Puisque maintenant, Marichéri est le biloute de notre primeur, le pote en ch’ti, j’ai pensé à faire un top 10 sur les régionalismes différents entre mon sud-ouest natal et le ch’nord. A côté de ça, les faux-amis du français à l’anglais et vice versa, c’est du pipi de chat. Je ne parlerai évidemment pas des chocolatines, parce qu’il n’y a pas de débat. Ce n’est pas parce que les trois quart de la France (y compris ce parisien de Marichéri) disent n’importe quoi et confondent avec un pain au chocolat (allez y, mettez un bout de chocolat dans votre pain, pour voir si ça ressemble à une chocolatine…) que je vais céder. Non mais. Bon cela dit, je suis novice dans le Nord, je ne maîtrise pas encore, je me suis faite aider par Google et le ch’ti pour les nuls ( sur la photo). Je préviens aussi les ayatollah du régionalisme d’un côté comme de l’autre qui voudraient me tomber dessus parce qu’ils trouvent à redire, c’est juste un top 10 pour s’amuser, pas un lexique sérieux ou une étude universitaire sur les spécificités linguistes. Et si vous m’ennuyez, même si je les ai rangées au dessus, je n’hésiterai pas à dégainer l’arme lourde les chocolatines!
10- Je me suis faite avoir la première fois, il y a très longtemps, alors que je faisais mes courses dans supermarché dunkerquois quand j’étais étudiante. J’ai demandé à la caissière éberluée une poche. Elle n’avait que des sachets. Ou pour les gens situés entre le ch’nord et le sud ouest (j’en connais…) des sacs plastiques.
9-donc maintenant, Marichéri est joyeusement accueilli au marché par un tonitruant salut biloute . C’est assez familier et amical. En gros, c’est salut mon couillon. J’en profite pour rappeler que couillon n’est absolument pas grossier dans le Sud Ouest, c’est affectueux. D’ailleurs vous connaissez peut être cette inénarrable blague du Sud Ouest: qu’est ce qui est vert, pousse sur les arbres, tombe à l’automne, commence par F et finit par N? Une feuille con. C’est là que je me dis que quitte à faire dans le chauvinisme régionaliste et linguistique, j’aurais dû me contenter de parler de chocolatine…
8-justement, puisqu’on est en plein dans le language élégant quoique fleuri, il semblerait que le boubourse nordique soit aussi affectueux que le con gascon. J’insiste, ça n’a pas du tout la même connotation dans le Sud Ouest que dans le reste de la France.
7-chez moi, on n’utilise rarement une serpillère, on lui préfère une gueille. Alors que dans le Nord, on a des wassingues. Curieusement, le résultat est le même, j’ai essayé.
6-pour rester dans le même thème, la première fois que j’ai hurlé aimablement demandé « marche pas dans le bourrier » à Maricheri, il a été un tantinet interloqué. Je passais le balai, et je faisais évidemment allusion au petit tas de saletés que j’étais en train de ramasser. Alors que si on avait déjà été installé dans le Nord, je lui aurais sûrement dit de ne pas marcher dans le crapet.
5-d’après Google (qui est mon ami) dans le ch’nord on dit à l’arovoyure, là où dans le Sud Ouest, on lancera plutôt un retentissant Adishatz. Il semblerait qu’on puisse se contenter d’au revoir entre les deux…
4-mon grand-père parlait souvent de son unique petit-fils (au milieu d’une troupe de petites-filles) en disant « mon drôle » alors que si il avait été Ch’ti, ça aurait été « min tiot ».
3-je ne résiste pas au plaisir de replacer une expression Ch’ti que je viens de découvrir et qui m’a enthousiasmée (je l’ai déjà casée dans un autre billet, tellement elle m’a plu): une moule cuite. Soit un caoueque. Mes enfants m’informent que un pauvre débile, ça le fait aussi…
2- certes, il fait toujours un temps radieux dans le Sud Ouest, mais parfois, rarement que plau a faysses. Alors que de temps en temps dans le Nord, il fait plus que dracher, il va querre des cats pourris. Ou il pleut à verse.
1- je termine logiquement par une interjection gasconne qui pourrait beaucoup me servir si un ch’ti essaie d’entamer la conversation dans sa langue: quésaco? Ce à quoi il risque de me repondre en local: kok te toule? Ou plus sobrement en français: quoi?