Thursday Thunder: Phyllis Schlafly, the ultimate feminist traitor

Publié le 08 mars 2018 par Pomdepin @pom2pin

Pour cette journée internationale des droits dont le concept même m’énerve, je ressors une colère contre une sombre cretine anti féministe, parce que les droits des femmes, c’est tous les jours qu’ils sont bafoués, déniés, attaqués et qu’il faut se battre pour, pas juste le 8 mars. D’ailleurs, pourquoi les droits des femmes? Être payé au même salaire à compétence égale, pouvoir sortir de chez soi sans se faire harcelé, avoir accès à l’éducation…ce sont des droits humains, human rights qui concernent tout le monde. Les femmes sont des humains comme les autres! Women are people too. Non mais. Enfin bref, revenons à Phyllis Schlafly, qui vient de mourir (je ne mets pas le lien de l’article du Times où j’ai découvert sa vie, il faut être abonné pour pouvoir le lire). Je ne soupçonnais pas l’existence de cette femme avant son décès, mais c’est une bonne chose, si j’en avais entendu parler, ça m’aurait contrarié grandement. Ou alors Phyllis souffrirait du syndrome de Stockholm… Dans ce cas-là, si c’est pathologique, je veux bien. Sinon, je suis assez d’accord avec la féministe Betty Friedan, qui était prête à incendier littéralement Phyllis. Et encore, c’est trop gentil.

Alors donc, Phyllis est une faciste démagogue américaine, née en 1924 à Saint Louis et qui, attention la précision est importante, a fait de brillantes études à Harvard et était avocate, mais n’avait visiblement aucun sens de l’ironie.  Il se trouve que c’était une militante républicaine, une activiste politique très impliquée et vociférante à faire passer Sarah Palin pour un modèle de sagesse et de tolérance bienveillante. Un vrai petit bisounours. Parce que Phyllis a été l’égérie du mouvement anti féministe. Voilà. Cette traitre arriérée, imbécile rétrograde, dangereuse maniaque populiste a lutté avec acharnement toute sa vie contre l’égalité entre les femmes et les hommes.  Elle était contre l’avortement, pour les femmes au foyer, contre le féminisme, pour que les hommes ne fichent rien à la maison et contre la pénalisation du viol marital. Un instant, je vais vomir et je reviens. C’est quoi, cette tarée? Elle prétendait que le féminisme était une invention démoniaque des femmes célibataires frustrées contre les valeurs traditionnelles américaines. Du coup, j’imagine qu’elle aurait préféré que je lui défonce la choucroute à coup de poêle à frire plutôt que de fer à souder, ça reste traditionnel. Cette sombre connasse, qui a donc payé ses études en travaillant (mais on ne va pas lui demander d’être logique, ça fatiguerait son petit cerveau confit dans ses certitudes religieuso-fachistes) était fière de dire que son mari n’avait jamais fait la vaisselle. Ben, elle non plus, elle a toujours eu une femme de ménage à domicile. Elle en pensait quoi, cette pauvre femme des théories pathétiques de sa patronne? Et la dégénérée des chromosomes X, ça ne la dérangeait pas, d’avoir une employée de maison alors qu’elle voulait que toutes les femmes restent au foyer?  Elle n’avait pas peur d’aller contre ses grands principes de demeurée congénitale en payant une autre femme pour récurer ses toilettes alors qu’elle affirmait que toutes les femmes devraient rester chez elles, pondre des mioches et compter sur leurs maris pour les faire vivre (visiblement, Phyllis ne soupçonnait même pas qu’on puisse ne pas être marié). Cette infâme rétrograde activiste, qui a réussi à retarder, voir faire annuler purement et simplement des lois sur l’égalité des droits plusieurs fois et qui donnait des conférences aux 4 coins du pays devant des frustrés sexuels mous du cerveau et d’ailleurs, se déclarait  « maman » sur les formulaire administratifs (elle a fait 6 gamins). Et personne n’a eu l’idée de lui répondre à coup de bazooka?

Source Je vais essayer de traduire, mais j’ai des hauts le cœur:  » les américaines ont tellement de chance. Quand je me suis mariée, la chose que je voulais le plus au monde, c’était un sèche linge pour ne pas avoir à étendre les couches. Aujourdhui, les femmes ont des couches jetables et toutes sortes d’aides ménagères. Et ce sont les hommes et la technologie qui ont rendu le foyer aussi plaisant pour les femmes.  » C’est sûr qu’à ce niveau de diarrhée verbale, c’est important d’avoir des couches jetables.

Je vous rassure, Phyllis n’était pas uniquement anti féministe, et anti avortement. Elle était aussi homophobe et raciste. Tant qu’a faire, autant y aller à fond. J’imagine que son pire cauchemard c’était de rencontrer une femme noire, gay, mère célibataire et bossant. Ou alors un père arabe au foyer…Ou n’importe qui ayant un cerveau en état de marche. Cette immonde donneuse de leçons à gerber déclarait   » les femmes ont été créées pour faire des bébés. Les hommes pour gagner l’argent du foyer. Si vous n’êtes pas d’accord demandez des comptes à Dieu ». Ahaha, j’en ris encore. Déjà, c’est pas un chouïa prétentieux, chère Phyllis de penser que tu sais ce que Dieu veut? Pour une intégriste religieuse arriérée comme toi, c’est osé. Et puis il semblerait que ton Dieu se soit lassé aussi de tes conneries après avoir rigolé pendant des années devant ton incapacité totale à mesurer l’ironie de ta situation. Parce que tes grands discours pour soutenir Trump auront  été ton dernier exploit, bon débarras Phyllis! Et si tu as raison, si tu es effectivement devant dieu en ce moment, bon courage, parce qu’en tant que raciste, homophobe et sexiste qui a passé sa vie à juger les gens, tu n’as pas tout compris niveau compassion et amour du prochain. Tu risques d’avoir du mal à t’expliquer. Tu aurais dû en parler avant avec ton fils, tu sais, celui qui est gay.

Quand un homme tient ce genre de propos anti féministe, j’ai déjà du mal ( beaucoup), mais venant d’une femme…j’ai des accès de violence! Pour reprendre Caitlin Moran, chroniqueuse genialissime du Times: vous avez un utérus? Vous voulez décider de ce que vous en faites? Félicitations, vous êtes féministe! Non mais.