Aujourd’hui, c’est Boxing Day. Je suis ballonnée et paresseuse alors je vous explique à nouveau. Noël dure un jour de plus en Angleterre, on continue à s’empiffrer aujourd’hui pour Boxing Day, ou St Stephen day pour les catholiques ou les historiens. Il a bien fallu trouver un nouveau nom puisque depuis que ce petit comique de Henry VIII a piqué sa crise, c’est moyennement bien vu de fêter un Saint ici. Le 26 est officiellement boxing Day depuis 1840. C’était le jour où les victoriens donnaient leurs étrennes au petit peuple dans des boites, des christmas boxes. Au moyen âge, on distribuait aussi aux pauvres les aumônes qui avait été collectées dans les christmas boxes à l’entrée des églises. Enfin bon, tout ça pour dire que c’est donc férié. Le 26, pour boxing Day, on continue à s’empiffrer en Angletrerre. On mange le plat le plus populaire, vous l’aurez compris, pas du boeuf bouillie à la menthe, mais du curry à la dinde. Et si par hasard votre volatile résiste encore, vous l’achèverez le 26 au soir, dans des sandwiches, avec du chutney. Il faut bien prendre des forces pour le football. Parce que boxing Day, c’est plutôt football Day. L’Ado est épuisé.
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D’ici le nouvel an, ça ne va pas arrêter, il y a des tas de millionnaires en shorts qui s’agitent sur tous les terrains de foot anglais au lieu de faire la fête en famille, comme des gens civilisés. Pour boxing Day, ça commence en fanfare, la premier league se donne à fond. Comme beaucoup d’anglais, L’Ado suit le foot comme une religion, on ne rigole pas avec le ballon rond. C’est un Gunner (un supporter d’Arsenal) pur et dur. Il était devant sa télé dès la fin du repas de midi (du curry dinde et lentilles), chapeau de Noël avec l’écusson d’Arsenal vissé sur la tête. L’Ado reste stoïque devant les gesticulations des autres équipes, mais c’est pour être poli. Pour reprendre des forces avant le deuxième match, il se fait un petit sandwich dinde, brie et confiture de fraises. L’après-midi ça être encore long, il ne s’agit pas de s’écrouler bêtement par manque de sucre, supporter un jour de boxing Day, c’est un sport d’endurance.
Après des commentaires enflammés mais quasi professionnels sur l’indigence du jeu mancunien (de Manchester) et leur chance totalement imméritée, seule raison de leur succès, L’Ado se sent un peu faible. Alors que ce n’était que l’échauffement, pour se préparer au grand match, le troisième de son marathon télévisuel et footballistisque. L’Ado part se recueillir dans sa chambre, avec la chatte et un sandwich jambon, chèvre, cornichon et confiture de prune. Il tente une sortie pour suivre un reportage fascinant sur Thierry Henry, Dieu vivant pour n’importe quel Gunner, mais ses sœurs squattent la télé devant Sponge Bob. Il les éjecte bruyamment, en menaçant de lancer la chatte stressée sur elles et s’installe, toujours avec son bonnet de Noël Arsenal, mais aussi son écharpe et un maillot. C’est évident, ce soutien affiché directement dans notre salon va galvaniser les joueurs à des dizaines de kilomètres de là.
Dans les stades, les heureux détenteurs d’un abonnement sont aussi déguisés, on remarque plusieurs peres noël dans l’assistance. Les haut parleurs diffusent des chansons de Noël , c’est tres festif. Surtout quand on connait le prix d’un season ticket, un abonnement, le foot est un sport populaire certes en Angleterre, mais il vous en coûtera plus de £2000 à l’année par personne, et pas pour les meilleures places. Si vous trouvez comme moi que c’est limite du racket (alors que L’Ado trouve que c’est cadeau, il est même prêt à payer le double pour aller voir ses idoles, maman, où est ta carte de crédit?), vous pouvez tenter d’acheter des billets individuels, pour les rares matches ouverts aussi aux non abonnés, pour une centaine de livres la place en moyenne. Mais je m’éloigne du sujet avec ces considérations bassement matérielles alors que le football est au dessus de ce genre de chose, c’est de l’art. Si. En tout cas, c’est ce que soutient L’Ado. Alors que franchement, cette année, c’est nul. C’est tellement éprouvant à regarder que L’Ado a dû faire une pause entre deux hurlements et trois bonds sur le canapé (il vit littéralement le match, à la fin, il est bien plus épuisé que les joueurs), pour reprendre un peu d’énergie avec un sandwich jambon, oignons compotés (reste du repas de Noël) et olives.
L’Ado termine le match par terre, une jambe en l’air sur le canapé, et une olive collée sur la joue. Après autant d’efforts, il a juste la force de se relever et de demander péniblement: qu’est ce qu’on mange?