Dernières semaines en Nouvelle-Zélande, derniers jours de découverte du pays avant de décoller pour d'autres aventures. Une année de vie en Nouvelle-Zélande c'est tout de même pas rien ! Quand je repense à tout ce que nous avons vus et fait, je pense qu'aucune autre année de ma vie n'a été aussi remplie que celle là.
Aujourd'hui ma vie est Néo-Zélandaise, mes habitudes sont devenues celles d'une Kiwi et mes expressions favorites sont celles que j'ai apprises ici. A mon arrivée, j'étais juste la touriste française au pays des Kiwis, maintenant je peux dire que je suis l'expatriée de Nouvelle-Zélande ! Alors au final, qu'est ce qui m'aura marqué ? Qu'est ce qui m'aura passionnée ou déçue ? Qui sont les Kiwis ? Désormais Je peux répondre à toutes ces questions !
- Le pays de la randonnée -
A n'en pas douter, la Nouvelle-Zélande est le pays le plus reconnu p our la beauté de ses paysages et la grande qualité de ses chemins de randonnée. Après tout, les sites les plus visités du pays sont -entre autres- le Tongariro, l'Abel Tasman ou encore Milford, qui tous sont des grands lieux de treks. J'aurais presque tendance à déconseiller de venir aussi loin à l'autre bout du monde si votre seule passion se base sur les vieilles pierres et l'Histoire. Ici, l'Histoire avec un grand H commence il y a à peine moins de 200 ans. Il n'existe ni impressionnante cathédrale ni bâtiments historiques. Lorsque l'on visite ici des musées (dont la succession des salles se veut généralement dans l'ordre chronologique de l'Histoire du pays), la plupart débutent au 19eme siècle avec l'arrivée des premiers colons. La culture Maorie, qui est pourtant plus ancienne, est d'ailleurs généralement relayée au second plan (mais je reviendrai sur la culture maorie un peu plus bas).
La " Tour Eiffel " kiwi n'est pas la Tour d'Auckland, c'est plutôt Milford Sound ou Emerald Lake !Le VRAI patrimoine de la Nouvelle-Zélande, ce ne sont pas ses villes et ses bâtiments, ce sont ses Kauris (arbre local) millénaires, ses Fiords, ses volcans et ses oiseaux endémiques ! Il faut donc accepter de se laisser plonger corps et âme dans sa nature foisonnante et se laisser porter dans son Histoire à travers ses chemins de randonnée.
Alors c'est vrai, on visualise souvent la Nouvelle-Zélande avec ses hautes collines vertes constellées de moutons, ses Volcans multicolores ou encore ses Fiords débordant d'une forêt dense et d'un vert profond. C'est sûr, il y a de tout ça au pays des kiwis, mais pas que !
En un an de temps, j'ai vu des Fiords et des collines vertes (et beaucoup...BEAUCOUP de moutons !), mais j'ai aussi vu une Mangrove, un désert, des falaises blanches, des plages de sable noir, jaune et blanc, des Geysers fulminants, d'immenses dunes, des forets tropicales et des forets au type méditerranéen, un nombre incalculable de cascades de toutes formes et tailles...bref, un panel immense et varié de paysages tous plus fous les uns que les autres.
D'après Alex -mon copain- il nous faudra plus d'un an à notre retour en France pour nous ébahir d'autres paysages. A moins peut-être de repartir pour un autre voyage exceptionnel ?
Il faut le dire, un Kiwi ne peut pas se déplacer sans véhicule - à moins qu'il ne vive à Auckland ou Wellington qui sont les deux villes à peu près bien équipées de transports en communs. La plupart des habitants vivent dans des villages retirés des grandes villes, si ils ne vivent pas au sommet d'une colline solitaire entourée de moutons (comme notre 1ere maison !), la voiture devient alors un objet indispensable de la vie quotidienne.
Cela serait le conseil que je donnerai à ceux qui arrivent en PVT en Nouvelle-Zélande : Achetez votre véhicule dès que vous le pouvez. Votre façon de voyager n'en sera que plus facile, sachant que beaucoup de zones sont mal desservies en transports en commun !
Comment aurions-nous pu voir et faire tant de choses sans notre fier Campervan ? Je n'en ai aucune idée ! Tout comme les voyageurs en Australie ou ceux qui traversent le continent Américain du Nord au Sud, il est impensable de le faire sans un bon véhicule. Nos mésaventures avaient pourtant plutôt mal commencées avec notre Van. Mais au final, nous aurons traversé près de 18 000km en sa compagnie sans aucun accros !
