A la demande générale d’au moins trois gentilles copines, je me décide à vous montrer la cuisine rénovée du petit requin, le avant/après. Ce n’est pas tout à fait fini, il nous reste à mettre les stores, et on attend toujours la hotte. Elle s’est perdue en passant les alpes apparement. Je reste calme…ça fait juste 6 semaines qu’elle devrait être arrivée. A mon avis pour venir d’Italie, elle passe par l’Australie. À cloche pied. Enfin bon à part ça, on a une cuisine, et c’est la joie.

Bon, il va falloir être gentil avec moi, je n’ai jamais faire de billet déco et je n’y connais rien. Je n’ai pas la prétention d’avoir bon goût, j’ai des goûts, divers et variés et je comprends tout à fait qu’on ne les partage pas. Je ne cherche pas à donner de conseils déco à quiconque, j’en serais totalement incapable et je pense que c’est trop personnel, chacun ses idées. C’est juste pour montrer la transformation entre le taudis répugnant que cette cuisine était il y a deux mois et maintenant. Ça me donne du courage pour le reste de la rénovation, en sachant que la cuisine était vraiment la pire pièce de la maison du petit requin. La salle de bain du premier était horrible mais utilisable, pas la cuisine. Voilà dans quoi on a débarqué:

Le charmant vieux (très vieux) couple à qui on a acheté a été très gentil: ils nous ont laissé leur torchon, seul élément propre de la cuisine. Il n’a jamais dû servir, jamais rien essuyer, ce qui est finalement une bonne chose puisque les placards se seraient effondrés tout seuls si ils n’avaient pas été tenus par plusieurs couches épaisses de poussière solidifiées à la graisse rance. Le carrelage, débarrasser de strates de crasse huileuse était en fait blanc, jaune et vert assez vif. Celui à côté de l’évier était au départ rouge. Si. Répugnant, à vomir, cauchemardesque, ne suffisent pas à décrire cette chose qui voulait se faire passer pour une cuisine.

Vous voyez le bas relief au dessus du radiateur coudé en fonte, celui qui fait l’admiration des chauffagistes (je ne juge pas, chacun ses passions)? Ben ce n’en est pas un, c’est plat. La crasse incrustée dans le mur a juste parfaitement dessiné le cadre qui a dû y rester pendant des décennies. Et encore tout ça, c’était la partie visible, avant que les ouvriers commencent à déblayer la pièce. On a découvert des strates et des strates de papier peint, mais aussi de carrelages muraux au petit bonheur la chance, des fausses cloisons, un conduit de cheminée déguisé en placard…il a fallu faire tomber le plafond, refaire la chape…un bonheur. Le carrelage blanc (on se comprend, blanc à l’origine) était posé sur deux couches de carreaux différents, il y avait une espèce de bande en biais bizarre derrière le placard du milieu, encore une autre sur le conduit de cheminée et j’en passe… comme si chaque génération avait rajouté une couche sans enlever (ni nettoyer) les précédentes. Et encore je n’ai pas tout vu, on avait bâché les portes et on ne mettait plus les pieds dans le chantier, ce qui ne nous a pas empêché d’avoir de la poussière partout.

Deux mois plus tard, après de multiples grosses problèms (coupure d’eau puis inondations, forage jusque dans le jardin, électricité qui saute, manœuvre qui se tranche un doigt, probablement de désespoir devant l’étendue du boulot…) et conversations techniques auxquelles je n’ai rien compris avec notre builder polono-ch’ti, on a une cuisine! On avait demandé une cuisine très claire et en L, l’architecte nous a donc logiquement proposé gris anthracite et avec un îlot. On a adoré. Il se trouve que c’est la même cuisine que chez lui, sauf le carrelage. Sa femme a choisi autre chose, contre son avis. Du coup, il s’est rattrapé en mettant ce qu’il voulait chez nous et encore une fois, on a applaudit son choix.

On n’a pu sauver qu’une petite partie des carreaux de sol d’origine…ils étaient cassés, raclés, mâchouillés, un massacre. Ils étaient aussi très verts…quand on cherchait, on a visité des maisons qui avaient des carreaux de ciment d’origine absolument sublimes. On a plutôt acheté une maison qui avait des carreaux de ciment d’origine absolument hideux. Heureusement, la maison du petit requin a d’autres avantages. On a poncé et repeint les encadrement de portes et fenêtres. On doit s’attaquer au radiateur. On est toujours en train de restaurer les portes, ce qui nous a permis de comprendre le carrelage jaune et vert. La couleur d’origine sur ces encadrements étaient donc vert sapin. Si. Et on a la très nette impression que les portes étaient dorées. Voilà, voilà. Je ne sais pas encore qui a fait construire cette maison (la secrétaire de marie est très sympathique et curieuse, elle fait des recherches pour nous), mais ils avaient des goûts très particuliers, et ils m’intriguent de plus en plus.

Il y a encore de la poussière partout dans la maison, le chantier se termine mais il a migré à l’étage, dans la salle de bain. Il faut percer des trous dans les murs d’un mètre épaisseur pour faire passer des câbles, c’est un bonheur. Mais à part deux ou trois petits trucs (et un grand dépoussiérage quand les trous seront rebouchés) dont cette fichue hotte, on peut considérer que la cuisine est finie. C’est la première pièce de la maison du petit requin à reprendre vie! Les chambres sont presque prêtes, la salle de bains du premier n’a pas l’électricité, mais elle est utilisable…ça progresse. Le petit requin résiste mais se transforme. Et pour lui faire plaisir et lui rappeler sa jeunesse, on a même mis du vert dans la cuisine, on a juste laisse le doré de côté. On va y arriver. Sûrement…