C’est quoi le Munda Biddi?
« Munda Biddi signifie chemin à travers la forêt dans la langue autochtone Noongar »
Le sentier Munda Biddi est une expérience de cyclisme unique : C’est le plus long parcours VTT au monde. Un sentier en terre de 1000km en pleine nature entre Perth (Mundaring) et Albany, dans le sud-ouest de l’Australie. Une piste cyclable tout-terrain longue distance, hors route, à travers un paysage naturel non aménagé.
A chaque étape, le sentier offre des expériences différentes. Traverser un large éventail de paysages forestiers et côtiers, longer des lacs et des rivières, surprendre des animaux sauvages, découvrir la culture aborigène…
Le sentier Munda Biddi est proposé en 9 sections. Les sections (entre 75 et 150km) se décomposent en 3 ou 4 étapes. Le cycliste fait donc son propre choix de distance à effectuer chaque jour.
J’ai testé une partie du parcours… à l’arrache, comme d’hab !
Je n’avais pas mesuré le côté exceptionnel et unique au monde de ce chemin avant de mettre le nez dans la brochure. Je ne peux pas passer à côté de cette expérience incroyable.
Nous sommes en route vers Perth et nous avons déjà dépassé 5 sections du trail. Il faut vite se décider et s’organiser. J’ai un avantage, j’ai déjà acheté un VTT d’occasion que nous transportons à l’arrière du camping car. Il ne me reste plus qu’à prendre quelques notes sur l’itinéraire et c’est parti.
Faire l’intégralité, ce n’est pas possible car il faut entre 15 et 30 jours. Mais je dois pouvoir faire une section complète, c’est à dire 3 étapes en 1 journée.
Le départ est difficile…
Il faut déjà trouver le point de départ : Jarrahwood !
On se lève donc très tôt pour me laisser le maximum de temps pour faire le parcours avant la tombée de la nuit. On galère à trouver le point d’intersection entre le chemin et la route. Jarrahwood c’est un tout petit hameau au milieu de la forêt. En plus je dois prendre le chemin à l’envers en remontant vers le nord donc le balisage est moins évident.
Bref ! J’emmène le minimum d’équipement pour être le plus rapide possible. Je n’amène pas mon appareil photo (ce qui explique le peu de photos) car il est trop lourd et fragile en cas de chute. Je pars donc au lever du jour en laissant Alice et les enfants avec un point de rdv à environ 70km dans le village de Donnybrook . C’est une journée idéale pour eux puisque que dans ce village il y a une aire de jeux gratuite et grande comme un terrain de foot : The Apple Fun Park!
Le chemin est très facile à trouver, le paysage est magnifique. Je croise quelque kangourous et émeus. Je les rejoins après 45 km en 2h30, c’est un parcours facile. Je ne peux pas m’arrêter là! Je veux continuer. A ce rythme, je serai au prochain point d’intersection entre la route et le chemin vers 16h.
Je mange un peu et je file avant de me refroidir…
L’après-midi, c’est l’enfer !
Je commence par de nombreux kilomètres contre le vent. Je n’avance pas et je m’épuise vite.
Puis le paysage change, c’est maintenant une succession de montées très raides sur des coteaux puis de longues descentes abruptes et dangereuses à cause des gravillons puis de nouveau la montée… et ainsi de suite, je m’épuise !
J’entre ensuite dans la forêt de Wellington. C’est le même relief mais avec le chemin en sable avec des petits virages et des racines impossibles à franchir sur le vélo. Je dois pousser le vélo pour avancer.
Le temps passe trop vite! J’ai du mal à me repérer (je n’ai pas de carte). Le chemin est mal balisé, je fais des kilomètres en plus pour rien. Je traverse des routes et je ne sais pas si c’est celle de mon rendez-vous avec ma petite famille. J’arrête une voiture, je me renseigne…
Le verdict tombe : Je suis encore loin de mon arrivée. Je ne pourrai pas être à 16h à mon rdv! Ils vont s’inquiéter ! Je n’ai pas de téléphone. Mon nouvel objectif est d’arriver avant la nuit.
La course contre la nuit !!!
A partir de maintenant, je dois me surpasser pour boucler au plus vite le parcours avant la tombée de la nuit . Je rencontre par chance une sortie VTT scolaire avec un moniteur. C’est rassurant car j’ai pu donner ma position à un expert du secteur. Je lui explique mon point de rdv avec le camping car et ma famille. On ne sait jamais, en cas de problèmes!
Il me conseille un autre chemin pour rejoindre la route plus vite mais nous avons un pacte avec Alice. Ne jamais improviser et sortir de l’itinéraire prévu. C’est une règle de base en cas de problème. Comment me retrouver si je me casse la jambes et que je suis en dehors de notre plan?
Je commence à avoir des crampes. Il faut donc ralentir et pousser moins fort sur les pédales pour continuer à avancer. Je suis en mode Warrior ! Je dois sortir de cette maudite forêt avant la nuit. J’ai toujours l’impression d’arriver à la route et d’entendre des voitures mais à chaque virage c’est une déception: Oh PU¨¨, c’est pas encore là !
Enfin la délivrance !
A 17H30, j’arrive enfin à une route mais il n’y a personne pour m’attendre ! Et pour cause! La route est en travaux et le tracé du chemin a été modifié. Alice ne sait pas où me retrouver. Heureusement ils sont aux aguets et me voient sortir de la forêt et foncent me retrouver. Je suis épuisé, mon compteur indique 115km ! C’est gagné!
Mon ange gardien
Je charge le vélo à l’arrière du camping-car quand un pick-up s’arrête à notre niveau. « All is ok? » C’est le moniteur de VTT qui s’est inquiété de mon sort et viens prévenir Alice de mon arrivée prochaine. Au top! merci !
Bilan :
J’ai parcouru plus de 10% du Munda Biddi, je suis fier de moi, je me suis dépassé!Je comprends mieux la description de la section : « Challenging sections of Trail in and around Wellington National Park ». C’était la section la plus difficile des 1000 km! 😉
Toi aussi tu as déjà testé ce parcours en Australie? Partages avec moi tes expériences!