Aux beaux jours, les
Schanigarten, ces terrasses amovibles qui s'installent sur le bord de la chaussée et les trottoirs, fleurissent dans tout Vienne. Mais même si les rues sont plutôt tranquilles, parfois on a quand même envie de s'éloigner du trafic et trouver un peu de calme. Ça tombe bien, le calme, ce n'est pas ce qui manque à Vienne ! La ville regorge de jardins cachés (souvent appelés
Gastgarten et se situant dans des cours à l'abri des regards) qui feraient presque oublier qu'on se situe en pleine ville. Aujourd'hui je partage avec vous mes sept meilleures adresses "secrètes" pour allier détente et tranquillité.
Grünstern (2e)
Cette petite gargote n'est ouverte que de fin juin à début septembre alors ne tardez pas trop pour aller en profiter ! Située dans un coin du parc Augarten, dans les jardins du Filmarchiv de Vienne, Grünstern ("l'étoile verte") propose une carte réduite composée de plats élaborés à partir de produits locaux. Végétariens et amateurs de viande s'y retrouveront, tout comme ceux désirent juste boire un verre : ils ont notamment toute une sélection de sirops où vous pourrez goûter celui au sureau (
Holler) ou aux
Preiselbeeren, une sorte de canneberge qui est ici très populaire, en confiture surtout. Chaises pliantes, lampions et décors de cirque viennent parfaire l'atmosphère très champêtre. À la tombée de la nuit, c'est encore plus magique. Et pourquoi ne pas en profiter pour enchaîner ensuite sur une toile en plein air, au
Kino wie noch nie ?
Gartencafé (6e)
La devanture ne paye pas de mine, on a l'impression d'avoir affaire à un café un peu vieillot, et l'intérieur ne dément pas le premier coup d’œil. Mais tout l'intérêt réside à l'arrière où l'on trouve un joli jardin au calme et au soleil. L'été, les tables prennent placent sur la pelouse, accentuant le sentiment de se sentir dans son propre jardin. Si le cadre est très agréable, la carte ne démérite pas : les prix sont très raisonnables (le plat du jour, changeant quotidiennement, est à 6,80 €), le petit déjeuner est servi toute la journée, à l'autrichienne, et on trouve de nombreuses boissons pour accompagner sa pause. Sans aucun doute je reviendrai pour goûter à leurs desserts, dont les parts généreuses m'ont donné envie tout l'après-midi (et auxquelles j'ai résisté je ne sais pas trop comment !).
Am Brillantengrund (7e)
Non loin de la bourdonnante Mariahilferstrasse, dans le dédale des rues bien plus calmes du 7e arrondissement, on trouve une petite perle qui cache bien son jeu. La façade, un peu défraîchie, de l'hôtel ne paie pas de mine mais dès que l'on passe devant la porte cochère, on est tout de suite attiré par la cour intérieure jaune et les balcons fleuris qui forment un contraste saisissant avec le reste du quartier. Am Brillantengrund offre un vrai puits de lumière au calme pour son restaurant en plein air, ouvert à tous et pas uniquement aux clients de l'hôtel. Le lieu est parfait pour un goûter (leur carte comprend de nombreux jus maison et un cheesecake tout à fait délicieux) mais si vous souhaitez y déjeuner, une cuisine philippine aux prix très raisonnables vous attend (nombreuses options végétariennes et vegan disponibles). Paiement par carte possible (sans montant minimum) et WiFi à disposition.
Deli Bluem (8e)
Je vous ai déjà parlé de cette adresse pour
son brunch le week-end : il se trouve qu'elle possède une annexe dans le Volkskundemuseum, le musée des traditions populaires, dans le très charmant palais Schönborn. Dans le jardin à l'arrière, quelques tables sont installées, au soleil ou à l'ombre des arbres. L'endroit n'est pas très fréquenté (c'est dommage car ce musée est très intéressant) ce qui en fait un point de chute très calme. La carte est très axée produits naturels, ce qui s'accorde parfaitement avec le cadre nature. En plus, du WiFi est disponible gratuitement. Le seul point noir, ce sont les horaires d'ouverture : le café ferme habituellement à 17 h, en même temps que le musée. Et si vous ne souhaitez pas mettre la main au porte-monnaie, vous pouvez toujours vous installer dans le parc Schönborn à côté, tout aussi agréable.
