En mai dernier, à la faveur d’un week-end prolongé et d’une subite envie, nous sommes partis quelques jours en Normandie ! 2 objectifs : prendre l’air en famille et en toute simplicité, et faire une balade historique pour illustrer le programme scolaire des enfants. En voiture donc, sur les traces du Débarquement en Normandie…
Après avoir récolté quelques infos sur le net, grâce aux conseils avisés de l’équipe de Normandie tourisme et en ravivant des souvenirs d’enfance, nous avons choisi de séjourner à Isigny-sur-Mer, petite bourgade du Calvados bien placée selon nous pour parcourir la côte entre Arromanches et Utah Beach, qui était la zone que nous avions ciblée.
Car les sites à parcourir et les musées à visiter sont très nombreux, et il nous a fallu faire des choix !
Mais en 2 jours, nous avons pu explorer des lieux très variés, intéresser les enfants sans les lasser, prendre l’air et apprendre, admirer des tas de véhicules anciens et, cerise sur le gâteau, découvrir de bonnes spécialités normandes (comment ça ce n’était pas dans le thème ?).
Quel programme ?
Petit résumé de notre programme, sans compter la route (environ 3 heures depuis Nantes) :
Après-midi J1
Utah Beach (musée, plage et alentours)
Sainte-Mère-Eglise
J2
Arromanches (port et panorama)
Batterie de Longues-sur-Mer
Cimetière américain de Colleville-sur-Mer
matinée J3
Pointe du Hoc
Cimetière allemand de La Cambe
Au programmes, des musées, des lieux de bataille et des cimetières…
Notre première visite a donc été le musée du débarquement d’Utah Beach, sur les conseils (très pertinents) de Normandie tourisme. Nous souhaitions une muséographie moderne, ludique, et beaucoup de véhicules pour nos pré-ados. J’avoue que nous avons été enchantés ! Nous avons passé environ 2 heures et avons beaucoup apprécié la scénographie, des objets bien mis en valeur, des scènes reconstituées, beaucoup de films et de vidéos, et l’avion B26 qui a épaté les enfants.
Nous avons trouvé le prix correct (24€ pour 2 adultes et 2 enfants), la durée de visite bien adaptée, la muséographie moderne. Une expo temporaire sur les camps de prisonniers allemands était également proposée et nous a apporté un éclairage sur un aspect ma connu de la guerre.
La situation du musée, sur les lieux même de la bataille, était également très appropriée, cela nous a permis de bien nous rendre compte de la difficulté et de l’envergure de la tâche, même si aujourd’hui la plage est rendue aux promeneurs.
Il faut savoir que sans visiter de musée, vous pourrez quand même voir de nombreux véhicules ou matériels militaires (voitures, chars, canons…), aux abords des musées, dans les villages, près des plages….
Nous avons apprécié de commencer la découverte de la région par un musée, pas trop grand, très didactique et visuel, qui nous a permis d’avoir une bonne vision du débarquement. Attention, il y a un grand nombre de musées dans le secteur. Souvent constitués sur la base de collections personnelles, souvent thématiques, ils abordent une partie du débarquement, sous l’angle géographique (un secteur, une plage), tactique (une opération) ou concernant un corps d’armée (les parachutistes à Sainte-Mère-Eglise par exemple). Vous ne manquerez donc pas de choix, à vous de voir quel sujet vous intéresse le plus, si vous voulez en visiter plusieurs, si vous souhaitez une initiation ou un approfondissement… Tout est affaire de goût. Le mémorial de Caen est ce qui nous était venu à l’esprit en premier lieu, mais la durée de visite (comptez 4h) et le fait qu’il traite non seulement du Débarquement mais également de la Shoah et de la guerre froide nous ont fait penser qu’il serait plus adapté quand nos enfants seront plus grands.
