J’aime bien comme titre ça sonne bien juste pour dire que je ressors une ancienne colère à destination des niveaux qui sont arrivés depuis mardi et commencent un chouïa à me taper sur les nerfs. Vous savez, ceux qui sont persuadés qu’il savent tout, absolument tout et mieux que tout le monde. À la limite, c’est leur problème (et éventuellement celui de leur psychiatre, parce que bon…) mais ils sont tellement contents de leur omniscience supposée qu’ils tiennent à partager avec la terre entière, dont moi. C’est gentil merci, mais c’est vraiment pas la peine.
De toute façon ils perdent leur temps, qui est forcément plus précieux que le mien, puisque je ne les écoute pas. Ça les chagrine vivement, alors ils insistent. Lourdement. Je suis sûre que vous voyez le genre de personnes dont je parle, ces know-it-alls sont partout. Vous savez, ceux qui n’ont pas d’enfant, mais qui ont un petit neveu qu’ils voient une fois par an ou un collègue qui a des enfants, et qui viennent me dire à quel point je suis une mauvaise mère et ce n’est pas comme ça qu’il faut faire. Ils m’ont expliqué comment accoucher correctement aussi. Ceux qui viennent me raconter la vie en Angleterre parce qu’ils ont fait un échange scolaire super au collège, il y a 35 ans. Ceux qui me démontrent que je suis nulle, je ne sais pas du tout ce que ça implique de s’expatrier. Eux, ils savent, ils sont déjà partis en vacances à l’étranger. Ceux qui me disent que non, le brexit (puisque c’est de là que c’est parti), ce n’est pas du tout ça. Ils savent, ils ont entendu la fin d’un reportage sur leur radio locale de trifouilly les oies. Ceux qui prennent sur eux de me donner des conseils puisque je m’y prends très mal pour élever 5 enfants. Ils savent, ils ont eux-même trois poissons rouges et ça se passe très bien. C’est parce que je ne sais pas m’organiser que j’ai l’air fatigué. Ben non, c’est vous qui me fatiguez avec vos jugements et vos conseils bidons. Connards.
Généralement, c’est les mêmes à chaque fois. Ils ne s’arrêtent pas là d’ailleurs. Ils ont des avis médicaux. Si vous êtes malades, ils vous diront comment vous soigner. Certes, ils ne sont pas médecins, mais ils ont vu une émission où on parlait de cette pathologie. Une émission de jardinage. Ils ont des avis économiques. Ils ne savent pas ce que c’est exactement l’inflation, mais ils savent comment y remédier et pourquoi. Ils ont lu le papier d’un enfumeur quelconque qui lui-même ne sait pas compter. Ils savent tout et ont une opinion sur tout. Ben justement, puisque vous savez tout, il serait peut-être temps de vous rendre compte qu’une opinion n’est pas un fait, qu’ un avis personnel n’est pas une vérité universelle. Et qu’il n’y a pas de honte à dire je ne sais pas. Il n’y pas de honte à se renseigner, à écouter ce que des experts ont à dire avant de proférer votre ramassis d’insanités. Il n’y a pas de honte à ne pas s’intéresser à tous les sujets non plus. Il n’y a pas de honte à admettre qu’on peut avoir tort. Non parce que là, franchement, on frôle le charlatanisme. Désolée, mais je préfère écouter un vrai spécialiste plutôt que de suivre les conseils de la voisine d’un collègue qui connaît une tisane qui soigne la calvitie et les cors au pied. Je refuse d’écouter les avis économiques du cousin Maurice, qui est éleveur d’escargots et a des supers placements dans la laitue, et je hurle de rire devant les théories « scientifiques » des astrologues. Pour (mal) traduire un de mes stand up préférés, Dara O’ Briain, ce n’est pas parce que la science n’explique pas tout qu’il faut que vous bouchiez les trous avec les premières âneries qui vous passent par la tête. Et bien voilà, c’est ce que font les know-it-alls sur tous sujets. C’est insupportable.
Alors j’insiste, comme vous pour bien faire passer le message, chers chieurs finis know-it-alls, mais vraiment il n’y pas de honte à ne pas tout savoir sur tout. Il n’y a pas de honte à savoir se taire. Et surtout, surtout, il n’y a pas de honte à me foutre la paix, merci.