Les quais de la Loire, où s’amarre régulièrement le célèbre Bélem.
Le tourisme industriel vous plaît ? Je vous ai emmené il y a peu sur la côte Atlantique à la découverte de la production de sel, puis à Saint-Nazaire, la deuxième agglomération de Loire-Atlantique, connue notamment pour ses chantiers navals et les paquebots de croisière géants qui y sont fabriqués. Mais savez-vous que Nantes, plus en amont sur la Loire, avait également abrité des chantiers navals ?
Nantes, la « Venise de l’ouest », a grandi à cheval sur la Loire et l’Erdre, les deux rivières qui la traversent, formant de multiples îles. La pointe Ouest de ce que l’on nomme aujourd’hui « l’île de Nantes » a été industrialisé au 19ème siècle, avec l’installation des chantiers navals en 1842, dont l’activité se poursuivra jusqu’en 1987.
Le bâtiment des chantiers, qui abrite désormais la Maison des hommes et des techniques, date de 1918, de même que les cales. Conçu par l’architecte René-Charles Ménard, cet édifice était le siège de la direction et de l’administration des Ateliers et Chantiers de la Loire : ceux-ci ont fusionné en 1961 avec les Ateliers et Chantiers de Bretagne pour devenir les Ateliers et Chantiers de Nantes, dont l’inscription est encore visible sur la façade.
Trois cales des anciens chantiers navals ont été conservées : la cale n° 1 qui servait à la construction de sous-marins, les cales n° 2 et 3 avec leur rampe de lancement. La cale n° 2 a été rénovée et propose en saison des produits de créateurs. Les cales n° 2 et 3 mesurent respectivement 195 et 185 mètres. Jusqu’à la fin des années 1950, les navires y furent assemblées pièce par pièce et rivés. En 1981-1982, la cale 2 accueillit le Scandinavia, le plus long navire jamais construit à Nantes (185 m).
La grue Titan jaune, construite en 1958 par l’établissement Joseph Paris à Nantes. Elle servait à transporter les blocs soudés entre l’atelier et la cale et pouvait soulever jusqu’à 80 tonnes. L’autre grue Titan qui a été conservée à la pointe de l’île, peinte en gris, servait au déchargement des navires et aux manoeuvres portuaires.
Les nefs abritaient quant à elle la grosse chaudronnerie des Chantiers de la Loire. La charpente métallique a été conservée, servant aujourd’hui de maison au grand éléphant, abrite la galerie des machines, une librairie-café…
Les machines de l’île, qui gèrent aussi le carrousel des mondes marins, c’est le projet artistique et fou né de l’imagination de François Delarozière et Pierre Orefice. S’inspirant du monde de Jules Verne, de l’univers mécanique de Léonard de Vinci et de l’histoire industrielle de Nantes, ce lieu étonnant est aujourd’hui, non pas une friche industrielle, mais un lieu plein de vie et de modernité. On peut s’y promener à dos d’éléphant géant, faire un tour de manège dans un poulpe, assister au réveil du dragon Long-Ma… On en reparlera !
Ca vous plaît ? Alors n’hésitez pas à venir vous promener le long du quai des Antilles, bordé aujourd’hui de bars, de lieux d’exposition… Durant l’été le Voyage à Nantes ouvre sa cantine, propose des animations variées, les familles s’y promènent. Les chantiers navals de Nantes resteront dans les mémoires, le caractère industriel des lieux a été conservé, et sublimé, pour devenir un vrai atout touristique pour la ville.
Cet article participe au rendez-vous inter-blogueurs En France Aussi, créé par Sylvie du blog Le coin des voyageurs. Ce mois-ci, c’est Mathylde du blog Mordue de voyages qui propose un tour de France sur le thème du tourisme industriel.
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Bonne chance !