Pour rejoindre notre hébergement pour la nuit, nous avons choisi de passer par Sainte-Mère-Eglise, pour son histoire de parachutiste (vous vous souvenez ? celui qui tait resté accroché au toit de l’église du village toute une nuit ?). C’est un minuscule village (comme souvent dans la région), le parachutiste est toujours là (un faux évidemment, je vous rassure !), c’est plus pour l’anecdote qu’autre chose. Le musée a l’air chouette également (nous avons vu les véhicules militaires stationnés autour et visité la boutique !), mais il est très centré sur l’action de ces hommes littéralement tombés du ciel. Intéressant sans doute, mais nous avions notre dose de musée pour la journée.
Où dormir en Normandie
Après cette après-midi de découverte, il était temps de penser à s’installer !
Parce que nous aimons bien le camping, sans pour autant y passer beaucoup de temps, nous avons choisi le camping Le Fanal d’Isigny, où nous avons pu sans problème choisir notre emplacement de toile de tente… Il faut dire qu’avec 13 degrés la nuit, c’était peut-être un peu osé à la mi-mai, mais nous avions quitté Nantes sous la canicule, nous ne pensions pas perdre 10 degrés en si peu de distance (23 donc en journée, le vent en plus !). Heureusement, il a fait beau, et nous n’avons pas souffert de la chaleur sous la toile ! Le camping est situé dans une zone calme (voire très calme) en bordure d’un étang, les enfants ont passé leur temps à courir après les nombreux canards, ça vaut bien une aire de jeux ça !
Nous avons aimé l’espace et la tranquillité donc, la petite piscine couverte, la propreté des sanitaires, les prix attractifs. A noter que de nombreux mobil-homes sont disponibles à la location, et que le camping dispose d’un bar-restaurant (pas testé) et d’un grand bassin découvert chauffé l’été.
Isigny en mai nous a semblé assez peu actif… Pour les campeurs comme nous, sachez que vous y trouverez une pizzeria en centre ville, un supermarché (où on peut également commander des pizzas), un fast-food… Et, juste en bordure de voie rapide, « les halles d’Isigny« , sorte de magasin d’usine des caramels d’Isigny, où l’on retrouve également de nombreuses spécialités de la région. Juste à côté, la galerie du caramel est un espace interactif permettant de découvrir la fabrication de ces petits bonbons (pas testé). Ce que nous avons testé par contre (il fallait bien vous en parler non ?), c’est le comptoir à glaces !!! 2 parfums au choix, caramel (bien sûr !) et vanille, avec coulis au choix, à des prix très raisonnable, je peux vous dire qu’il y avait la queue et que c’est mérité ! En un mot, n’hésitez pas à vous y arrêter.
Des hommes courageux, des exploits en Normandie
Pour notre deuxième jour, nous avons décidé de filer vers Arromanches, pour voir les restes de son port artificiel. Là encore vous trouverez un musée, dédié à la construction de ce port, le Mulberry B. En quelques semaines, les alliés transforment ce petit port de pêche de 240 habitants en construisant brise-lames, jetées flottantes, plate-formes amovibles… permettant le débarquement de tonnes d’équipement, et changeant le visage de la guerre.
Nous avons découvert Arromanches à marée haute, ce qui ne permet pas de voir entièrement les caissons de béton restant sur la plage. Mais les photos d’époque, les panneaux, permettent de se rendre compte de l’ampleur du projet, énorme !
Arromanches est une petite ville sympathique (le camping situé sur les hauteurs nous était également apparu comme un bon point de chute), pas très grande. Garez-vous en haut ou le long des rues descendant au port, puis faites le reste à pied. La minuscule principale regorge de brasseries et de boutiques de souvenirs. N’hésitez pas à pousser jusqu’au panorama (en passant devant le musée) qui vous permettra d’avoir une vue de la baie.
Si vous voulez en savoir plus je vous conseille ce site, très bien fait.
Nous sommes ensuite partis vers la batterie de Longues-sur-Mer, où nous avons pique-niqué. Il s’agit de l’une des batteries de tir allemande du mur de l’Atlantique, dont les canons étaient positionnés exactement entre les plages d’Omaha Beach et de Gold Beach. Installée un peu en retrait du bord d’une falaise de soixante mètres de haut, elle était placée face à la flotte des Alliés.
Elle était composée de quatre canons de 150 mm dans des bunkers en béton et d’un canon de 120 mm et livra une bataille féroce contre les troupes alliées, finalement victorieuses.