Altes AKH (9e)
L'ancien hôpital de Vienne a été reconverti en un campus universitaire et la cour de l'un de ses bâtiments est un lieu de détente pour les Viennois, étudiants ou non. Plusieurs cafés et bars s'y sont installés et aux beaux jours il est très agréable de venir y boire un verre au calme... du moins relativement, car elle abrite de nombreuses aires de jeux et les parents y amènent volontiers leurs enfants. Cela fait partie de ces endroits où l'on n'a plus vraiment conscience du temps qui file, le tumulte de la vie est laissé à l'extérieur des murs et on profite simplement des terrasses ombragées aux ambiances différentes : typiquement autrichienne au
Stiegl Ambulanz ou un peu plus tropicale et bord de mer du côté du
Salettl, avec ses palmiers et son sable. Il est aussi tout à fait possible de venir profiter de l'endroit en s'arrêtant sur les pelouses ou l'un de ses bancs sans consommer, évidemment. La cour de l'AKH est un lieu très versatile qui accueille notamment un des marchés de Noël l'hiver.
Statt Beisl - WUK (9e)
Restons dans le 9e arrondissement mais avec une ambiance radicalement différente. Le WUK fait partie de ces endroits alternatifs viennois aussi attachants que déroutants : à la fois centre culturel et salle de concert, il abrite aussi une école, des bureaux... et donc un Beisl, un restaurant en self-service avec de nombreuses tables dans sa cour intérieure. Le lieu a définitivement un cachet qui lui est propre, très bohème, avec les murs de briques où quelques graffitis apparaissent, le lierre qui monte à l'assaut des bâtiments... Il possède une large offre de boissons, notamment de bières, dont une dizaine à la pression qui changent régulièrement. Les prix sont plutôt abordables et la clientèle jeune et arty. Par contre j'ai été un peu déçue de leur carte de restauration : alléchée par leur burger au beurre de cacahuètes, je l'ai trouvé complètement quelconque et peu fameux (pour un prix, cette fois, guère
friendly). Alors pour boire un verre, sans hésitation, pour manger, avec réserve. En plus, il y a du WiFi gratuit !
Jausen Station, parc de Schönbrunn (13e)
Le parc de Schönbrunn est tellement immense qu'il y abrite des petites pépites (saviez-vous qu'on y trouvait notamment une piscine ?) qui restent méconnues des millions de visiteurs s'y pressant chaque année. C'est le cas de Jausen Station, un café (plutôt orientée luxe), à deux pas de l'entrée de la Meidlinger Tor (très peu empruntée, ceci expliquant cela) et à l'abri des regards par de nombreuses rangées de haies (c'est un peu un labyrinthe pour le rejoindre d'ailleurs). Ce café est une annexe du groupe possédant notamment le café Landtmann, d'où les prix un peu élevés. Mais la qualité est là (leur Kaiserschmarrn est divin, notamment celui aux myrtilles) et la vue... On a l'impression d'être à la campagne (chose que je dois dire à peu près tout le temps à propos de Vienne mais là c'est particulièrement de circonstance avec les oiseaux qui chantent et la vue sur la pelouse). Cerise sur le gâteau, il y a même du WiFi gratuit !Bonus : Salonplafond (1er)
J'ai longtemps hésité avant de mettre cet endroit dans la liste car on ne peut pas dire que j'ai vraiment eu une expérience très positive, et ce les deux fois où j'y suis allée. Les prix sont très chers, de manière un peu exagérée je trouve, et je ne le recommanderais pas vraiment pour y manger. Mais le restaurant possède une terrasse au calme à l'arrière et surtout une grande pelouse où sont installées quelques chaises (mi-avril quand j'y suis allée cette partie n'était pas encore accessible mais en juin si) qui doit être très agréable. La terrasse est malheureusement plongée dans l'ombre une partie de l'après-midi. Quant à la carte, même les boissons y restent assez chères, et le service n'est pas terrible : on s'est trompé sur ma commande, pourtant notée sur un calepin, et leur limonade maison fait partie des pires que j'ai pu boire, sans aucune saveur. Pourquoi vous en parler alors ? Parce que le lieu est quand même chouette et que peut-être vous aurez une meilleure expérience que moi. Pour ma part, je ne suis pas certaine d'avoir envie d'y remettre les pieds pour donner raison à l'adage "jamais deux sans trois".