Le gui de l’an neuf : d’où vient la tradition ?

Publié le 15 novembre 2017 par Mon Grand-Est
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S’embrasser sous une boule de gui est une tradition ancestrale aujourd’hui associée au Nouvel An. Coup de projecteur sur la plante sacrée des druides, le gui de l’an neuf.


La tradition ancestrale du gui de l’an neuf

Gui (illustration 1828)

Si le houx est relatif à Noël, le gui est une plante porte-bonheur du Nouvel An. On le trouve accroché en couronne sur la porte ou, plus traditionnellement, en lustre sous lequel on s’embrasse pendant le Jour de l’An.

La superstition du gui est ancestrale. Elle remonte au temps des Celtes. Le gui était une plante chère aux druides. D’ailleurs, souvenez-vous, dans les aventures d’Astérix, le druide Panoramix en coupe sur les chênes avec sa serpe d’or. Le gui fait partie de ses ingrédients pour préparer la fameuse potion magique !

Les branches de gui étaient accrochées aux portes pour servir de protection. D’ailleurs, certains érudits croient savoir que son nom signifie « celui qui guérit tout ». On lui donnait des vertus miraculeuses :

  • guérir certaines maladies
  • protéger contre les poisons
  • garantir la fertilité
  • se prémunir des mauvais sorts

Le gui de l’an neuf © French Moments

Les druides voyaient en lui un symbole d’immortalité. Le 6e jour de l’année celtique, les druides le coupaient en s’exclamant “O Ghel an Heu“, expression celtique qui signifie “Que le blé germe !“. Une sorte d’invocation au printemps à venir après le solstice d’hiver. Au fil du temps, l’expression s’est déformée pour vouloir dire autre chose : « Au gui l’an neuf ».


La tradition du gui de l’an neuf

La Tradition du baiser sous le gui par Karl Witkowski

La superstition tenace du gui n’était pas du goût des chrétiens qui, au 4e siècle, tentèrent de l’éradiquer. La vénération du gui fut décrétée païenne. Lorsque la fête de Noël remplaça la fête païenne du « Sol Invistis » (fête de Mithra, le dieu du soleil), le houx pris la place du gui.

Mais la plante parasite n’eut pas le dernier mot. Il perdura dans les traditions et coutumes populaires. Si deux ennemis se croisaient sous des branches de gui, ils devaient déposer leurs armes et arrêter les hostilités. Cette trêve est peut-être à l’origine de la tradition de s’embrasser sous le gui en signe d’amitié et de bienveillance. La coutume veut que le baiser d’un couple d’amoureux sous le gui s’apparente à une promesse de mariage.

Pour tous, s’embrasser sous une boule de gui le 1er janvier est un symbole de prospérité et de longue vie pour la nouvelle année. Ainsi, le houx resta associé à Noël et le gui à Nouvel An !


Qu’est-ce que le gui ?

Planche botanique illustrant le gui, datée de 1897. Par F.E.Köhler dans Köhler’s Medizinal-Pflanzen

C’est un arbrisseau semi-parasite des feuillus et conifères répondant au nom latin de Viscum album. Vous avez remarqué que les feuilles du gui sont vertes même en plein hiver ? C’est parce que ses feuilles vivent environ une année et demie. Le gui fleurit à partir de février et son fruit (les fameuses baies blanches) apparaissent à l’automne. Attention, le fruit du gui est toxique pour l’homme. Avec sa substance gluante, on en faisait autrefois de la colle.

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