Meskel Square, Addis-Abeba
Deux semaines en Éthiopie, c'est court. Court, parce que les distances à couvrir sont énormes, mais aussi parce qu'il y a beaucoup, beaucoup à voir et à faire. Dans un monde idéal, il faudrait au moins trois semaines, probablement même quatre.
Pour ces raisons, j'ai abandonné l'idée d'aller vers Harar, à l'est, ou dans la vallée de l'Omo, au sud. Je me suis contenté (avec joie) du nord, rempli d'histoire et de sites reconnus au patrimoine mondial de l'UNESCO.
Voici l'itinéraire que j'ai suivi avec quelques commentaires pour améliorer l'expérience.
Jour 1
Addis-Abeba
En arrivant tôt le matin, j'ai disposé de toute une journée pour explorer Addis-Abeba à pied. On peut utiliser le système de minibus, ou même le métro, mais la marche nous donne un bon aperçu. Apprendre à connaître la ville est tout à fait épuisant, alors qu'on est pris pour cible par les badauds qui veulent de l'argent. On peut avoir besoin de deux ou trois jours pour voir l'essentiel d'Addis, mais il faut bien plus que ça pour commencer à s'y sentir bien.
On peut facilement voir Meskel Square, Piazza et les principales églises en une journée bien remplie.
Jour 2
Addis-Abeba-Bahir Dar
J'avais réservé un vol d'après-midi pour Bahir Dar, le temps de m'acclimater encore un peu à l'Éthiopie et à Addis-Abeba. J'ai pris le temps d'assister à une messe, pour voir le rassemblement des fidèles, et j'ai visité le Red Terror Museum avant de prendre mon vol.
À Bahir Dar, l'après-midi étant bien avancé, il ne restait pas le temps de faire grand-chose, sauf peut-être une petite marche.
Jour 3
Bahir Dar
Une journée (bien chargée) suffit pour visiter quelques monastères sur le lac Tana. Dans le même voyage, on nous propose aussi de nous emmener aux chutes du Nil bleu. S'il y a une ville à rayer de l'itinéraire pour faire de la place, c'est probablement Bahir, même si elle est particulièrement paisible.
Jour 4
Gonder
Le transport de Bahir vers Gonder prend environ trois heures. La ville de destination, outre son château en ruines inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO, n'offre pas beaucoup de lieux intéressants à visiter. Une demi-journée ou une journée suffit.
Gonder
Jour 5
Les monts Simien
Nous avions choisi une expédition d'une journée dans les monts Simien par faute de temps. La plupart des gens y restent environ trois jours, parfois quatre, ou même sept. Notre objectif était de rentrer à Gonder en soirée. Une seule journée ne suffit pas et constitue une pure perte de temps en transport et en formalités. Mieux vaut opter pour trois jours.
Jour 6
Lalibela
Nous avons pris l'avion en matinée de Gonder vers Lalibela. Là encore, la principale attraction est un complexe d'églises monolithiques qui se visitent en quelques heures. Le samedi, on peut aussi traîner au marché. Il est bon de savoir que le billet pour les églises, qui coûte 50 $US, est valide pour quatre jours. Peut-être que de rester une journée et demie ou deux jours permet de s'attarder et de prendre un rythme plus agréable. Il faut aimer les petits villages.
Jour 7
Axum
Nouveau vol, cette fois pour Axum. Encore une fois en matinée. Axum est un autre endroit inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO en raison de ses stèles religieuses qui attirent les pèlerins une fois par année, à la fin novembre. Une journée complète permettrait de bien explorer, à pied, tout en prenant le temps. Considérant l'heure d'arrivée de notre vol, une demi-journée permet de tout voir en vitesse, mais pas de s'attarder.
Jours 8 et 9
Exploration des églises de la région de Tigré
Mettre deux jours pour parcourir la route d'Axum vers Mékélé est idéal. Une journée serait trop courte et trop chargée. Faire la route en deux jours, avec beaucoup de temps de déplacement, mais deux ou trois arrêts quotidiennement, permet de s'émerveiller de ces églises bien cachées.
Debre Damo, dans la région de Tigré
Jours 10-11-12
Dépression du Danakil
Nous avons opté pour une excursion de trois jours dans la dépression du Danakil, une zone dangereuse en raison des éléments naturels, mais aussi à cause des conflits entre les différents peuples frontaliers. Il faut compter au moins 300 $US pour ce voyage, quoi qu'il nous ait été offert pour 295 $US. Certains paient jusqu'à 500 $US. Il faut savoir négocier.
La première journée consistait à grimper le volcan Erta Ale. La deuxième journée ne comptait qu'un arrêt à un lac salé avant de rentrer à notre hébergement, alors que la troisième journée entraîne les visiteurs à Dallol, puis dans le désert de sel.
Une excursion de quatre jours, pour le même prix, visite les mêmes attractions, mais beaucoup plus lentement.
Jour 13
Addis-Abeba
À la fin du jour 12, après être rentrés à Mékélé, nous avons repris l'avion vers Addis-Abeba. La dernière journée avant de prendre l'avion a permis de découvrir un musée et d'explorer à pied un nouveau secteur de la ville. Il s'agissait surtout d'un passage obligé pour prendre le vol de retour.
En bref
- Addis-Abeba compte les meilleurs restaurants. Il ne faut pas espérer une grande gastronomie dans les autres villes du nord, même si on mange bien à Gonder ou Bahir.
- Les vols intérieurs sont le meilleur moyen de parcourir les distances énormes qui séparent les villes. Il ne faut pas hésiter à les utiliser. Il reste généralement des places vides dans les vols en tout temps.
- Si vous optez pour les vols intérieurs, sachez qu'en achetant un billet à un bureau d'Ethiopian Airlines et en présentant une preuve que vous êtes arrivé au pays avec la même compagnie d'aviation, on vous accordera un rabais de 60 %.
- Dans une même journée, le même avion partira d'Addis-Abeba, fera escale à Gonder, Lalibela et arrivera à Axum par la suite. Il s'agit probablement de la raison pour laquelle plusieurs bifurquent vers Lalibela après être passés à Gonder. Le même trajet, en bus, est semble-t-il compliqué et interminable.
- Ayez idéalement de l'argent américain avec vous, considérant que pour certaines excursions, les agences préféreront la monnaie américaine. Il est toutefois possible de convertir le montant en birrs, sauf que le taux de change peut vous être défavorable.