Je m'avais jamais mis les pieds en Asie, c'est donc une grande première, et je dois avouer que rien n'aurait pu me préparer à une telle aventure.
La première étape du voyage consistait à arriver vivant à l'hôtel. Car ce qui frappe d'emblée le nouvel arrivant, c'est l'anarchie complète du trafic, constitué à 70% de motos et scooters, 20% de petites voitures, et 10% d'un peu tout le reste.
Ca part dans tous les sens, ça klaxonne à tout va, les feux et les sens interdits sont là pour faire joli, et il faut ajouter à tout ça les piétons, chiens et chèvres qui traversent au milieu de marées incessantes de véhicules sans la moindre hésitation.
J'ai cru mourir 4 ou 5 fois avant d'arriver à l'hôtel, mais finalement tout s'est bien passé.
Je comprenais alors les retours trouvés sur internet d'occidentaux terrorisés qui passaient leur séjour cloitrés à l'hôtel sans oser sortir. Car marcher dans la rue est aussi un challenge, et traverser la moindre route demande de passer au milieu de tous ces véhicules, ce que les locaux font sans sourciller...
Heureusement, mon client avait anticipé : J'ai un chauffeur qui vient me chercher à l'hôtel pour m'emmener au bureau, et trajet inverse le soir. La grande classe !
Sauf que je ne peux pas me contenter de faire ces trajets sans partir à l'aventure moi même. Donc dès le premier soir, je décide de quitter l'hôtel et de partir voir un temple qui se trouve le long de la même rue, donc pas de route à traverser, parfait pour une initiation en douce.
C'est donc par 40 degrés un lundi en fin d'après midi que je m'attaque aux rues de Pune, ou ce qu'il en reste par endroits :
Et j'arrive donc au temple Chattushringi, qui est au pied d'une colline. Les gens grimpent les escaliers pieds nus, ce qui semble être la coutume.
L'atmosphère est ultra calme, à l'opposé du bruit incessant du trafic quelques mètres plus loin. Les gens vont et viennent doucement, se reposent, chantent. Peu d'entre eux me prêtent attention, bien que je sois le seul occidental de sortie, ce qui me convient parfaitement.
Au pied du temple, des filles vendent des fleurs que les fidèles peuvent aller déposer à l'intérieur. C'est coloré, contrasté, un vrai plaisir pour photographe :
Je range mon appareil photo avant de prendre le chemin du retour, car me promener matériel au cou me semble peu approprié dans un pays où 60% de la population vit avec moins de 90 dollars par mois. D'ailleurs, la pauvreté est partout est extrêmement frappante, bien plus que ce que j'avais pu voir en Afrique du Sud, en Namibie ou à Detroit.
C'est d'autant plus surprenant que toutes les grandes entreprises high-tech ont des grandes tours flambant neuves façon Silicon Valley, et juste à leur pied il y a ça :
Il faut dire qu'un ingénieur Indien touche dans les 8000 dollars par an... Ce que le même ingénieur peut facilement gagner en un mois aux USA. Pas surprenant donc de voir les flux migratoires de l'Inde vers les US !
Pour vous donner une idée, 70 à 90% des gens que je forme aux USA sont d'origine indienne - que ce soit au Texas, à Washington DC ou à San Francisco. Je connaissais déjà donc bien l'accent et certaines particularités culturelles.
Mon expérience de la rue ce premier soir me donne envie d'en voir plus et de pousser mes explorations un cran plus loin les soirs suivants... C'est absolument dingue et je ne peux donc pas m'arrêter en si bon chemin, donc je vais continuer mes sorties et vous raconter tout ça dans de futurs articles... A suivre donc !