Inde, seconde partie

Mes deuxième et troisième jours en Inde, j'ai décidé de poursuivre mon exploration en me risquant davantage à pied, ce qui n'est pas chose facile en raison du trafic et de la foule qui vont et viennent sans interruption.
Inde, seconde partieScène de rue typique à Pune
Il y a quelque chose d'assez incroyable à marcher dans ces rues bouillonantes d'activités. Des enfants jouent pieds nus au cricket, des femmes vendent des fruits assises sur le sol en tenues traditionnelles, les motos et scooters fusent à toute allure en passant à quelques centimètres des piétons, obligés de marcher sur la route, les rares trottoirs étant pris d'assaut par les deux roues ou des étalages colorés de vêtements, fruits, légumes ou fleurs.
Inde, seconde partieRuelle
Tous les sens sont en éveil : Avec le bruit des klaxons et des moteurs, les odeurs tantôt enchanteuses d'encens ou de cuisine, voire nauséabondes d'égoûts et d'excréments, et l'oeil attiré à droite et à gauche par toutes ces couleurs, ces textures, ces scènes surprenantes à chaque coin de rue... On ne s'en lasse pas et on est toujours sur le qui vive !
Inde, seconde partieFacade dans la vieille ville
Mon temps et mes déplacements étant limités, je me suis concentré sur la visite de quelques temples à proximité de mon hôtel. Pour vous donner une idée, le second jour, un taxi m'a emmené en 50 minutes dans la vieille ville (distance de 3,5 kilomètres !) après une attente d'une demie-heure,  et j'ai fait le retour à pied en 45 minutes... Pratiquement trois heures dehors par 37-40 degrés pour seulement 7 kilomètres parcourus.
Inde, seconde partieTemple Lal Mahal dans la vieille ville
La plupart des temples sont ouverts sur les côtés, ce qui permet d'entendre les chants et de voir ce qui s'y passe sans risquer de déranger les gens à l'intérieur.
Inde, seconde partieTemple Jangi Maharaj, où les quelques personnes présentes chantaient en continu
Inde, seconde partieMini temple pour Ganesha, le dieu à tête d'éléphant
Sur les routes, on voit toutes sortes de choses impensables en Europe ou aux USA... Par exemple, mon chauffeur a volontairement pris une bretelle d'accès à un boulevard à contresens, alors que des dizaines de motos et véhicules arrivaient face à nous !
Heureusement, il a utilisé LA méthode qui vous donne l'immunité en Inde dans ce genre de situation : Le klaxon ! Si vous voulez passer en force entre deux véhicules ou prendre une rue à contresens, il suffit de klaxonner à fond et les gens s'écartent. Facile, non ?
Voilà une petite vidéo pour vous donner une idée de l'anarchie dans les rues, avec les piétons qui se faufilent au milieu :

J'ai dû traverser la rue que l'on voit à la fin de la vidéo ci-dessus, et j'ai eu à attendre deux minutes sur un petit terre-plein au milieu, avec scooters et motos qui passaient à fond à moins de cinquante centimètres devant et derrière moi... Ce fut long, il fallait avoir le coeur bien accroché !
Du coup, ma tactique était de trouver des locaux qui voulaient traverser, et de les suivre en train de zigzaguer au milieu des véhicules, car il n'y a aucune autre option. Après quelques jours en Inde, on s'y habitue et tout ce désordre s'avère être en fait assez bien organisé, vu que tous les chauffeurs et piétons sont devenus experts en la matière...
Inde, seconde partieVache aux cornes oranges en pleine rue
J'ai même eu droit à une promenade en deux roues lors de mon dernier soir sur place, car mes "élèves" voulaient m'inviter au restaurant pour me faire goûter à plein de spécilaités locales. Je me suis régalé, et j'ai eu le droit aux frissons de passer à vingt centimètres des autres véhicules dans le traffic...
Inde, seconde partieDes couleurs encore et toujours...
Je pourrais pratiquement écrire un livre sur le sujet tellement il y aurait de choses à raconter sur l'Inde... Je ne pense pas que je pourrais y vivre, mais vivre une semaine de dépaysement de la sorte est super enrichissant, et pour l'amateur de photographie que je suis, c'était le pied total avec toutes ces textures, couleurs et contrastes :
Inde, seconde partieDans un slum, poubelles qui s'accumulent sur les toits... Regardez comme les gens sont bien habillés ! Malgré la pauvreté, les Indiens sont tous habillés avec de superbes tenues traditionnelles ou en chemises... Ce n'est pas le pays du textile pour rien !
C'est en visitant d'autres horizons que l'on apprécie davantage encore notre quotidien d'occidentaux. Car même si j'ai été accueilli comme un prince, avec un chauffeur personnel (sytématiquement en retard), une personne qui me servait café et repas en gants blancs au bureau (!!!), il est clair que rien n'est facile là bas. 
Inde, seconde partieA l'hôtel, tous les véhicules qui arrivent sont contrôlés pour être sûr qu'il n'y a pas de bombe à l'intérieur ! Je devais ensuite passer au détecteur de métaux et mon sac au scanner avant d'entrer dans l'hôtel, et pareil dans les centres commerciaux !
La pauvreté évidemment saute aux yeux partout, les infrastructures sont des années en retard, et globalement rien ne fonctionne correctement. Si vous allez en Inde, il vous faudra être extrêmement patient et compréhensif. 
Attendez vous à devoir choisir 4 ou 5 options différentes de repas car la plupart des choses au menu ne seront en fait pas disponibles. Si on vous donne une heure de rendez-vous, attendez vous à ce qu'il y ait 30 à 45 minutes de retard, et ainsi de suite, car tout semble difficile quoiqu'il en soit. Rien ne marche du premier coup, et rarement du second coup.
Inde, seconde partieIntersection colorée
Le clou pour moi est que je n'ai jamais réussi à avoir de l'argent liquide local, car à l'aéroport de New Delhi un premirer bureau de change m'a dit qu'il n'avait pas de roupies (!!!), et le second voulait me prendre 10 dollars de commission pour changer 20 dollars en roupies... J'ai donc fini par abandonner et ai tout payé en carte, ce qui ne marchait pas environ six à sept fois sur dix !
Inde, seconde partie
Mais l'expérience valait le très long déplacement, et je serais ravi d'y retourner un jour. Juste pour ce sentiment indescriptible d'être complètement perdu au milieu d'un monde totalement différent (les photos parlent d'elles mêmes), dont les règles semblent incompréhensibles, mais où les gens nous acceuillent à bras ouverts, nous font goûter à leur cuisine, s'assurent de notre bien être, de nôtre sécurité, le tout avec une générosité tout simplement énorme.
J'ai formé plus de 300 personnes ces deux dernières années, et c'est la première fois que j'ai été invité au restaurant par mes élèves, et la première fois que je repars avec des cadeaux, preuve de l'hospitalité unique dont mes hôtes Indiens ont fait preuve :
Inde, seconde partieGourmandises reçues en cadeau par mes "élèves" !
Voilà donc pour ce très beau voyage. Même si je n'ai vu que les rues, que mes visites ont été limitées, je suis vraiment content de l'avoir fait, et espère que mon activité professionnelle contunera de me proposer des opportunités de découvertes inattendues comme ce voyage en Inde !