Il y a un peu de tout dans les voyageurs en Van : le touriste pour 1 mois, le travailleur saisonnier, le couple en PVT, le groupe de potes fauché...Comparativement à l'image qu'on peut en avoir, il n'y a pas que des hippies qui voyagent en Van. Au final, c'est du camping amélioré. On s'habitue à tout et chacun parvient toujours à trouver ses repères d'une façon ou d'une autre, avec ses propres habitudes quotidiennes !
Entre nos 6 mois à Te Anau en colocation et notre 7 semaines cumulées de volontariat, nous nous sommes confrontés à ce que sont les " vrais " kiwis.
Je mettrai un peu de côté la rencontre " hippy " de Lawrence, car je pense que ce type de mode de vie un peu atypique (Ecolo, Vegetarien ou Vegan, formateur en Yoga ou autres, zero waste, ferme en permaculture...) se trouve beaucoup sur les annonces de HelpX mais que ce n'est pas la grande majorité des locaux qui vivent et pensent ainsi. Même si cette expérience a été très marquante, le point de vue de Lawrence sur son propre pays était avec beaucoup de recul étant donné qu'il a longtemps vécu à l'étranger.
Là je veux parler du Kiwi qui n'a jamais mit un pied à Milford Sound, qui est né à la ferme, qui marche pieds nus et qui mène sa petite vie de famille à la campagne...un profil plutôt classique !Il mange à 18h30, parfois même 17h30. Parfois on ne se comprend pas l'un l'autre, et non pas parce qu'on ne dit pas le bon mot en Anglais, mais parce qu'on ne le prononce pas à la façon d'un Kiwi ! Il vit dans une grande maison qu'il ne chauffe que rarement et seulement grâce à son Poele à bois. Il pêche ou chasse et shorts toute l'année, parce que c'est comme ça que le vrai Kiwi s'habille. Ses enfants marchent pieds nus, même au supermarché.
De façon générale, la population de Nouvelle-Zélande est très rurale. Je ne pense pas avoir rencontré le moindre kiwi qui n'avait rien à voir avec le monde de la ferme. Les locaux, particulièrement ceux de l'île du Sud sont très réticents à la présence d'étrangers (surtout Chinois et Indiens) sur leurs terres. Ceux du Nord quand à eux sont plutôt extrêmement méfiants vis à vis de la population Maorie. Ils ont mauvaise réputation : " ne savent pas éduquer leurs enfants, " ne vivent pas comme nous ", cassent des voitures et menacent les locaux "...Parfois on croirait entendre une légende comme le Loup du Gévaudan !
On parle beaucoup de la culture Maorie dans les documentaires, dans les guides touristiques, ou plus généralement dans tout ce qui permet la promotion de la Nouvelle-Zélande à l'étranger. J'ai moi même été surprise de constater qu' en vérité sur place, la culture Maorie n'est pas si présente et est très loin de faire partie du quotidien des Kiwis. Certains propos de locaux à leur égard à même eu tendance à me choquer.
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- A chacun son PVT -
Je conclurai par cette phrase que j'ai répété de manière récurrente au cours de mon voyage. Nous avons rencontré un nombre incalculable de voyageurs - Français, Allemands, Néérlandais, Anglais, Chinois...- qui séjournaient comme nous en Working Holiday Visa. AUCUN d'entre eux n'a eu le même parcours que le notre. Certains n'ont fait que du volontariat pendant un an, d'autres ont travaillé 1 mois dans chaque région, ou encore fait du fruit-picking à chaque début de saison, certains ont trouvé l'amour et ont décidé de rester vivre en NZ...et nous, nous avons travaillé presque 7 mois dans une ville reculée de l'île du Sud.
Mon aventure ne sera pas la votre, comme la votre ne sera pas celle des voyageurs que vous rencontrerez au cours de votre périple.Cela ouvre l'esprit sur le fait que nous sommes tous différents et que nous faisons nos choix en fonction de ce qui fait notre bonheur. L'important n'est pas de juger le choix des autres, mais de comprendre ce qui les rend heureux !
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Pour conclure cet article, il serait très difficile pour moi de faire un résumé complet de mes aventures, des nombreuses rencontres, des jobs effectués, des paysages arpentés, de la variété des sentiments éprouvés à ce moment du départ. Ce qui est certain, c'est que nous avons pleinement accompli l'objectif que nous nous étions fixés il y a de cela un an. Je me suis épanouie dans ce voyage (et cela même si ce n'est pas ma première expatriation) et ai apprit sur moi et les autres. Le voyage construit et nous rend meilleur, je n'ai aucun doute là dessus. Mes objectifs personnels maintenant, c'est de rester moi même et de toujours plus m'ouvrir aux autres pour devenir une meilleure personne.
Maintenant c'est parti pour un détour par la Malaisie et le Japon avant le retour en France ! J'espère que vous me suivrez sur mes prochains voyages, et merci à tous d'avoir lu mes articles en Nouvelle-Zélande 🙂