De Obidos à Nazaré en passant par deux monastères

Publié le 01 février 2018 par Cecile @FamilTrotteuse
Après cinq jours à Lisbonne nous voici repartis vers d'autres contrées. Direction Nazaré, notre prochaine ville étape. Mais avant, nous allons découvrir un petit village Obidos qui nous a enchanté et deux monastères de toute beauté. Loin de la foule de Lisbonne, nous avons, le temps d'un week-end pris le temps de souffler et de respirer le bon air iodé.

Située à 1h au nord de Lisbonne, Obidos est un charmant petit village qui ne peut laisser le voyageur indifférent. Ses maisons blanches blotties les unes contre les autres, ses fleurs parfumées qui vous enivrent, son château fort qui se dresse fièrement et sa ceinture de rempart qui la protège jalousement. Tout cela fait le charme inconditionnel d'Odidos.

Le mieux est d'y arriver tôt ou tard, car très vite les touristes envahissent la rue principale du village. Nous avons eu la chance d'y être de bonne heure, nous avons donc pu profiter du calme relatif. Compter une bonne heure pour en faire le tour et ne manquer pas une petite grimpette sur les remparts pour admirer la vue. En fin de matinée, la rue principale est noire de monde et nous sommes alors bien contents de quitter le village à ce moment-là.

Toujours en remontant vers le nord, à 35 min d'Obidos, le monastère de Alcobaça est une étape à ne pas négliger. Fondé en 1180, détruit puis reconstruit, il abrite aujourd'hui une belle et tragique histoire d'amour digne de Romeo et Juliette :

Pedro fils du roi Afonso IV tombe fou amoureux d'Inês l'une des courtisanes de son épouse. Le roi voyant cet amour d'un mauvais œil, fait enfermer la jeune femme au fin fond d'un couvent. Quelques années plus tard, la femme de Pedro meurt. Il se précipite alors au couvent ou vie désormais sa belle et l'épouse en secret. Mais le roi furieux profite de l'absence de son fils pour faire assassiner la belle Inês, nous sommes en 1355. Deux ans plus tard, Pedro accède au trône après la mort de son père. Il veut venger la mort de sa belle. Pour cela, il révèle publiquement leur union, fait arracher le cœur de ses meurtriers. Quatre ans plus tard, toujours fou de douleur et amer, il fait exhumer son corps et oblige la Cour tout entière à venir baiser la main de la défunte reine. Le cortège funèbre se rend ensuite à Alcobaça ou Inès reçoit une sépulture royale.

Les tombeaux d'Inês et de Pedro sont disposés en face à face dans la nef transversale de l'église du monastère afin de rester les yeux dans yeux pour la vie éternelle. C'est beau l'Amour !!!

Au-delà de cette superbe histoire, ce qui nous a laissé sans voix c'est bien la magnificence de ces deux tombeaux. Réalisés en calcaire et si finement sculptés, ils sont considérés parmi les plus remarquables exemples de sarcophages gothiques et en les voyant, on comprend tout de suite pourquoi.

Autre pièce remarquable à ne pas louper au monastère, la cuisine. Construite au-dessus de la rivière Alcoa, qui permet ainsi d'alimenter directement le bassin situé au fond de cette dernière. Les cheminées sont quant à elles remarquables, grandioses et vertigineuses.

Reprenons la route, 25 min plus au nord, ce deuxième monastère possède une histoire un peu particulière : Si la plupart du temps, les monastères sont édifiés par et pour une communauté de religieux, Batalha résulte lui d'une belle promesse faite par João Ier sur-le-champ de bataille face aux Castillans le 15 aout 1385. Il promet de faire édifier une église à la gloire de la Sainte Vierge en cas de victoire. Et le miracle se produit, il remporte la victoire, permettant aux portugais d'affirmer leur indépendance face aux prétentions de la Castille.

Trois ans plus tard, le monastère Batalha (Bataille en portugais) sort de terre. Ce dernier n'est pas un simple édifice à la gloire de la victoire militaire, João Ier souhaite en faire son Panthéon pour lui et ses enfants " La sublime génération des glorieux infants " selon lui (il se la pète un brin le João). D'où la présence dans l'une des salles situées autour du cloître royal, de la tombe du Soldat inconnu gardée nuit et jour par deux soldats. Il est d'ailleurs possible que vous tombiez comme nous, par hasard sur la relève de la garde.

Ce monastère étant la parfaite représentation de tous les égaux surdimensionnés des rois, il est possible d'admirer également une série de chapelles inachevées situées derrière l'église d'origine. Cette fois, c'est le roi Duarte Ier qui en 1434 voulut lui aussi son petit panthéon familial. Pour cela rien de mieux qu'une rotonde octogonale, abritant sept petites chapelles, qui devait très certainement au départ être reliée à l'église. Mais à la suite de la mort du roi puis de celle de l'architecte, le projet est abandonné. La rotonde n'a donc pas de toiture et seul le roi et son épouse y reposent aujourd'hui.

Après ces visites culturelles, place à la détente. Je n'ai pas grand-chose à vous raconter sur cette station balnéaire très prisée au Portugal et célèbre l'hiver pour ses monumentales vagues qui viennent se fracasser contre les falaises. Nous avions prévu cette halte pour les enfants afin qu'ils puissent profiter de la plage et d'un peu de baignade. Mais en venant à Nazaré ne vous attendez pas à atterrir sur l'une de ces sublimes plages que l'on peut voir en tapant " plages portugaises " sur google. Pour les trouver, il faut descendre au sud du pays dans la région de l'Algarve. Ici la plage est certes immense, mais surpeuplée en été, l'eau est très fraiche et de gros rouleaux viennent ronfler à vos oreilles. Mais nous le savions, ce n'était donc pas une surprise. Les enfants et nous-mêmes avons passé deux chouettes journées a ne rien faire et comme les vacances c'est aussi le plaisir de buller au soleil tout le monde était ravi.