Je me fais silencieuse depuis quelques mois. Je suis un peu perdue dans ma tête, mélangée dans mes feelings, cette envie de tout partager une dernière fois avec vous et de tout garder pour moi en même temps, égoïstement, parce que ça finit bientôt et que j'utilise toute mon énergie à savourer le moment. Il s'est passé une foule de choses depuis le dernier billet. Les anniversaires des enfants, notre petit Noël, la visite de nos amis de Québec en décembre avec qui nous avons passé un merveilleux moment et à qui c'était tellement agréable de faire visiter les environs. Il y a aussi eu la confirmation de la destination de notre prochain déménagement et la petite tempête que cette nouvelle a apportée avec elle, notre court passage au Canada au début du mois d'avril, le count down des trois derniers mois qui est entamé... C'est beaucoup en si peu de temps. Et à travers tout ça, on fait de notre mieux Daniel et moi, individuellement et ensemble. Nous essayons de garder le cap et de traverser cet océan d'incertitudes, d'excitations, d'appréhensions, de petites et de grosses vagues, de la façon la plus douce et positive possible pour les enfants. C'est tellement important. Nous avons de bonnes étoiles, je suis confiante que tout ira bien et qu'on fera de notre prochaine destination une autre belle aventure, mais d'ici là je crois que le plus beau cadeau qu'on peut se faire est d'apprécier et de profiter de nos derniers moments européens au maximum. J'ai déjà écrit ça ici, je le redis encore... C'est fou comme on ne voit et ne ressent plus les choses de la même façon lorsqu'on sait que c'est bientôt fini.
Sur ma liste de choses à voir avant de partir, il y avait la ville de Bonn qui est l'ancienne capitale fédérale du pays, située à environ 25km de Cologne et au bord du Rhin. C'est aussi la ville qui a vu naître le très populaire compositeur Ludwig van Beethoven et où ce dernier a passé les premières 22 années de sa vie. Je voulais voir Bonn, mais pas n'importe quand, en avril, alors qu'elle nous fait cadeau de ses arbres de fleurs de cerisiers au summum de leur beauté. Je voulais avoir la chance de voir cette fameuse allée recouverte de nuages roses et spécialement d'y flâner tranquillement avec ma Lili, qui aime autant que sa maman, la beauté et la douceur des fleurs.
J'avais exactement cette vision précise et quand j'ai une vision ou un but si clair, je n'ai pas le choix de me donner toutes les chances possibles pour que ça puisse se produire. Nous nous sommes levés à 5h00 ce samedi matin là. Fous comme ça! Heureusement, j'ai un homme qui comprend, apprécie et partage aussi ma quête intense du "moment idéal". La lumière feutrée d'un lever de soleil, le son des oiseaux qui chantent, l'odeur des premières fournées de pains des boulangeries qui flotte dans l'air, les rues encore endormies où les enfants peuvent courir, gambader ou même danser sans avoir peur de se perdre dans la foule... Toutes ces petites choses qui transforment un moment! Les détails peuvent tout changer lorsque tu leur portes attention. Qu'on soit en plein centre-ville, sur une plage de galets où au pied d'un château, c'est comme ça que j'ai l'impression qu'on s'approprie vraiment un endroit et qu'on s'en imprègne totalement pour en faire une expérience, un souvenir.
Avril tire à sa fin et le printemps lui s'installe pour de bon. La saison est magnifique ici, tout reprend vie, la nature est belle et par le retour des temps doux et du soleil, elle nous fait redécouvrir les différents plaisirs et petites merveilles que nous avions un peu oubliés le temps d'un hiver. Les changements de saisons, le renouveau... ça fait tellement de bien. Il y a quelque chose de rassurant avec le retour des belles saisons. Comme les fleurs de Bonn au printemps. Ce petit bonheur, il revient toujours.