Thursday Thunder: taking responsibility


Oui. Je sais, encore le brexit…mais vous allez voir, encore une fois ce n’est pas moi qui commence, ce sont les politiciens anglais qui sont en pleine phase de « c’est celui qui dit qu’y est ». On sent que le niveau du débat s’élève…depuis deux ans, ils ont le culot de dire que si les négociations n’avancent pas (et c’est un euphémisme), c’est à cause de Bruxelles. Ben voyons. Mais depuis que la perspective d’un no deal se précise, avec les légers problèmes que cela implique (du style crever de faim. Ce n’est pas une exagération, le gouvernement britannique a demandé de faire des stocks de denrées non périssables et de médicaments), les brexiters passent à la vitesse supérieure. Leur mauvaise foi n’a d’égal que leur lâcheté et leurs tentatives désespérées pour se couvrir. Ok, le pays est au bord du gouffre, mais c’est pas à cause de nos décisions absurdes, obstinées et aveugles dans notre poursuite quasi mystique d’un brexit suicidaire. Pas du tout. C’est la faute de l’Union Européenne en général et cette semaine, de la France en particulier. Il fallait y penser.

Thursday Thunder: taking responsibility

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Forts de leur mantra cosmique: « l’Europe a plus besoin de nous que nous d’eux » qui est quand même médaillé d’or au championnat du monde des contre vérités, les chers petits brexiters n’arrivent toujours pas à comprendre que c’est eux qui veulent partir. Bruxelles ne leur a rien demandé et ne va certainement pas changer ses règles pour leur faire plaisir. Ça les défrises, les pauvres ministres. Zaza en est toute perturbée. Du coup, comme ses petits camarades, elle préfère continuer à vivre dans son monde parallèle, malgré les explications réitérées poliment par Bruxelles qui tente vainement de ramener un soupçon de réalisme dans les négociations. Zaza n’écoute pas. Ça fait deux ans qu’on lui dit que ce n’est pas la peine de négocier sa sortie de l’Europe avec quelqu’un d’autre que l’Europe (pourtant, ça fait du sens, non?), elle essaie quand même, obstinément. Cette fois, elle est allée s’incruster chez Macron en vacances, sans qu’on sache pourquoi. Elle va régulièrement se ridiculiser comme ça, que ce soit en Allemagne, en Pologne, à Malte…pour la visite diplomatique totalement inutile et contre-productive, elle n’est pas sectaire, elle tape à toutes les portes. Sauf la bonne, celle qu’on lui montre depuis deux ans.

Enfin bref, comme cette fois, c’est tombé sur la France (je ne sais pas, peut-être que les dirigeants européens tirent à la courte paille, alors qui c’est qui va se coltiner Zaza cette semaine? ), c’est donc entièrement la faute des français si l’avenir en brexitland s’avère un chouïa moins paradisiaque que prévu. Alors que c’est évident, les français ont plus à perdre dans un no deal que les anglais. Ah. Je ne vois pas…quand les banques de la city déménagent à Paris, c’est plutôt Londres qui y perd, non? Oui mais les français devraient se souvenir de De Gaulle. Pardon? Alors donc parce que De Gaulle s’est réfugié à Londres, non pas hier matin mais il y a quand même bientôt 80 ans, il faudrait que la France assume les conneries brexiteuses de Zaza and co? Non mais ça va pas mieux? C’est pas parce que mon voisin a nourri le chat une fois, il y a dix ans que je vais me couper un bras pour le lui donner le jour où il aura décidé de s’auto mutiler parce qu’il n’aime pas les étrangers (j’aurais plutôt tendance à l’achever dans ce cas là, mais passons…). Oui mais, et Dunkerque alors? Justement tiens, parlons-en, de leur « bataille » de Dunkerque que les brexiters ont soudainement promue en grande épopée héroïque illustrant leur résilience divine et leur supériorité intrinsèque. Si les français et les belges ne s’étaient pas sacrifiés pour retarder autant que possible les nazis, vous n’auriez pas eu le temps de fuir. Et toc. Non parce que quand les brexiters me parlent de l’esprit de Dunkerque avec des trémolos patriotiques dans la voix, ça me fait doucement rigoler. C’était quand même plus un sauve-qui-peut désespéré et désorganisé (je ne critique pas, je ferais pareil) qu’une grande victoire. Je caricature, mais je me mets au niveau.

Comme je ne suis pas la seule à être obtuse et ne pas plier devant les arguments légèrement moisis des brexiters, ils ont sorti leur arme préférée: les bargaining chips. Les pions d’échange. Les otages. Bref, un de ces sombres dégénérés a pondu un article pour rappeler à la France qu’elle a beaucoup de ressortissants en Grande Bretagne. Ça serait dommage qu’il leur arrive malheur. Je n’exagère pas, on en est là. Les brexiters sont tellement désespérés qu’ils en arrivent à une diplomatie digne de mafioso de bas étage. C’est au mieux pathétique, au pire dangereux. Parce que c’est le genre de discours qui enflamme certains de leurs supporters qui ne sont ni les plus intelligents ni les plus inoffensifs. Tout va bien en Brexitland.