Certes, depuis que notre décision est prise de partir, de quitter brexitland, je suis beaucoup plus calme. Triste, déçue, voire même dégoûtée mais plus calme. Enfin, il ne faut pas pousser non plus…je crois que même lorsqu’on aura réussi à déménager, je ne supportai toujours pas le Brexit, ce que continueront de subir mes amis restés ici, et ce que devient ce pays que j’ai tant aimé et où sont nés deux de mes enfants.
On croit chaque jour avoir atteint le fond. Mais non, Zaza et sa clique continue à creuser. Enfin quand je dis Zaza…elle a disparu. On ne la voit plus, on ne l’entend plus, c’est inquiétant. A mon avis, elle s’est barricadé à Downing Street, elle se tient prête à soutenir un siège, derrière ses sacs de sables et avec un casque à pointe sur la choucroute. Elle n’ose même plus sortir pour aller gambader dans les champs de blé (c’est d’après elle, son seul pêcher. Si. C’est une comique, Zaza), par peur qu’on ne la laisse plus rentrer. Pourtant elle devrait pouvoir se faufiler par le tourniquet qui tient lieu de porte à ses conseillers. Il y a du mouvement, ça n’arrête pas de dégager à toutes jambes. Pareil au gouvernement. Il faut dire que là aussi , c’est la guerre de tranchée. Entre les partisans du hard Brexit, ceux du soft Brexit, ceux du médium Brexit, ceux du Blue Brexit, ceux du Brexit-Brexit, ceux du bubbly Brexit (comme le champagne, c’est la tendance David Davis, l’alcoolisé ministre du brexit justement) et ceux Blond Bullshit (défendu par les supporters de Boris Johnson, c’est à dire lui-même), c’est la pagaille. Et c’est encore pire au parlement, puisque l’opposition y va aussi de ses contradictions et luttes intestines. Pendant ce temps les mois passent et on se rapproche dangereusement de la date effective du Brexit alors que toujours rien n’a été négocié ni préparé. Les 27 pays européens regardent la foire d’empoigne britannique avec incrédulité et un léger agacement…euh, les enfants, ça serait sympa d’arrêter de vous taper dessus 5 minutes et de vous mettre d’accord entre vous sur ce que vous comptez négocier qu’on puisse enfin commencer à discuter. Le temps presse. On dit ça pour être sympa parce que vous voyez, le Brexit ça ne va pas bouleverser nos pays, alors que chez vous…réponse des britanniques: ahah, vous voulez nous punir mais on ne va pas se laisser faire, vous avez plus besoin de nous que nous de vous…oki…Bruxelles hésite entre l’hilarité générale ou l’abandon complet, après tout si ça les amuse ces espèces gamins hystériques bourrés, enfin ces politiciens britanniques, qu’ils débrouillent avec leur Brexit.
Heureusement tout va bien dans le monde merveilleux des gens qui ont voté pour le Brexit, sauf bien sûr que ça n’avance pas assez vite et qu’il est bien évident qu’il ne faut rien négocier du tout. On part en claquant la porte, ça leur apprendra à ces Européens. Ça leur apprendra quoi? On sait pas, mais c’est pas grave, on est les plus forts! Bon par contre les fédérations d’agriculteurs qui ont appelé à voter Brexit et ont été massivement suivies par leurs adhérents ont un léger petit problème. C’est juste un détail qui cloche un peu dans la joie du Brexit. Il se trouve que les saisonniers européens ne sont pas venus ramasse leur récoltes qui ont pourri sur place, entrainant des problèmes financiers pour eux mais aussi tout le pays (entre autre, ça joue sur l’inflation). C’est ballot. On va vite faire le Brexit, fermer les frontières sauf pour nous, et foutre dehors tous ces sales migrants européens. Sauf ceux qui bossent chez nous. Pareil pour l’industrie piscicole, qui a voté Brexit avec enthousiasme parce qu’à Bruxelles, ils sont méchants. Il faut vite fermer les frontières. Sauf pour le poisson. Et les migrants qui travaillent nos usines. Pareil pour…euh ben toutes les industries en fait, oh et les services aussi. Non mais le plus important c’est de faire le Brexit et de se débarrasser de tous les sales migrants européens. Sauf ceux qui nous font vivre. Pareil dans les comtés qui ne vivent que du tourisme qui ont voté avec fougue pour le Brexit, le soutiennent toujours autant et qui veulent que tous les européens soient renvoyés. Sauf ceux qui font tourner leurs hôtels et leurs restaurants. Pareil dans les maisons de retraite où on ne comprend pas pourquoi il n’y a plus de personnel mais où le Brexit est soutenu avec des larmes de joie nationalistes tombant dans les brisures de riz, qui sans la dictature de Bruxelles sera enfin du riz britannique. Comment ça, on en produit pas? Et en Inde alors? Comment, ce n’est plus une colonnie ? Mais vous voulez rire, et le grand empire britannique alors? Bientôt vous allez nous dire qu’il y a une république en Irlande aussi et qu’ils ne nous laissent pas faire comme on veut avec notre frontière commune? Je ne parle même pas des zones entières qui ne survivaient que grâce aux subventions européennes, qui ont évidement voté Brexit et attendent que le gouvernement les arrose d’argent tombé du ciel. Alors que le pays est au bord de la ruine, c’est bien simple, les problèmes de finances publiques des grecs, c’était du pipi de chat à coté. Ils ont fait comment d’ailleurs les grecs? Ah, ils ont demandé de l’aide à Bruxelles…c’est ballot, on ne va pas pouvoir faire pareil, alors?
Finalement, j’aurais presque pitié de Zaza et sa clique. Sauf que pendant que tout ce petit monde délire, le sort des européens n’a pas progressé d’un iota. Sauf que Zaza maintient ses propositions pour nous enlever nos droits rétroactivement, pour faire de nous des sous citoyens fichés et marginalisés…alors non, je n’ai pas pitié, ni de Zaza qui s’accroche désespérément au job quelqu’en soient les conséquences pour le pays, ni de tous ces abrutis finis qui ne veulent plus d’Europe (et plus de nous et le font savoir) mais veulent conserver tous les avantages qui vont avec, parce qu’ils commencent à souffrir. Vous l’avez voulu votre Brexit? Enjoy!