mes choix comme meilleurs que ceux de celui qui n’a pas mon « parcours »?
Evidemment que c’est intéressant les retours d’expériences des autres. Evidemment que moi aussi j’ai à coeur d’essayer d’aider les gens qui se posent des questions.
Mais je bloque sur le fait que c’est hyper subjectif. Je partage avec plaisir nos expériences, mais je n’en fait pas des généralités.
Et je bloque aussi sur le fait qu’on devrait plutôt valoriser l’instinct de chaque parent. De chaque voyageur d’ailleurs. Mais là, je suis en mode « voyage en famille ».
Ne pas suivre les conseils alors?
Concrètement, posons le cadre: si je te dis que j’ai adoré le Machu Picchu, en quoi j’ai plus raison que la famille qui l’a volontairement zappé de son séjour au Pérou?
Si je te parle d’une activité sportive que je qualifie de simple, qu’en sais tu qu’en fait je fais du triathlon avec mes enfants? (bon, en vrai, c’est pas mon cas, mais c’est possible!!)
Je crois que ce qui me touche au fond de moi, ça tourne souvent autour de la même chose: l’important c’est notre instinct, c’est de se faire confiance. Confiance en notre connaissance de nos enfants, de ce que l’on veut vraiment faire pendant ce fichu voyage!
Et je suis convaincue que cette manie de pondre des conseils pour tout les sujets, ça ne conforte pas les gens dans la bonne direction, ça embrouille…
Et puis là on parle pas de ton prochain plats de pâtes pour ce soir quand même (même si entre nous, les pâtes, c’est sacré!)
Car les enfants, c’est un sujet sensible. On a plus peur pour eux que pour nous, évidemment.
C’est déjà à la fois magnifique et compliqué d’être parents alors en mode voyage, sans dire que cela tourne au parcours du combattant, c’est quand même un challenge!
Alors évidemment que tu as envie de bénéficier de l’expérience des autres pour éviter un désastre avec ta famille ou pour ne pas louper le super lieu à ne pas manquer! Mais y’a quand même moyen de trouver tout et son contraire sur le net. Et selon moi, y’a certains thèmes qui me semblent un brin « sensibles ».
Exemple:Nous avons voyagé à plus de 5 000m avec un enfant de moins de 2 ans… est ce que je le recommande à tous? Est ce que c’était « safe »? Est ce que je peux garantir que ça le sera pour tous les autres enfants de 2 ans?
Et pourtant j’ai envie de partager cette expérience, j’ai envie de vous la raconter! Parce que c’est vrai que ça été possible alors pourquoi pas pour d’autres? Je veux montrer que c’est possible. Mais de là à en faire une généralité, je ne suis pas à l’aise.
Mes reco (et t’en fais bien ce que t’en veux!)
- Tu veux les vacciner pour l’encéphalite japonaise car vous allez passé par des rizières? (bon si tu vas qu’au Canada, à vrai dire, je te trouve bizarre) Et bien tu as raison!
- Tu refuses le vaccin de l’encéphalite japonaise parce que tu trouves que vous vous contentez de passer par des rizières, pas de vous y installer? Et bien t’as raison!
- Tu veux éviter l’altitude pour tes enfants parce que perso tu le sens pas? Et bien profites d’autres endroits du globe, y’a moyen de se faire plaisir sans gravir les Annapurnas!
- Tu veux partir en trek, à pied, avec tes enfants, au Népal? Et bien fonces! (et non tu n’es pas folle/fou!)
- Tu veux voyager en Australie? En fait, tu préfères le dépaysement du Cantal? Idem, fonce! (bon pour la 2ème option, je ne te garantis pas la présence de koalas…)
- Et puis tu sais quoi? Tu ne veux PAS VOYAGER avec tes enfants? trop petits? trop grands? Et bien écoutes toi!
Quelques soient nos choix, on se doit de les assumer, de les kiffer et de les ajuster si besoin. (oui parce qu’en plus, rien ne nous oblige à les laisser figer si on sent que cela ne nous correspond plus!)
Alors si t’as besoin de discuter, d’échanger, de douter: notre porte (de camion) est grande ouverte! 😉