Coup de coeur pour l’Alfama

Publié le 13 décembre 2017 par Cecile @FamilTrotteuse
Ce matin avant dernier jour à Lisbonne et nous sommes d'excellente humeur. Oui c'est sûr, aujourd'hui nous allons passer une super journée sans aucun souci dans la joie et la gaïté dans le magnifique quartier de l'Alfama.

Souvenez-vous, je vous ai laissé un soir de déprime, après avoir bêtement perdu 74€ dans la poche d'un pantalon (pour les retardataires, je vous conseille de lire l'épisode 1 puis l'épisode 2). Mais comme on le dit si bien, une bonne nuit de sommeil et ça repart. Donc aujourd'hui dans la joie d'une belle journée nous partons en direction du quartier de l'Alfama qui avec celui de Graça représente la vieille ville de Lisbonne. La veille, en grimpant jusqu'au château, nous avons déjà pu apercevoir ce dernier depuis les hauteurs de la ville.

La promenade dans l'Alfama est le grand moment de toute visite de Lisbonne. Ce quartier populaire est un véritable dédale de ruelles tortueuses, d'escaliers, de courettes et de placettes ombragées. Difficile de ne pas être séduite pas ce dernier. Il n'y a pas de musée par ici, juste quelques églises. Nous sommes passés devant celle de Sao Miguel, mais malheureusement elle était fermée. Nous avons adoré ce quartier, surement l'un de nos plus beaux moments à Lisbonne.

Dans un second temps, nous avons rejoint à pied le musée national de l'Azulejo. Le GPS nous indique 20 min de marche et comme il est l'heure de déjeuner nous imaginons que sur le chemin nous allons trouver de quoi nous restaurer à moindre coût. Depuis notre arrivée à Lisbonne, nous avons pris l'habitude d'acheter pour le déjeuner des petits pains au chorizo et des petits pains individuels natures que je garnis de jambon et/ou de fromage en tranche. Nous achetons tout cela dans les petites épiceries de quartier accompagné d'une tomate et d'une salade de fruits c'est parfait et cela ne coûte pas plus de 7€ (pour cinq, c'est imbattable). Sauf que dans l'Alfama pas une trace d'épicerie. Nous nous sommes demandé comment faisaient les gens qui vivaient ici. Sur le chemin qui nous mène au musée, idem rien de rien et très vite nous nous retrouvons à longer la voie ferrée. Le quartier est franchement moche et sans aucun intérêt. Il n'y pas beaucoup d'ombre et nos 20 min de marche nous en ont paru 40. C'est accablé par la chaleur que nous arrivons enfin devant notre fameux musée, assoiffés et gourdes à sec, qui dénote dans ce quartier plutôt industriel. Ce dernier a pris place dans un ancien couvent fondé en 1509.

Pour l'histoire...

Si l'on trouve de telles aberrations à Lisbonne c'est pour la simple et bonne raison que la ville fut touchée le 1er novembre 1755 par un terrible tremblement de terre, suivi d'un raz de marée et d'incendies qui tuèrent entre 60 000 et 90 000 habitants et détruisirent 85 % de la ville. Après le séisme, la ville sera reconstruite selon les plans du Marquis de Pombal qui au lieu de reconstruire la cité médiévale, décide de détruire ce qui a résisté au séisme et de rebâtir la ville selon les principes de l'urbanisme de l'époque. Il y a donc peu de vestiges de Lisbonne avant 1755, mais plutôt un mélange très hétéroclite parfois sans trop de sens pour nous voyageurs, plutôt habitués à trouver au sein des anciennes villes une certaine logique dans la mise en valeur et dans la conservation du patrimoine.

Le tremblement de terre a heureusement épargné une bonne partie du convent où est abrité aujourd'hui le musée national de l'Azulejo. Lorsque nous y pénétrons, nous sommes immédiatement attirés par le patio ombragé situé au rez-de-chaussée. Telle une oasis au milieu du désert aride, c'est une véritable bénédiction (Dieu existerait-il ?). Il y a un resto qui sert des plats (trop cher pour nous), mais qui fait aussi snack. Nous pensons un instant que le patio est réservé uniquement à la clientèle du restaurant gastronomique, mais le serveur nous explique que non, tout le monde peut s'y installer. Danse de la joie, puis achat de cinq sandwichs au prix très abordable et voilà nous sommes au paradis.

Ainsi rassasiés, nous visitons le musée que nous avons beaucoup aimé. Au-delà des collections d'Azulejo, le cadre exceptionnel de ce musée lui donne un charme unique, une certaine sérénité. Bref nous sommes bien ici. Il n'y a pas beaucoup de monde, aussi nous pouvons déambuler au fil des deux cloîtres qui ont résisté au tremblement de terre tranquillement. L'église n'a pas eu la même chance, elle aura été entièrement reconstruite et nous aura laissé sans voix. Pour conclure, cette visite, il ne faut absolument pas manquer au deuxième étage l'immense fresque en azulejo, longue de 25 m et comptant 1300 carreaux. Elle représente un panorama de Lisbonne, de Belem au château de Saint George. Elle fut achevée en 1738 et a résisté miraculeusement au tremblement de terre. Autant dire qu'il s'agit d'un véritable trésor, souvenir d'un passé à jamais anéanti. Le but du jeu sera de retrouver sur celle-ci les 23 couvents et les 15 églises (merveilleux moments pour les enfants 😊). Je n'ai pas fait de photo de cette dernière. C'est impossible est bien trop grande. Vous allez donc être obligé d'aller à Lisbonne pour la découvrir par vous-même.

Pour rentrer, nous allons cette fois prendre le bus, puis le métro au niveau de la place du commerce. Pourquoi je vous parle de cela ? Et bien parce que la lisboacard de Lolytrotteuse passera sans problème dans le bus, mais pas dans le métro. On va alors nous expliquer que le pass est démagnétisé, il faut aller à l'office de tourisme pour le changer. On hésite entre éclats de rire ou crise de larmes. Mais ayant passé une bonne journée nous préférons en rire. Direction donc l'office et au comptoir deux personnes dont la gentille dame de la veille. Mais nous ne passerons pas avec elle et c'est peut-être mieux ainsi.

Pour conclure cette belle journée, nous irons une fois le soir venu faire enfin cette fameuse ligne 28 du tram. Grande partie de fou rire parce que c'est franchement rock'n'roll, on se croirait dans un wagonet d'Indiana Jones à Disneyland. Et pour couronner c'est un chauffeur très rock'n'roll lui aussi qui nous aura conduits de bout en bout de cette ligne.

Comme quoi il y a aussi de bien chouettes moments lors des vacances en famille 😊