7 ans après avoir réalisé ma première exploration urbaine de l'ancien sanatorium de Beelitz, je suis tombée par hasard sur un article qui parlait d'une longue passerelle construite au-dessus de l'un des bâtiments abandonnés de l'hôpital. L'image accompagnant le texte me sembla surréaliste et je décidais de retourner à Beelitz pour me rendre compte par moi-même.
Avec B. nous avons choisi la méthode sportive, et avons parcouru une partie du chemin à vélo. Nous avons débuté à Wannsee et roulé le long de la Havel jusqu'à Potsdam.
A Potsdam nous avons fait une pause culturelle dans le musée Barberini ouvert pour voir l'exposition sur les peintres américains de la fin du 19ème siècle à aujourd'hui.
Après une pause déjeuner qui ne mérite pas qu'on s'étende, nous avons repris nos vélos pour les derniers 28 kilomètres restant en suivant une piste cyclable qui longe le Nord du lac de Templin. En chemin nous découvrons des constructions étonnantes.
Arrivés à Caputh il faut prendre un bac sur quelques dizaines de mètres pour rejoindre la rive Sud. Nous poursuivons notre route en suivant le lac quelques kilomètres. La piste goudronnée s'enfonce ensuite dans les bois.
Elle est constituée de monts et de vallées, on monte une pente, on redescend, on prend de la vitesse pour affronter l'ascension suivante. Ludique bien qu'un peu fatigant... nous arrivons finalement dans l'ancien sanatorium de Beelitz.
De grandes banderoles signalent l'entrée. J'ai du mal à reconnaître les lieux que j'avais visités il y a quelques années. Les sentiers sont larges et propres, la forêt bien entretenue et l'on trouve des panneaux d'informations à coté des bâtisses en ruines protégées par des barrières. On se croirait dans un parc d'attraction et il y a foule.
C'est un sentiment étrange de se retrouver ici. L'ambiance un peu glauque d'autrefois a été remplacée par les éclats de rire des familles. Malgré tout on ressent quand même l'aura particulière de ce lieu historique. Une société a donc acheté une partie de l'ancien sanatorium et y propose des activités. Notamment un parc où l'on peut marcher... pieds nus. On ne voit pas trop l'intérêt !
L'autre attraction phare est donc cette promenade en haut des arbres qui passe au dessus d'anciennes dépendances du sanatorium. On paye nos tickets, on passe le tourniquet et nous y voilà. Il faut monter des escaliers pour accéder à la structure blanche suspendue. Le panorama sur la forêt est splendide. Nous commençons notre promenade. La vue sur les bâtiments mangés par la végétation est impressionnante. Bien entendu ce n'est pas la même impression que de visiter un bâtiment abandonné en mode urbex. Mais on y ressent la même fascination face à ses constructions où des centaines de personnes ont vécu et qui disparaissent peu à peu sous les assauts de la nature. On se rend compte de la relativité de notre importance et de notre présence. C'est presque comme marcher au milieu des ruines de temples Incas, sauf qu'ici il s'agit d'édifices qui n'ont qu'une centaine d'années. Nous sommes vite ramenés à la réalité de notre époque quand on aperçoit des lits à baldaquins dispersés à coté des bâtiments en ruine. Des couples s'y étendent et s'y ébattent. Est-ce que ces aménagements se voulaient artistiques ? Ca me semble plutôt un peu grotesque, de même que le Biergarten construit au milieu du site où l'on va quand même boire une Radler pour se remettre de cette journée sportive. Nous empruntons une autre sortie et découvrons un parking plein. Quand un site d'Urbex devient une attraction grand public... je ne sais qu'en penser !
Baumkronen