J’adore le foot, depuis toute petite (moins que le rugby certes, mais je ne suis pas sectaire). J’ai applaudi mon père sur tous les terrains de division perdue de notre department. J’ai suivi avec passion et ma maman totalement déchaînée, les aventures de l’équipe de France depuis un certain match contre l’Allemagne dont la simple évocation fait encore pleurer des tas de gens. J’ai co-organisé le tournoi de foot de mon lycée, j’y ai plus ou moins coatché l’équipe de ma classe, si on peut qualifier mes hurlements hautement techniques (cours, mais cours, passe….noooon pas là!) de coatching. Aujourd’hui, je regarde toujours le foot. Je suis tous les matchs de la coupe du monde avec ma fille qui a pleuré à chaudes larmes il y a deux ans pour la finale perdue de l’euro…bref toutes ces pubs qui se croient drôles alors qu’elles sont juste désespérément sexistes sur les femmes et la coupe du monde, ça m’énerve un chouïa.
Selon ces professionnels du marketing, les pauvres petites femmes dépérissent, hagardes, abandonnées, délaissées pendant toute la coupe du monde. Il faut vite les sauver, en leur vendant n’importe quelle merde, rose de préférence du rêve. C’est sûr, aucune, absolument aucune ne peut avoir de envie de regarder un match, ou alors c’est juste pour admirer les mollets des joueurs ou leur coupe de cheveux, pas leurs dribbles ou leurs reprises de volées (en même temps, de ce côté, avec l’équipe de France, on est tranquille, vu comme ils jouent…). De toutes façons, c’est évident, les femmes n’y connaissent rien en foot, alors …non mais, la règle du hors jeu, c’est pas de la physique quantique non plus, connard! Les publicitaires à la vivacité d’esprit d’une moule cuite et au sexisme préhistorique commencent très légèrement à m’agacer. Je passe sur la pub russe qui incitait les femmes à coucher avec le premier cretin venu sachant taper dans un ballon dans le seul but de se reproduire pour gagner un burger, ou la pub mexicaine pour des petites culottes vibrantes reliées aux matchs pour que les femmes puissent enfin connaître l’extase pendant la coupe du monde. A ce niveau, c’est psychiatrique…
Non mais je suis de mauvaise foi aussi, les publicitaires ne prennent pas que les femmes pour de pauvres connes juste bonnes à faire la vaisselle en rêvant d’une nouvelle manucure. Ils traitent aussi les hommes de débiles profonds incapables de faire autre chose que de boire de la bière affalés comme des éléphants de mer alcooliques en bramant devant leur télé. C’est beau quand même cette vision du couple: une oie permanentée et un porc dégénéré incapable de penser à autre chose qu’à son équipe favorite, bref une paire de lobotomisés coincés dans les années cinquante. C’est triste pour les publicitaires en fait, ils ne doivent pas rigoler tous les jours. Ils doivent aussi être célibataires depuis pas mal de temps…et avec des idées comme ça, ça risque de durer. Ou alors le problème, c’est justement qu’il n’y a que ça qui dure chez eux…oops, je tombe à leur niveau (pour ceux qui n’ont pas compris mes sous entendus subtils et pas du tout graveleux, je n’expliquerai pas. Ma maman et la maman de Marichéri me lisent. Marichéri aussi mais lui, ça le fait rire).
Et puis franchement, pour des gens qui se croient malins en se moquant des femmes et du foot, ils ne doivent pas souvent aller au stade, ces génies du marketing. Parce que si ils y mettaient les pieds, ils verraient non seulement des équipes féminines qui pourraient donner des leçons à leurs collègues masculins (un exemple au hasard: à l’olympique lyonnais), et des femmes plein les tribunes, y compris pour cette coupe du monde. Alors, les pubs sexistes et le foot, ça suffit, espèces de sombres néandertaliens anachroniques!