Aujourd’hui, ce site est l’un des mieux préservés en France et le seul où il est encore possible de voir certains canons d’origine, capables à l’époque, de tirer des obus de 45 kg à une distance de 22 km.
Ce site est très paisible de nos jour, et reste impressionnant. Je vous conseille de faire la balade à pied permet de rejoindre la côte et ses falaises impressionnantes (1 heure environ en prenant bien son temps). On y découvre différents vestiges, dont le poste de commandement, qui offre un beau panorama sur la baie de Seine.
Batterie de Longues : site en accès libre. Petit parking à proximité. Restauration rapide et toilettes.
Pour finir la journée, nous ne pouvions pas manquer le célèbre cimetière américain de Colleville-sur-mer. Vous avez tous vu, au moins par écrans interposés, ces immenses alignements de croix blanches, symboles de la barbarie humaine… Je ne savais pas comment mes enfants allaient réagir, mais ce lieu, découvert sous le soleil, nous a simplement paru paisible, un bel hommage à tant d’hommes courageux.
Surplombant Omaha Beach, on imagine la boucherie de ces lieux dégagés où les soldats étaient pris pour cible, sans protection… Pas étonnant qu’il y ait eu tellement de morts ici, près de 10 000, vous vous rendez compte ?
Le centre des visiteurs (accès gratuit) propose un espace muséographique intéressant, basé sur des portraits. Nous avons fait le constat que les sites gérés par les américains étaient moins objectifs, jouaient plus sur la corde sensible, sur l’image des héros, le patriotisme. Je ne doute pas que ces jeunes hommes étaient bien des héros pour avoir franchi les mers, combattu dans des conditions épouvantables, il en fallait du courage. Retenez que ce sont des lieux d’hommage, qui compléteront et rendront peut-être plus humaines les informations objectivées dans nos musées.
Cimetières américain : accès libre. Immenses parkings. Toilettes.
Après une nouvelle nuit au camping, et avant de repartir, il nous restait deux sites proches.
La pointe du Hoc, prise d’assaut elle aussi le 6 juin 1944, était l’un des points forts des fortifications allemandes sur la côte. Bénéficiant d’une visibilité sur Utah Beach et Omaha Beach, les Allemands étaient bien à l’abri en haut des falaises. C’était donc un point stratégique pour les Alliés, un objectif à prendre absolument pour utiliser ces deux plages pour débarquer. C’est une compagnie de 225 rangers qui en viendra à bout, en escaladant les falaises…
Aujourd’hui les traces d’intenses combats sont encore visibles, les trous d’obus, les bunkers éventrés… Ce lieu est vraiment à visiter, on se rend bien compte de toute l’infrastructure allemande mise en place, et de l’intensité et de la difficulté des combats. Un lieu parfait pour les enfants qui pourront se défouler !
Site en accès libre. Grands parkings. Espace muséographique. Toilettes.
Pour finir, nous nous sommes arrêtés au cimetière militaire allemand de la Cambe. Car même si les Allemands étaient nos adversaires, nul doute que de nombreux jeunes soldats n’étaient pas là de gaieté de coeur… Beaucoup de vies gâchées au final !
Ce lieu, beaucoup plus réduit que le cimetière américain, abrite cependant les dépouilles de plus de 20 000 hommes…
Accès libre. Parking. Espace muséographique (petit et vieillot, vous pouvez faire l’impasse).
En résumé, nous avons beaucoup aimé ce parcours en Normandie, entre Manche et Calvados. La région se prête particulièrement bien à ce genre de courts séjours thématiques. D’ailleurs d’autres envies me titillent : l’impressionnisme, le Moyen-Âge, la gastronomie…
J’ai également été surprise de découvrir, outre de nombreuses photos, des films du Débarquement. Ils rendent très vivants ces moments terribles que la lecture dans les livres d’histoire édulcorent un peu.
En tout cas n’hésitez pas à parcourir cette belle région, elle a beaucoup à offrir !
Et vous, vous connaissez la Normandie et ses sites historiques ?